Hôpital communautaire : en direct du bloc opératoire, une coupure d’électricité sème le chaos dans l’établissement
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Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une scène aussi saisissante que révélatrice a eu lieu à l’hôpital communautaire de Bangui. Un patient, Tahir Mahamat, a filmé en direct une situation qui en dit long sur l’état du système de santé dans le pays. Interné depuis plus de six mois pour un problème à la jambe, il devait enfin passer au bloc opératoire pour une intervention. Mais au moment crucial, l’électricité a été coupée. La salle s’est retrouvée plongée dans l’obscurité, rendant l’opération impossible.
Dans sa vidéo diffusée en direct sur les réseaux sociaux, Tahir Mahamat ne cache pas son indignation. « Regardez ça, regardez ça ! » lance-t-il, en montrant la réalité brute de l’hôpital. « Je suis dans la salle d’opération, et il n’y a plus d’électricité. Voilà ce qui se passe chez nous ». Ces mots, criés en direct, traduisent une frustration profonde, partagée par beaucoup.
Ce n’est pas un incident spontané. L’hôpital communautaire, comme d’autres établissements du pays, fait face à des coupures régulières d’énergie. Des patients en paient le prix fort. Certains perdent la vie en plein bloc opératoire, faute d’électricité ou d’oxygène. Les médecins, désarmés, en sont réduits à utiliser des lampes de poche pour des accouchements ou des interventions d’urgence. Une situation qui dépasse l’entendement dans un contexte où les besoins de la population sont criants.

Tahir Mahamat va plus loin dans ses critiques. Il avait déjà dénoncé la fermeture du service de traumatologie de l’hôpital, décidée par le ministère de la Santé après le décès de la cousine du ministre, Bertrand Arthur Piri. Selon le ministre, ce service aurait mal géré l’opération de sa parente. Mais pour Tahir et d’autres observateurs, les véritables problèmes sont ailleurs : infrastructures défaillantes, manque de moyens, et une gestion chaotique. Il pointe aussi du doigt les conseillers du président, accusés de ne pas guider les dirigeants vers des décisions sensées pour redresser le pays.
Et pourtant, malgré ce tableau désastreux, la reprise du service de traumatologie n’a rien changé. Lors de son nouveau passage au bloc, Tahir a de nouveau fait face à une panne générale. Depuis, les témoignages affluent : les coupures d’électricité et les carences en équipement coûtent des vies, bien au-delà du seul cas qui a motivé la fermeture initiale du service. Pendant ce temps, les responsables au sommet de l’État semblent s’accrocher au pouvoir, indifférents à une population laissée dans l’abandon.
Où va ce pays ? La question reste sans réponse. Les hôpitaux, censés sauver des vies, deviennent des lieux où la mort frappe trop souvent, faute de ressources élémentaires. Les dirigeants, quant à eux, paraissent plus préoccupés par leur propre survie politique que par celle des citoyens qu’ils sont censés servir. Une réalité qui, jour après jour, pèse lourd sur les épaules d’une population épuisée.
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