Joseph Bendounga, un opposant historique aux régimes de Bangui. Retour sur quelques faits marquants de ses années de luttes politiques aux côtés des Centrafricains.

Publié le 8 mai 2022 , 8:07
Mis à jour le: 8 mai 2022 1:48 pm

 

Rédigé par Joël Bandiba

 

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 9 mai 2022

 

Bangui (CNC) – Et si on parlait de Joseph Bendounga ? Il est l’opposant Centrafricain, que les Magistrats et Conseillers des Cours et Tribunaux de Centrafrique, connaissent parfaitement. Et pour cause, toutes ses revendications politiques finissent toujours devant un Juge. De Ange-Felix Patassé à Faustin-Archange Touadéra, en passant par François Bozizé et Catherine Samba-Panza, tous ces présidents Centrafricains ont déjà reçu de sa part, une lettre de démission ou une citation à comparaître devant la Justice pour « haute trahison ».

Le Président du MDREC Joseph Bendounga dans les locaux de la Cour Constitutionnelle le mercredi 4 novembre 2020. Copyright CNC / Jefferson Cyrille YAPENDE.
Le Président du MDREC Joseph Bendounga dans les locaux de la Cour Constitutionnelle le mercredi 4 novembre 2020. Photo CNC / Jefferson Cyrille Yapendé

 

Joseph Bendounga, est l’un des premiers soutiens du Président Faustin-Archange Touadéra mais ce mariage, n’a pas fait long feu. Le 7 janvier 2019, il lance dans une lettre, un ultimatum de 3 mois au Président Centrafricain afin de changer sa politique sinon, ils vont se retrouver devant le Juge. Le 8 septembre 2020, Joseph Bendounga joint l’acte à la parole et Faustin-Archange Touadéra, reçoit une citation à comparaitre devant la Cour. Le Président du MDREC, reproche au Président Centrafricain et trois (3) autres coaccusés (François Bozizé, Michel Djotodia et Catherine Samba-Panza), d’être à l’origine de la « souffrance du peuple Centrafricain ».

Quelques mois plus tard en Août 2021, Joseph Bendounga revient devant la Cour Constitutionnelle. Il demande, l’annulation du décret du 03 juin 2021 portant nomination des membres du gouvernement en Centrafrique. Dans cette nomination, il accuse aussi Faustin-Archange Touadéra de violation flagrante des dispositions de la Constitution de mars 2016 et, de la loi qui institue la parité entre les hommes et les femmes. En 2017 déjà, il a été débouté de sa demande en annulation devant la même Cour, du décret nommant certains membres des groupes armés au sein du gouvernement en Centrafrique.

 

Mais qui est réellement Joseph Bendounga ?

 

Il né vers 1950 en Centrafrique. Joseph Bendounga, est l’un des membres expérimentés de l’opposition Centrafricaine. Dans les hautes sphères du pouvoir, il est reconnu comme étant constamment à contre-courant. Mais Joseph Bendounga, se définit comme un « Démocrate » qui se range toujours du côté des faibles. De 1997 au 18 Février 2000, il a été Maire de la ville de Bangui. En janvier 2013, il sera nommé vice-ministre du Développement rural et de l’agriculture, sous l’administration Bozizé. Cette nomination, a été un pain bénit pour François Bozizé qui n’arrivait pas, à gérer cet opposant imprévisible et provocateur. Joseph Bendounga, va garder ce poste jusqu’à l’arrivée de Michel Djotodia au pouvoir le 24 mars 2013. Il sera limogé le 15 décembre 2013 car il brisait sans cesse, l’obligation de réserve en critiquant ouvertement son patron Michel Djotodia.

Si Joseph Bendounga est l’un des opposants les plus expérimentés, il est aussi, celui qui a connu plusieurs arrestations et des séjours en prison à cause de la liberté d’expression de manifestation en Centrafrique. Par exemple le 10 mai 2018, il est arrêté lors d’une marche pacifique à Bangui. Il a été libéré le même jour et reconduit chez lui, par la Police. Il avait manifesté, pour exiger la levée de l’embargo sur les armes en Centrafrique et, l’occupation du territoire Centrafricain à 75% par les groupes armés. Le 15 juin 2019, il est arrêté suite à l’organisation d’un meeting interdit à Bangui. Il sera libéré le 19 juin 2019 par le Tribunal.

Mais le plus grand coup encaissé par Joseph Bendounga à cause de la liberté, reste son expulsion du Palais de la Renaissance le 19 octobre 2010. Ce jour, lors d’une rencontre politique retransmise en direct à la Radio, l’ancien Président François Bozizé va ordonner son expulsion par les éléments de sa garde. Cette expulsion très musclée, va se solder par des coups et blessures. Et trois (3) mois plus tard, François Bozizé se justice en ces termes : « Je n’accepte pas que l’on manque de respect au chef de l’État, a fortiori lors d’une réunion publique, télévisée en direct, devant les diplomates et tous les corps de l’État. J’ai simplement demandé qu’on l’évacue de la salle ».

Depuis le lundi, 19 avril 2021, les années de luttes politiques de Joseph Bendounga, sont couronnées par une autre victoire et une autre trajectoire. Ce jour, il est déclaré par la Cour Constitutionnelle, député dans la circonscription électorale de Bimbo 3, dans l’Ombella-Mpoko. Au sein de l’Assemblée Nationale, il continue de faire porter sa voix. Sa derrière sortie, concerne l’adoption de la loi sur la cryptomonnaie en Centrafrique.

 

Selon certaines indiscrétions, Joseph Bendounga s’apprêterait à retourner devant la Cour Constitutionnelle.

Auteur :

Joël Bandiba

Photo : Centrafrique-Presse.com / 28 décembre 2013

Sources :

www.jeuneafrique;com / François Bozizé : « Les Centrafricains ne rendront jamais le pouvoir à ceux qui les ont mis à genoux » Interview – 21 janvier 2011

ISS/ David L Smith / La course à la présidentielle en République centrafricaine / Septembre 2014

www.france24.com / Centrafrique : Le président Michel Djotodia limoge trois ministres / 16 décembre 2013

www.radiondekeluka.org : Centrafrique : Justice : La Cour Constitutionnelle déboute Joseph Bendounga de sa requête / 4 Avril 2019

 

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