CENTRAFRIQUE: LA FÊTE DU 1ER DÉCEMBRE 2014 : LES 800 MÉDAILLES DE L’INCOMPÉTENCE ET DE LA MÉDIOCRITÉ NATIONALE.

Publié le 6 décembre 2014 , 9:02
Mis à jour le: 6 décembre 2014 3:13 pm
Monsieur Robert ENZA  de l'USD-COMODE
Monsieur Robert ENZA de l’USD-COMODE

LA FÊTE DU 1ER DÉCEMBRE 2014 : LES 800 MÉDAILLES DE L’INCOMPÉTENCE ET DE LA MÉDIOCRITÉ NATIONALE.

 

D’où, le Gouvernement a eu cette idée loufoque de distribuer des médailles à des agents de l’Etat sans raison aucune. A-t-il passé combien de temps à la tête du pays pour apprécier et évaluer les compétences et les talents de l’ensemble des agents de l’Etat. Ainsi, dans une médiocrité totale, il a distribué plus de 800 médailles de reconnaissance en un seul jour. A ce rythme, d’ici à la fin de la transition, un centrafricain arborera au moins une (1) médaille sur sa poitrine et bomber le torse pour venter le cadeau de la transition. Bientôt, ce sera le tour des séléka, anti-balaka, les autres groupes armés, les chômeurs, et toute la population.

Pensez-vous qu’il est sérieux de la part du gouvernement, dans de pareille situation, d’élever des individus à des honneurs surtout quand ils n’ont rien produit, cependant la plus grosse population vit dans la souffrance et l’abandon? Pensez-vous que ce gouvernement souffre-t-il de la même souffrance que les centrafricains ? Finalement cette crise ne concerne que les autres. Il y a ceux qui souffrent et il y a ceux qui s’amusent, de toute façon. Quelque part cette crise profite à certaines personnes.

Non, cette distribution de médailles, à nos yeux est une corruption, il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier. Il y a ceux qui ont eu leur part de gâteau du don angolais et il y a ceux qui ont reçu la médaille ; c’est pareil, c’est de la corruption car rien ne justifie.

Tout comme le journaliste de France2 à Dakar, a demandé au Président F. Hollande de revisiter les mécanismes de négociation à huit clos qui ont permis la désignation de la SG de la francophonie, puisqu’elle n’est pas sortie par voie de vote, sous-entendu on a tordu le cou à la démocratie le leitmotiv de notre civilisation, ce dernier très volontiers s’est livré à l’exercice. Ainsi, nous demandons au gouvernement d’avoir le courage de revisiter les critères qui ont gouverné au choix des heureux récipiendaires. Ce n’est pas le fait d’avoir passé 20 ans, 30 ans à la fonction publique qui vaut médaille, il faut l’avoir mérité par des faits physiques justifiant du rendement croissant des services rendus à l’Etat.

Il n’est pas acceptable d’élever à des titres honorifiques des individus qui n’ont rien produit. C’est de la corruption et du népotisme à la prime qui a prévalu. Parmi les récipiendaires, nous avons formellement identifié ceux qui ont saigné l’Etat par des détournements de deniers publics, faux et usage de faux, corruption et trafic d’influence, infractions aux lois, infractions économiques, financières et douanières.

Par contre, nous connaissons les vrais agents de l’Etat, ceux qui apportent tous les jours par leur travail une part de l’objectif fixé par l’Etat. Ces hommes, ces femmes qui font vivre l’Etat. Ils ne sont pas nombreux et ils n’ont pas reçu de médaille, leur seul crime ils sont compétents. Les compétents dérangent, il faut les recaler, ne pas leur donner des occasions de promotion et d’encouragement. L’Administration publique centrafricaine n’aime pas les gens compétents. Elle aime saupoudrer les incompétents et les béni-oui-oui qui font l’éloge de sa classe hiérarchique.

Les agents de l’Etat peuvent le confirmer, depuis des années l’Etat ne représente qu’une nébuleuse organisation mafieuse d’intérêts personnels. L’état du pays est là pour le justifier. Quelle plaisanterie de mauvais goût d’élever à des titres de reconnaissance nationale des individus qui ont profité de leur position dans la fonction publique pour s’enrichir au détriment de l’Etat. Par cet acte insensé, le gouvernement vient de valoriser la culture de l’incompétence et de la médiocrité et plus large de l’injustice.

Rien ne justifie ce partage de médailles. Ce genre d’acte dévalorise les titres de reconnaissance de la nation si le critère de choix des candidats n’est pas pertinent. Ces médailles sont désormais sans valeur car distribués à des individus qui ne les méritent pas comme le nom « mérite » l’indique.

Soyons rigoureux en effet, ce n’est pas dans ce cas que le gouvernement pourra se redorer l’image et faire oublier ses multiples erreurs qu’il traine derrière lui comme de vielles casseroles. Là encore c’est un autre boulet qu’il vient de commettre. Le gouvernement n’a pas le sens de valeur, il est enclin à la facilité ostentatoire, une fabrique à la corruption à tout champ.

La Transition finira comme les autres gouvernements que nous avions déjà connus par le passé. C’est une continuité, on ne change pas de cap, l’excellence de la médiocrité fait sa culture. Et pourtant cette transition que l’on le voulait être un début de remise en cause de la médiocrité des gouvernements successifs qui nous ont conduit à cette catastrophe, elle est cependant, une continuité sans scrupule.

On peut inscrire dans le même ordre ; le PM N’zapayéké, à 3 mois de fonction a reçu une médaille de reconnaissance ; le PM Kamoun, à 3 mois de fonction a été honoré. On sent, qu’on veut tout avoir avant la fin de l’heure. Sous le feu Président Patassé, une campagne de genre a été opérée, vous avez connu le résultat, ce fut un échec cuisant, le pays n’a pas bougé « d’un seul iota», plus pire on a tinté des casseroles tous les soirs pour désapprouver le pouvoir. Le gouvernement doit marquer la différence avec le passé.

Non, arrêtez la dévalorisation des titres de reconnaissance nationale.

Entrepreneur leader politique

Robert ENZA

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