Gardiens réduits au silence : La faiblesse des casques bleus de la MINUSCA face à la menace des mercenaires de Wagner en Centrafrique

Publié le 24 janvier 2024 , 5:12
Mis à jour le: 24 janvier 2024 3:22 pm

 Gardiens réduits au silence : La faiblesse des casques bleus de la MINUSCA face à la menace des mercenaires de Wagner en Centrafrique

 

Les casques bleus de la Minusca à Gbadene, près de Batangafo
Les casques bleus de la Minusca à Gbadene, près de Batangafo. CopyrightMinusca

 

Bangui, 25 janvier 2024 (CNC) – Au cœur de la République centrafricaine, les Casques bleus respectés de la MINUSCA se retrouvent pris dans une toile complexe de défis face à la présence implacable des mercenaires de Wagner. Cet article, développé par la Rédaction du CNC, explore la faiblesse alarmante manifestée par les milliers des éléments des forces de maintien de la paix de la MINUSCA contre l’influence écrasante d’une centaine des mercenaires du groupe Wagner, transformant leur rôle de protecteurs en simples acteurs humanitaires. Alors que les menaces de Wagner résonnent dans les rues de Bangui et dans les villes de provinces, les Casques bleus restent étrangement silencieux, révélant un changement inquiétant dans leur mandat et leurs capacités. 

  

L’intrusion des mercenaires de Wagner, débutée en 2017-2018, a transformé le paysage du maintien de la paix en République centrafricaine. Les Casques bleus, autrefois dynamiques et chargés de maintenir la stabilité, parfois gonflés face aux rebelles, font face depuis ces derniers temps à une nouvelle réalité où leur autorité est éclipsée. Les exemples de Wagner bloquant les patrouilles de la MINUSCA à Bangui, les intimidant dans les rues et dictant leurs déplacements mettent en évidence un changement de pouvoir palpable. 

  

Dans les villes de provinces, microcosme de cette lutte de pouvoir, une tragédie se déroule quotidiennement. Les menaces incessantes de Wagner contraignent les Casques bleus à adopter un rôle passif, les reléguant à de simples observateurs non avertis d’atrocités. Les rues de Bangui, autrefois sous la surveillance vigilante de la MINUSCA, voient maintenant un récit différent, où les acteurs humanitaires sont éclipsés par la présence menaçante des forces de Wagner. 

  

Le silence déconcertant de la MINUSCA face aux menaces de Wagner soulève autant des questions cruciales sur l’efficacité des stratégies traditionnelles de maintien de la paix. L’incapacité à réagir, la restriction à des rôles humanitaires et l’érosion de leur position, autrefois autoritaire, appellent à un réexamen des dynamiques en évolution en RCA.  

 

“Lors du fameux référendum par exemple, ces sont les mercenaires de Wagner qui dictent des rôles à la MINUSCA : déplacez vos chars, mettez-vous derrière telle maison “, affirme à la Rédaction, un gendarme à Bambari. 

  

Par ailleurs, l’intrusion massive de Wagner s’accompagne de violences exagérées envers la population, un aspect souvent omis dans les rapports de la MINUSCA. Malgré leur connaissance de ces abus, la MINUSCA demeure étonnamment silencieuse. Les rapports minimisent l’impact de Wagner, les qualifiant d’acteurs non étatiques, masquant ainsi la gravité de la situation. 

  

Alors que la MINUSCA semble déployer une force significative contre les rebelles, elle se montre étonnamment impuissante face aux excès de Wagner. Les immersions de Wagner dépassent parfois en cruauté les exactions des rebelles, mettant en évidence une dynamique déconcertante où la force internationale se trouve désemparée devant un adversaire non conventionnel. Cette asymétrie souligne la nécessité pressante d’une réévaluation stratégique pour restaurer l’efficacité des opérations de maintien de la paix. 

  

Notons que les Casques bleus de la MINUSCA, alors qu’ils luttent avec leur nouveau statut d’acteurs impuissants sur la scène centrafricaine, la menace posée par les mercenaires de Wagner reste incontrôlée. Les rues de Bangui et au-delà résonnent des conséquences de ce pouvoir déséquilibré. Il est impératif que la communauté internationale examine attentivement cette dynamique en évolution, repense les stratégies de maintien de la paix et explore des solutions novatrices pour restaurer l’efficacité des forces internationales et rétablir la stabilité dans la région. 

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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