FACA : Une armée de bourreaux au service d’un régime corrompu ?

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Les images sont insoutenables. À Ziki, une vidéo virale montre des militaires des FACA fouettant une quinzaine de femmes, certaines tenant des bébés, d’autres enceintes. L’un d’eux, en uniforme, ordonne froidement : “Ne la frappez pas au bassin, frappez-la aux pieds !” Ces scènes, relayées en boucle sur les réseaux sociaux, ont déclenché une vague d’indignation à travers la Centrafrique. Mais pour le Dr Paul Cressan-Béniga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, ce n’est que “la partie visible de l’iceberg”. Derrière ces atrocités, une vérité plus sombre : les FACA, censées protéger le peuple, sont devenues une milice au service d’un régime corrompu.
L’état-major, pris la main dans le sac, a tenté une défense pathétique : la vidéo daterait de plus d’un an, ont-ils affirmé. Un mensonge grossier, démonté par Cressan-Béniga sur la radio Ndéké-Luka lors de l’émission Patara : “L’État-major a menti ! La vidéo date d’août 2024, pas d’un an !” Pire encore, les responsables de ces exactions, un lieutenant et deux adjudants basés à Ziki et Gomion, n’ont pas été relevés, contrairement aux promesses du ministre de la Défense, Claude Rameau-Bireaux. “Quelques éléments ont été isolés”, admet Cressan-Béniga, mais le détachement reste en place, libre de continuer ses abus. Où sont les sanctions tant vantées ? Où est la justice militaire que le ministre brandit comme un bouclier ?
Rameau-Bireau, fidèle serviteur du président Faustin-Archange Touadéra, multiplie les pirouettes. Il parle d’inspections, de formations, de “nouveaux textes fondateurs” pour l’armée. Mais ses mots sonnent vide face à la réalité : des femmes enceintes battues, un jumeau mort à Gomion à cause des violences, des populations terrorisées par des tirs intempestifs. “Il ne se passe pas une semaine sans crépitements d’armes dans la commune”, témoigne Cressan-Béniga. Loin de rétablir la confiance, les FACA sèment la peur, transformées en bourreaux par un système qui les abandonne.
Et que fait Touadéra pendant que son armée humilie le peuple ? Il fanfaronne, offrant trente véhicules aux FACA sur son prétendu “effort personnel”. Une fable grotesque, pulvérisée par Cressan-Béniga : “C’est l’argent de l’État, sinon c’est du vol !” Pendant que le président se fait passer pour un bienfaiteur, ses soldats manquent de tout : tenues, nourriture, discipline. À Ouandja-Djallé, ils tirent en l’air pour réclamer leurs primes globales d’alimentation (PGA). À Sam-Ouandja, ils survivent sans moyens. À Zémio, ils ne réapparaissent qu’avec l’appui des Russes, après six ans d’absence. Cette armée, livrée à l’indiscipline et à la corruption, est-elle encore au service de la nation ?
Le scandale de Ziki révèle une vérité accablante : les FACA ne sont plus une force républicaine, mais un outil du régime Touadéra pour maintenir le pouvoir à tout prix. À Gomion, elles protègent les intérêts de la société chinoise IMC, au détriment des populations locales. À Bangui, des officiers supérieurs, “grands commerçants” selon Cressan-Béniga, détournent les fonds des PGA et s’enrichissent via des contrats opaques avec le ministère de la Défense. L’usine nationale Mamika, qui pourrait équiper l’armée, agonise, tandis que des partenaires privés proches du pouvoir raflent la mise. “Vous avez désinstitutionnalisé la gestion de l’armée !” accuse Cressan-Béniga, pointant du doigt une gouvernance clientéliste qui sacrifie l’honneur national.
L’impunité est la règle. Les sanctions, quand elles existent, sont des secrets bien gardés. Les noms des coupables ? Inconnus. Les rapports des inspections ? Introuvables. La justice militaire, vantée par Rameau-Bireaux, n’est qu’une façade pour protéger les puissants. Pendant ce temps, les victimes de Ziki, de Gomion, et d’ailleurs attendent réparation. “La justice fera son travail”, répète le ministre. Mais qui y croit encore ? Touadéra, en laissant ses officiers piller et ses soldats brutaliser, trahit le peuple centrafricain.
Centrafricains, jusqu’où tolérerons-nous cette descente aux enfers ? Une armée qui fouette des femmes enceintes, qui rackette ses citoyens, qui dépend des Russes pour tenir Zémio, n’a rien de souverain. C’est une milice au service d’un régime sans vergogne. Touadéra doit répondre : pourquoi les bourreaux de Ziki sont-ils toujours en poste ? Pourquoi l’état-major ment-il sans honte ? Et pourquoi ce silence complice face à la corruption qui gangrène l’armée ? Le peuple exige vérité et justice. Et il ne se taira pas….
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