Né en Centrafrique de mère et père centrafricains de confession musulmane, le chef rebelle Abakar Sabone a déclaré samedi dans les médias qu’il a désormais abandonné définitivement sa nationalité centrafricaine en faveur de celle du Tchad. Une déclaration qui a fait autant de bruit sur les réseaux sociaux que dans les rues de la capitale centrafricaine. Mais qu’est-ce qui a poussé cet ancien chef rebelle à faire une telle déclaration? S’agit-il d’un clin d’œil aux autorités tchadiennes?
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 17 octobre 2022
Le chef rebelle Abakar Sabone n’est plus centrafricain
Franchement, le chef rebelle Abakar Sabone est un homme qui n’a plus sa tête sur ses épaules. Il sait qu’il a choisi la voie des armes dans son pays. Il devrait être capable de le supporter, même dans le moment difficile. Grâce aux armes qu’il a décidé de porter qu’il il est devenu populaire non seulement en Centrafrique, mais dans toute l’Afrique. Grâce aux armes qu’il a décidé de porter qu’il est devenu ministre, conseiller à la présidence et que certaines personnes l’appellent, son Excellence. Il a travaillé sous les régimes de Patassé, Bozizé, Djotodia, Samba-Panza. Mais si aujourd’hui il a multiplié en vain de clin d’œil envers le Président Touadera, et que sa demande d’adhésion au parti au pouvoir est rejetée, et sa demande de renouvellement de passeport centrafricain est bloquée par deux ministres du gouvernement, il sait qu’il doit le supporter. Ce n’est pas tout le temps qu’on doit avoir satisfaction. La demande de renouvellement de passeport de l’ancien Président François Bozizé avait également été bloquée par les autorités en place, mais celui-ci ne dit rien. Mais le chef rebelle Abakar Sabone, c’est la tête qui fait énormément de bruit pour rien. Dans sa déclaration, il a dit ceci :
« J’ai servi à de divers niveaux dans ce pays. Je me suis lancé dans la politique. C’est le pays où j’ai grandi et je suis né, j’ai étudié. Mais si aujourd’hui je reviens vous dire que j’ai une déclaration très importante à faire, et c’est un très important historique d’ailleurs. Le bois, même s’il passe mille ans dans le fleuve, ne peut jamais se transformer en poisson. Et malheur à celui qui renie sa racine, son origine. Et nos frères de Centrafrique, souvent on nous chante à l’oreille : ” vous n’êtes pas chez vous. Vous êtes des Tchadiens. Vous n’êtes pas des Centrafricains de souche. Rentrer chez vous”. Malgré que nous avons déployé toute notre vie pour ce pays. Nous avons investi à plus de divers niveaux.
Alors, aujourd’hui plus de cinquante ans, j’ai jugé utile de venir dire ici haut et fort officiellement, parce que votre chaîne est écoutée à travers le monde, qu’à partir de moment où je vous parle, monsieur Sabone n’est plus centrafricain. À partir du moment où je vous parle, je suis tchadien, et je suis chez moi, je suis parmi ma famille et je suis sur ma terre.
Je ne veux jamais m’ingérer encore dans les affaires, au moment où je vous parle, de la République centrafricaine. Je tourne définitivement cette page. Je suis à partir d’aujourd’hui tchadien à 100%. Et si j’ai voulu faire cette déclaration, parce que Sabone est un homme public connu sur la scène nationale et internationale.
Beaucoup au Tchad me connaît, les autorités aussi, en Centrafrique et partout en Afrique ».
Réaction sur les réseaux sociaux et à Bangui
Sur les réseaux sociaux, après sa déclaration, des commentaires fusent de partout. Certains parlent d’un bon débarras, d’autres d’un clin d’œil aux autorités tchadiennes, tandis que quelques uns se posent de question de savoir si le chef rebelle Abakar Sabone a déjà déposé la demande de sa nationalité tchadienne? Selon eux, on ne peut pas renier sa nationalité par une simple déclaration sur les réseaux sociaux. Il faut la notifier d’abord à la justice de son pays.
« Le chef rebelle Abakar Sabone a dit qu’il est centrafricain de naissance de père et mère. Donc il n’est pas centrafricain par naturalisation. Même dans le deuxième cas, il doit aussi la notifier aux autorités compétentes. Et même la nationalité acquise par le droit du sol, ne peut jamais être révoqué, jamais », explique un Centrafricain dans la rue à Bangui.
Affaire à suivre…
À lire aussi : Nourredine Adam prévient, Bangui va tomber bientôt : « Touadera et moi nous serons à la CPI
Corbeaunews Centrafrique
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com