La déclaration de l’état-major des FACA : un jeu politique maladroit

Publié le 9 juin 2023 , 7:30
Mis à jour le: 9 juin 2023 9:56 am

La déclaration de l’état-major des FACA : un jeu politique maladroit

 

général Arcadius Mbetibangui
général Arcadius Mbetibangui

 

 

Bangui, 10 juin 2023 (CNC) — La déclaration récemment publiée par l’état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) a suscité de vives réactions au sein de la population centrafricaine. En effet, le choix surprenant du général Arcadus Mbetibangui pour lire cette déclaration, ainsi que les erreurs factuelles flagrantes qui l’ont émaillée, ont soulevé des interrogations quant à la véritable intention de cette démarche. Le cabinet de l’ancien chef d’état de transition, Ferdinand Alexandre Nguendet, a répondu à ces élucubrations de manière franche et sans détour.

 

D’emblée, la déclaration de l’état-major des FACA a été perçue comme une tentative d’instrumentalisation des hauts gradés par les autorités politiques de Bangui. Ce stratagème visait probablement à créer l’illusion d’un soutien massif des officiers généraux aux autorités en place. Toutefois, cette tentative de manipulation n’a pas échappé à la vigilance des centrafricains qui ont rapidement relevé les incohérences et le caractère politique évident de cette sortie médiatique.

 

L’un des éléments qui ont soulevé le plus de questionnements est le choix du général Arcadus Mbetibangui pour lire la déclaration, alors même qu’il n’est pas connu pour ses compétences en communication et qu’il ne figure pas dans l’organigramme de l’état-major des FACA dédié à la communication. Cette décision a renforcé l’impression que cette déclaration avait pour objectif principal de servir les intérêts politiques en place plutôt que de transmettre un message clair et cohérent.

 

De plus, les erreurs factuelles présentes dans la déclaration ont été qualifiées de grotesques par de nombreux observateurs. Des dates incorrectes, des confusions sur les fonctions occupées par les personnalités politiques, des amalgames entre politique et armée, autant de fautes qui témoignent de l’amateurisme des rédacteurs et de leur méconnaissance évidente des réalités du terrain. Ces approximations sont d’autant plus inacceptables que le métier des militaires exige rigueur et précision.

 

Il est également important de souligner que la déclaration assimile de manière erronée le mouvement COFAC, composé d’officiers supérieurs et subalternes, à un collectif exclusivement formé par des officiers généraux des FACA. Cette présentation biaisée témoigne d’une volonté de déformer la réalité pour servir des intérêts particuliers. En réalité, la COFAC a rassemblé une diversité de profils, des officiers aux sous-officiers en passant par les soldats et les vétérans, tous animés par leur allégeance envers le drapeau national et la constitution centrafricaine.

 

Il est essentiel de rappeler que selon l’article 27 de la constitution centrafricaine, les forces de défense et de sécurité sont au service de la nation et ont pour mission de garantir l’intégrité du territoire et la sécurité des populations. Ainsi, lorsque les valeurs républicaines sont menacées ou

 

violées, les FACA ont le droit et le devoir d’intervenir pour protéger la constitution. La violation systémique de la constitution par le président Faustin Archange Touadéra, dénoncée dans la déclaration, justifie pleinement l’inquiétude exprimée par le cabinet de l’ancien chef d’état Ferdinand Alexandre Nguendet.

 

La déclaration de l’état-major des FACA a suscité des réactions vives au sein de la population centrafricaine. Les tentatives d’instrumentalisation, les erreurs factuelles flagrantes et les confusions volontaires soulignent le caractère politique de cette sortie médiatique. Les centrafricains attendent des militaires une fidélité à la constitution et aux valeurs républicaines, et il est essentiel que les hauts gradés des FACA prennent position en faveur de la démocratie et de la stabilité du pays. La population, soutenue par les forces armées, espère un dénouement pacifique et un avenir meilleur pour la République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publications

 

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