La nouvelle Constitution en lambeaux : Touadera et ses ministres refusent de la respecter

Publié le 22 janvier 2024 , 5:05
Mis à jour le: 22 janvier 2024 3:29 pm

La nouvelle Constitution en lambeaux : Touadera et ses ministres refusent de la respecter

 

Héritier Doneng, chef de la milice du pouvoir, nommé ministre de la jeunesse et des sports
Héritier Doneng, chef de la milice du pouvoir, nommé ministre de la jeunesse et des sports

 

 

Bangui, 23 janvier 2024 (CNC) – La République centrafricaine se retrouve au cœur d’une controverse constitutionnelle, mettant en lumière les défaillances notables du président Faustin Archange Touadera et de son gouvernement. La nouvelle constitution très controversée et illégitime de Touadera, instaurée en août 2023, devait symboliser un nouveau départ pour le pays, selon ses initiateurs, mais elle semble déjà être victime de transgressions flagrantes et multiples, notamment de la part de Faustin Archange Touadera, mais également des membres de son gouvernement eux-mêmes. Un aspect clé de cette débâcle concerne la déclaration de patrimoine, une exigence constitutionnelle négligée par plusieurs ministres issus de la promotion canapé et d’acte de récompense. Cette violation soulève des questions cruciales sur l’intégrité du leadership et la volonté réelle de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance. 

  

La méconnaissance des dispositions constitutionnelles est particulièrement flagrante chez le président putschiste Faustin Touadera lui-même, qui a omis de respecter à juste titre sa nouvelle constitution illégale, et ce, en raison, faut-il le rappeler, d’aucun engagement formel de sa part consigné à la cour constitutionnelle en formant son gouvernement démérité. Un gouvernement composé en grande partie d’individus au passé contestable, jetant ainsi un doute sur sa capacité à respecter les lois qu’il a lui-même instaurées. 

  

L’article 71 de leur fameuse constitution du 30 août 2023 exige que les membres du gouvernement déclarent leur patrimoine après leur prise de service. Cependant, certains ministres, y compris six membres entrants, n’ont pas encore respecté cette exigence. Seul le ministre du Commerce, Thierry Patrick Akoloza, a effectué sa déclaration, bien qu’en dehors des délais prévus par cette fameuse constitution. 

 

Les 3 maitresses ministres du president Touadera. De gauche à droite, Sylvie Baïpo Témon, Sista Ngola Poto RAMADAN et Josiane Lina Bemakassoui
Les 3 maitresses ministres du president Touadera. De gauche à droite, Sylvie Baïpo Témon, Sista Ngola Poto RAMADAN et Josiane Lina Bemakassoui

 

Le manque de volonté des membres sortants du gouvernement à déclarer leur patrimoine à la sortie souligne une négligence persistante envers cette obligation légale. Gislain Magloire-Molobama, consultant en développement, appelle les concernés à agir pour l’honneur de leur fonction, soulignant que la déclaration de patrimoine est une exigence constitutionnelle à l’entrée et à la sortie du gouvernement. 

  

L’inefficacité de la cour constitutionnelle dans l’enregistrement des déclarations de patrimoine renforce les lacunes dans l’application de la loi. Le refus initial de publier le contenu du patrimoine des autorités a suscité des critiques, forçant le président du conseil constitutionnel à rappeler au chef du gouvernement l’observation des dispositions de l’article 71 de la constitution. 

  

Karl Blagué, coordonnateur national du G16, exprime sa déception quant au manque d’action de la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance et de la Cour des Comptes. Il souligne que, à part Maître Akoloza, tous les autres membres du gouvernement n’ont jamais déposé leur patrimoine, appelant à une intervention immédiate pour remédier à ces manquements. 

  

La violation déjà répétée de la nouvelle constitution par le président putschiste Touadera et par son gouvernement soulève des préoccupations majeures quant à la volonté réelle de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance. Alors que la déclaration de patrimoine devrait servir de rempart contre les pratiques douteuses, son non-respect met en péril l’intégrité du gouvernement. La Cour constitutionnelle doit agir avec fermeté pour éviter une implosion de la confiance publique et permettre aux organisations de la société civile de jouer leur rôle crucial dans la surveillance des dirigeants et la préservation des principes démocratiques. 

 

Par Prisca VICKOS

 

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