mardi, novembre 26, 2024
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La course aux médailles fictives : quand le gouvernement centrafricain sombre dans le ridicule

La course aux médailles fictives : quand le gouvernement centrafricain sombre dans le ridicule

 

Le ministre et porte parole du gouvernement Maxime Balalou, illustrant l'article sur La course aux médailles fictives : quand le gouvernement centrafricain sombre dans le ridicule
Le ministre et porte parole du gouvernement Maxime Balalou

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Dans une période où la République centrafricaine fait face à des défis majeurs, notamment sécuritaires et économiques, les membres du gouvernement centrafricain se livrent à une course effrénée aux distinctions honorifiques douteuses, révélant le niveau inquiétant de déliquescence morale de la classe dirigeante de ce régime.

 

La foire aux médailles de pacotille des ministres centrafricains

 

Le scandale a éclaté avec l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Aristide Briand REBOAS, qui s’est vanté d’avoir reçu un “prix mondial” d’une obscure ONG camerounaise dont personne n’avait jamais entendu parler auparavant. Son successeur, le chef milicien Héritier Doneng, visiblement inspiré par cette pratique douteuse, n’a pas tardé à suivre le même chemin en exhibant une distinction similaire tout aussi suspecte, provenant d’une autre organisation camerounaise fantôme.

 

“Ces distinctions n’ont aucune valeur réelle. C’est un business bien instrumenté par des organisations fictives qui profitent de la vanité de nos ministres “, explique un professeur de l’Université de Bangui, qui préfère garder l’anonymat.

 

La contamination s’étend dans tout le gouvernement centrafricain  

 

Plus inquiétant encore, cette pratique s’est rapidement propagée comme une traînée de poudre au sein du gouvernement centrafricain. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement centrafricain, Maxime Balalou, s’est ainsi rendu en Côte d’Ivoire pour recevoir un prétendu “doctorat honorifique” d’un institut dont la crédibilité reste à prouver. Une source proche du dossier révèle que ces titres s’achètent parfois à prix d’or, aux frais du contribuable centrafricain.

Le transfuge politique Simplice Aurélien Simplice Zingas , illustrant l'article sur la La mafia des uniformes scolaires" : Les troublantes manœuvres du ministre Zingas
Le transfuge politique Simplice Aurélien Simplice Zingas ,

 

Le ministre d’État chargé de l’Éducation nationale, Aurélien Simplice Zingas, n’est pas en reste dans cette mascarade. Comble de l’ironie, lui qui devrait être le garant de l’excellence académique, s’est également vu décerner un prix douteux d’une obscure organisation, jetant ainsi le discrédit sur tout le système éducatif centrafricain.

“Quand le ministre de l’Éducation lui-même cautionne ces pratiques, comment pouvons-nous espérer inculquer le goût de l’effort et du mérite à nos étudiants ?”, s’interroge un enseignant de l’Université de Bangui.

Directeur de la Compagnie Nationale de Sécurité, Fabrice Assa, en uniforme lors d’une cérémonie, illustrant l'article sur  La course aux médailles fictives : quand le gouvernement centrafricain sombre dans le ridicule
Directeur de la Compagnie Nationale de Sécurité, Fabrice Assa

 

Même le directeur de la Compagnie Nationale de Sécurité, le général Assap, n’a pas résisté à la tentation en revendiquant un prix d’une mystérieuse organisation sud-africaine. Une situation qui serait risible si elle ne témoignait pas d’un profond malaise au sein de l’appareil d’État.

 

Un gouvernement centrafricain en panique

 

Cette frénésie de distinctions factices intervient dans un contexte particulièrement tendu. La rumeur d’un prochain remaniement ministériel d’ici fin 2024 agite les couloirs du pouvoir. Le départ quasi certain du Premier ministre Félix Moloua semble avoir déclenché une véritable panique au sein du gouvernement centrafricain, poussant ses membres à chercher désespérément une forme de légitimité, fut-elle artificielle.

 

“Les ministres sont dans un état de stress permanent. Certains multiplient les voyages à l’étranger pour décrocher ces fameux prix, pendant que d’autres sollicitent frénétiquement leurs réseaux pour obtenir la moindre distinction”, confie un conseiller ministériel sous couvert d’anonymat.

 

Une pratique qui décrédibilise l’État

 

Cette course effrénée aux honneurs factices au sein du gouvernement centrafricain  a des conséquences désastreuses sur l’image de la République centrafricaine. Dans les chancelleries étrangères, ces comportements suscitent au mieux l’amusement, au pire l’inquiétude sur la capacité des dirigeants à gérer les affaires de l’État.

 

“C’est du jamais vu dans un pays africain, uniquement en Centrafrique on voit ce genre de mascarade. Les ministres qui n’ont pas encore leur médaille fictive sont actuellement en train d’en chercher une”, déplore un diplomate africain en poste à Bangui.

 

Un système bien rodé

 

Les investigations révèlent l’existence d’un véritable réseau d’organisations spécialisées dans la délivrance de ces distinctions douteuses. Ces structures, souvent basées dans des pays voisins, ont fait de cette activité un business lucratif, exploitant la vanité et l’insécurité des responsables politiques centrafricains.

 

“Il existe même des intermédiaires à Bangui qui proposent leurs services pour obtenir ces prix. Les tarifs varient selon le prestige supposé de la distinction”, révèle une source proche du dossier.

 

L’urgence d’un renouveau politique

 

La République centrafricaine mérite mieux que ce théâtre ivoirien de Gohou où les responsables politiques préfèrent collectionner des titres fantaisistes plutôt que d’affronter les véritables défis du pays. Cette course aux honneurs factices ne fait que souligner l’urgente nécessité d’un renouvellement profond de la classe politique centrafricaine.

 

Il est temps que les autorités centrafricaines comprennent que la légitimité ne s’achète pas avec des diplômes de complaisance ou des médailles en toc, mais se gagne par un travail sérieux au service de la population. En attendant, pendant que les ministres courent après des distinctions imaginaires, les problèmes réels du pays – insécurité, pauvreté, sous-développement – restent désespérément sans solution.

 

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