La bataille contre le pseudo référendum constitutionnel en Centrafrique : Nicolas Tiangaye du BRDC fait front
Bangui, 02 juin 2023 (CNC) — Dans une interview exclusive accordée à la radio Ndékèluka, Maître Nicolas Tiangaye, ancien Premier ministre, ancien bâtonnier centrafricain, Président du parti Convention Républicain pour le Progrès Social, (CPRS), et membre éminent du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), a vigoureusement exprimé son opposition au projet de pseudo référendum constitutionnel en République centrafricaine. Il a souligné que les conditions légales requises pour un tel référendum n’ont pas été réunies et a critiqué le manque de consultation des personnalités clés et de force vive de la nation.
Des conditions légales non remplies :
Selon Maître Nicolas Tiangaye, le référendum annoncé par le Président Faustin Archange Touadéra ne peut être qualifié de véritable référendum constitutionnel, car les conditions légales prévues par la Constitution n’ont pas été respectées.
Tout d’abord, la consultation du président du Sénat, pourtant obligatoire selon la Constitution du 30 mars 2016, n’a pas eu lieu. Comme il n’y a pas encore de Sénat en place, cette omission remet en question la légitimité même de la consultation. De plus, le président de l’Assemblée nationale et le président de la Cour constitutionnelle ne sont pas suffisants pour valider ce projet, car la Constitution exige l’avis de trois personnalités spécifiques. Maître Tiangaye souligne que sans un Sénat en fonction, le référendum constitutionnellement décrit dans la Constitution en tant que tel ne peut être organisé légalement.
Le rôle de l’Autorité nationale des élections contesté :
L’intégrité et la capacité de l’Autorité Nationale des Élections à organiser ce référendum sont également remises en question par Maître Nicolas Tiangaye. Il fait référence à l’annonce de l’Autorité selon laquelle elle n’a pas les moyens financiers, ni logistiques, pour organiser les élections locales et municipales. Dans ces circonstances, comment pourrait-elle être en mesure de mettre en place un référendum constitutionnel d’une telle envergure ?
Maître Nicolas Tiangaye souligne le manque de budget prévu dans la loi de finances de 2023 pour financer ce référendum, ainsi que l’absence de soutien logistique de la MINUSCA, la mission de maintien de la paix des Nations Unies en Centrafrique. Ces facteurs remettent en question la faisabilité même de la tenue du référendum.
Le BRDC et la voie de l’opposition démocratique :
Face à ce projet de référendum constitutionnel, Maître Nicolas Tiangaye, l’un des rédacteurs de la Constitution subitement contestée par le président Touadera qui répète idiotement les arguments des mercenaires russes relayés par ses partisans, assure que le BRDC fera entendre sa voix et mobilisera le peuple centrafricain. Il souligne que la question ne se limite pas à une simple opposition politique, mais concerne la survie même du peuple. Le BRDC compte organiser des manifestations pacifiques pour s’opposer à ce pseudo référendum et demander au peuple centrafricain de prendre ses responsabilités. Pour Maître Nicolas Tiangaye, la lutte contre ce projet n’est pas une question d’échec ou de victoire, mais une question de détermination à préserver les acquis démocratiques du pays.
La réalité du développement et les motivations du Président Touadéra :
Maître Nicolas Tiangaye conteste l’idée selon laquelle la Constitution actuelle entraverait le développement de la République centrafricaine. Il souligne que les problèmes tels que le manque d’infrastructures, d’établissements de santé et d’écoles sont le résultat de la crise de 2016 et non de la Constitution en vigueur. Il questionne ainsi les motivations réelles du Président Touadéra pour modifier la Constitution, suggérant que ce projet pourrait être utilisé pour consolider son pouvoir plutôt que de servir les intérêts du peuple.
La position ferme de Maître Nicolas Tiangaye, Président du CRPS et membre du BRDC, met en lumière les nombreuses lacunes juridiques et logistiques entourant le projet de référendum constitutionnel de son maitre, Faustin Archange Touadera président de la république centrafricaine. Son engagement indéfectible en tant que leader de l’opposition démocratique et sa détermination à défendre les droits du peuple centrafricain sont des signes d’espoir pour ceux qui aspirent à la préservation des acquis démocratiques du pays. Il reste à voir comment la situation évoluera dans les mois à venir et quelles actions le BRDC entreprendra pour faire face à ce projet controversé.
Par Alain Nzilo
Directeur de Publications
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