L’accord de Paoua : une alliance douteuse entre le Tchad et la Centrafrique
Bangui, 22 mai 2023 (CNC) — L’Accord signé à Paoua, d’où son nom, Accord de Paoua, une ville du nord de Centrafrique, entre les autorités du Tchad et celles de la Centrafrique, a généré des controverses et a soulevé des questions quant aux véritables intentions qui cachent derrière la tête du président Touadera. Alors que le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a accepté de livrer les rebelles tchadiens qu’il avait hébergés, formés et nourris sur le territoire centrafricain depuis plus d’un an, il a demandé en retour la livraison des chefs rebelles centrafricains basés au sud du Tchad dans le cadre d’un accord avec la CEEAC. Cette situation a entraîné des manœuvres à Paoua et dans le sud du Tchad pour expulser les rebelles tchadiens de la Centrafrique et accuser les chefs rebelles tchadiens de participation aux violences dans le sud du Tchad, le tout sous la surveillance des mercenaires de Wagner.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que le président Touadera n’a pas directement négocié cet accord avec son homologue tchadien. Au lieu de cela, il a choisi de passer par le préfet centrafricain par intérim de Lim-Pendé, résidant à Paoua, pour entamer des discussions avec le gouverneur de Doba, dans le sud du Tchad, qui s’est rendu à deux reprises dans le nord de la Centrafrique, à Paoua, afin de discuter avec ses homologues centrafricains de la stratégie à adopter pour chasser les rebelles tchadiens du territoire centrafricain. À son retour, le gouverneur de Doba a accepté de jouer un double jeu pour le président centrafricain en accusant et en incriminant les chefs rebelles centrafricains basés au sud du Tchad. Cette approche indirecte, selon les observateurs, semble être une tentative stratégique de la part de Touadera pour tromper les autorités tchadiennes.
Suite à l’Accord signé entre le gouverneur de Doba et le préfet par intérim de Paoua la semaine dernière, les militaires tchadiens ont franchi la frontière pour mener une opération militaire conjointe d’envergure avec leurs homologues de la RCA contre les rebelles tchadiens installés sur le territoire centrafricain. Parallèlement, conformément à ce qui avait été convenu lors des discussions, les trolls de Wagner ont envahi les plateformes de médias sociaux pour lancer des accusations imaginaires et fallacieuses contre les chefs rebelles centrafricains installés au sud du Tchad, notamment Monsieur Bobo, chef du groupe 3R, et Monsieur Alkhatim, leader du groupe MPC, les accusant d’être impliqués dans les violences dans le sud du Tchad. Cette stratégie vise simplement à les discréditer, mais elle ne repose sur aucune preuve concrète pour étayer ces accusations.
Selon les experts centrafricains, le président Faustin Archange Touadera cherche à tout prix à protéger son pouvoir en utilisant diverses manœuvres qualifiées de « criminelles » et mafieuses par de nombreux Centrafricains.
Les complices tchadiens du président Touadera, tels que le gouverneur de Doba, Monsieur Ahmad Dadi Bazine, et le commandant de la légion de Doba, Monsieur Mahamat Hamat Siesel, semblent être les acteurs clés dans les manœuvres visant à tromper les autorités tchadiennes.
Des sources ont signalé que ces derniers jours, les rebelles tchadiens ont été informés de l’imminence d’une attaque de l’armée tchadienne contre leur base. Cette fuite présumée a donné suffisamment de temps aux rebelles pour quitter facilement la zone, par peur de rejoindre les rangs des rebelles de CPC au cas où ils ne sont pas informés par avance par leurs protecteurs. Cette observation soulève des interrogations quant à une possible complicité interne visant à faciliter la fuite des rebelles et à éviter une confrontation directe avec l’armée tchadienne.
L’accord de Paoua entre le Tchad et la Centrafrique a été entaché de controverses et de suspicions quant aux véritables intentions des parties concernées. Les manœuvres indirectes et les jeux politiques semblent jouer un rôle prépondérant dans cet accord, suscitant des doutes quant à la sincérité des acteurs impliqués.
Gisèle MOLOMA
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