Bangui, CNC. Le gouvernement centrafricain a récemment annoncé la création prochaine d’une autorité nationale de lutte anti-mine. Cette décision, présentée comme une avancée majeure, cache une réalité bien plus sombre sur l’origine et la prolifération de ces engins meurtriers dans le pays.
L’autorité nationale de lutte anti-mine : une réponse à un problème importé.
“Avant 2021 et l’arrivée massive des mercenaires russes de Wagner, la RCA ignorait le problème des mines terrestres”, affirme un ancien haut gradé de l’armée centrafricaine interrogé par la rédaction de Corbeau News Centrafrique sous couvert d’anonymat. “Le terrorisme, les engins explosifs improvisés, tout cela nous était étranger”. Pourtant, depuis cette date, ces armes perfides se multiplient dans tout le pays, avec une concentration inquiétante dans le nord-ouest et le centre.
Le gouvernement centrafricain, sur la pression du groupe Wagner, tente d’attribuer la responsabilité de ce phénomène aux groupes rebelles. Mais les faits sur le terrain racontent une toute autre histoire. “Les rebelles eux-mêmes tombent parfois dans ces pièges mortels. En revanche, les Wagner n’en sont jamais victimes. Ils connaissent parfaitement les zones sûres”, souligne notre source militaire.
Les casques bleus de la Minusca interdits de déminés dans la Nana-Mambéré.
Plus troublant encore, en 2022, les casques bleus de la MINUSCA se sont vus interdire de mener des opérations de déminage par les mercenaires russes et les FACA. Sur l’axe stratégique Baboua-Nguia-Bouar, les Russes ont catégoriquement refusé l’intervention de l’ONU, allant jusqu’à accuser la MINUSCA de fournir ces mines aux rebelles.
“C’était une accusation grotesque et dangereuse”, analyse un expert en sécurité basé à Bangui. “Les Wagner tentent de manipuler l’opinion publique en rejetant la faute sur les rebelles et l’ONU. La réalité, c’est que ce sont eux qui ont importé et posé ces engins explosifs”.
L’autorité nationale de lutte anti-mine : un écran de fumée ?
Dans ce contexte, l’annonce d’une autorité nationale de lutte anti-mine pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. “Cette unité sera très probablement composée de Russes qui prétendront déminer ce qu’ils ont eux-mêmes posé. C’est une opération de communication destinée à masquer leur responsabilité”, estime notre expert.
Le gouvernement centrafricain semble pris au piège de sa propre stratégie. Plutôt que de créer une nouvelle autorité, il lui suffirait de demander à ses “partenaires” russes de cesser de disséminer ces engins mortels à travers le pays.
“Touadéra préfère jouer la comédie du déminage plutôt que d’affronter la réalité : ce sont ses alliés russes qui ont importé cette menace en RCA”, conclut notre source militaire. Cette situation démontre la perte de contrôle du pouvoir centrafricain sur sa propre sécurité nationale.
Les conséquences humanitaires de l’inaction.
Les populations civiles paient le prix fort de cette nouvelle menace. Des villages entiers se retrouvent isolés, coupés des marchés et des services essentiels par peur des mines. L’activité économique dans les zones rurales est gravement perturbée.
“Avant là, c’était grave. Nous avons peur même de circuler, ou de cultiver nos champs”, témoigne Marie, une agricultrice de la préfecture de Bocaranga. “Plusieurs de nos voisins avaient perdu la vie ou ont été mutilés en voyageant simplement pour Achter ou vendre leurs produits. Nous n’avions plus où il est sûr de marcher.”
Un avenir incertain.
L’annonce de la création de cette autorité nationale de lutte anti-mine, loin d’être une solution, apparaît comme un aveu d’impuissance du gouvernement Touadéra. Incapable de contrôler ses “alliés” russes, le pouvoir centrafricain tente de sauver les apparences en proposant des solutions qui ne s’attaquent pas à la racine du problème.
“Tant que le gouvernement refusera d’admettre la responsabilité de Wagner dans cette crise, aucune solution durable ne sera possible”, conclut notre expert en sécurité. “La RCA risque de s’enfoncer dans un cycle infernal de violence et d’instabilité, au seul profit de russesétrangers”.
Le peuple centrafricain, lui, continue de payer le prix fort de ces jeux géopolitiques mortels. Entre les groupes armés, les mercenaires russes et un gouvernement à la dérive, l’espoir d’une paix durable semble s’éloigner chaque jour un peu plus.
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