Harcèlement sexuel à l’université de Bangui : Un scandale qui perdure dans l’ombre
Bangui, 26 juillet 2023 (CNC) – L’université de Bangui, plus précisément le département des sciences de l’information et de la communication (SIC), est le théâtre d’un scandale de supposé harcèlement sexuel qui a récemment éclaté au grand jour. Une étudiante courageuse a fait des révélations sur une altercation verbale en classe avec son enseignant, déclenchant ainsi une série d’accusations et de témoignages accablants. Malheureusement, ces pratiques ne semblent pas être un phénomène isolé, et un véritable système de silence et de peur empêche souvent les victimes de se faire entendre.
L’incident qui a fait éclater l’affaire s’est déroulé samedi dernier au département des sciences de l’information et de la communication (SIC). Une étudiante, agissant apparemment par frustration, a diffusé des conversations téléphoniques enregistrées entre elle et son enseignant via une enceinte Bluetooth en plein cours. L’étudiante a déclaré avoir été harcelée par l’enseignant, tandis que celui-ci affirme que leur relation était consentie et qu’elle agit ainsi en réaction à sa décision de rompre avec elle.
Suite à cet incident, le chef du département des SIC a été informé de l’existence d’un groupe WhatsApp créé par une étudiante, rassemblant tous les étudiants de première année en journalisme, ainsi que le professeur mis en cause. Selon des sources, ce groupe aurait été utilisé pour perpétrer des actes de harcèlement. Une enquête officielle est en cours pour faire toute la lumière sur ces allégations.
Les témoignages de victimes présumées sont troublants. Certaines étudiantes rapportent avoir été harcelées verbalement et psychologiquement par des enseignants qui profitaient de leur position de pouvoir pour les intimider. Le harcèlement ne se limite pas aux relations sexuelles, mais englobe également des comportements inappropriés et des avances non désirées.
Pourtant, malgré l’ampleur présumée du problème, de nombreuses victimes restent silencieuses par peur de représailles ou de stigmatisation. Le système de soutien entre enseignants est également pointé du doigt, rendant difficile pour les victimes de dénoncer les abus sans craindre des conséquences sur leur parcours académique.
La situation révélée à l’université de Bangui est alarmante et met en évidence la nécessité d’agir de manière urgente et concertée. Il est primordial que l’université prenne des mesures immédiates pour enquêter sur ces allégations de harcèlement et établir des procédures claires pour protéger les étudiants et les membres du corps enseignant.
Des programmes de sensibilisation et de formation doivent être mis en place pour sensibiliser les membres de la communauté universitaire aux problèmes de harcèlement sexuel et pour encourager les victimes à se faire entendre en toute sécurité.
De plus, il est essentiel de créer un environnement sûr où les victimes de harcèlement peuvent dénoncer les abus en toute confiance, sans craindre de représailles. Cela implique de mettre en place des mécanismes de signalement confidentiels et de soutenir les victimes tout au long du processus de signalement et d’enquête.
L’université de Bangui doit prendre l’initiative de lutter contre le harcèlement sexuel et de créer une culture de respect et d’égalité au sein de ses campus. En agissant de manière décisive, l’université peut envoyer un message fort indiquant qu’elle ne tolérera pas de tels comportements et qu’elle est résolue à protéger les droits et la dignité de tous ses étudiants.
Enfin, il est essentiel que la société dans son ensemble se mobilise pour combattre le harcèlement sexuel. Les médias, les organisations de la société civile et les autorités doivent travailler main dans la main pour briser le silence et faire reculer cette pratique inacceptable.
Le harcèlement sexuel ne doit pas être toléré, que ce soit à l’université de Bangui ou ailleurs. Il est temps de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à cette culture de silence et d’impunité, afin que tous les étudiants puissent poursuivre leurs études dans un environnement sûr et respectueux.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
Enseignant à l’Université
Chercheur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, au Canada
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