Étouffement de la Dissidence : L’Université de Bangui sous le Joug du Régime de Touadera

Publié le 16 décembre 2023 , 8:16
Mis à jour le: 16 décembre 2023 11:12 am

Étouffement de la Dissidence : L’Université de Bangui sous le Joug du Régime de Touadera

 

 

Faculté de droit et des sciences juridiques de l'Université de Bangui. Photo CNC / Mickael Kossi.
Faculté de droit et des sciences juridiques de l’Université de Bangui. Photo CNC / Mickael Kossi.

 

 

Bangui, 18 décembre 2023 (CNC) – L’université devrait être un lieu de liberté académique, d’échange d’idées et de débat intellectuel. Malheureusement, à l’Université de Bangui, la dictature règne en maître, étouffant la voix des étudiants qui osent s’exprimer contre les abus et les irrégularités du régime de Touadera, ainsi que de l’administration universitaire.

 

La semaine dernière, Kennedy Damodibela, un étudiant en droit humanitaire de l’Université de Bangui, a courageusement déposé une note à l’administration universitaire demandant le rétablissement de l’Association nationale des étudiants (ANECA). Cette demande, en soi, aurait dû être une démarche légitime et ouverte au débat. Cependant, il semble que la répression s’abatte impitoyablement sur ceux qui osent remettre en question le statu quo.

 

Le collectif des délégués des facultés et instituts de l’université, manifestement aligné sur le régime actuel, a rapidement critiqué Damodibela pour avoir omis de suivre les “procédures normales”. Ce reproche est un prétexte faible pour museler la dissidence et étouffer la liberté d’expression. Les étudiants ont le droit fondamental de s’exprimer librement, même s’ils ne suivent pas une procédure bien définie.

 

Pire encore, Kennedy Damodibela affirme avoir été victime d’un abus d’autorité de la part de certaines autorités universitaires, avec la complicité de certains étudiants, qui auraient fait irruption dans sa chambre pour le contraindre à quitter les lieux. Cette intimidation est inacceptable et enfreint gravement les droits de l’étudiant à la sécurité et à la liberté.

 

Le secrétaire général de l’Université de Bangui, Bertrand Kénguétona, a répondu en minimisant les allégations de Damodibela et en affirmant que l’étudiant avait été soumis à une “sanction disciplinaire” pour avoir sous-loué une chambre à un autre étudiant. Cependant, cette réponse ne convainc guère, car elle semble être une tentative désespérée de justifier les actes répressifs commis contre un étudiant courageux qui ose exprimer son opinion.

 

En outre, Bertrand Kénguétona a annoncé le possible rétablissement de l’ANECA pour le mois de février prochain, mais il est difficile de prendre cette déclaration au sérieux compte tenu du climat de répression qui règne actuellement sur le campus.

 

Il est important de rappeler que l’ANECA avait été dissoute il y a cinq ans en raison de désaccords internes, ce qui montre que les autorités universitaires ont depuis longtemps fait preuve d’incapacité à gérer efficacement les problèmes des étudiants. Au lieu de promouvoir le dialogue et la résolution pacifique des conflits, elles optent pour la répression et l’intimidation.

 

Enfin, il est troublant de noter que, juste après la réunion, l’étudiant Kennedy Bamufi Bila a déclaré qu’il avait échappé de justesse à une tentative d’arrestation par la police. Cela soulève des questions sur le rôle des forces de l’ordre dans cette affaire et suggère une possible collusion entre l’administration universitaire et les autorités politiques.

 

En un mot, l’Université de Bangui doit immédiatement mettre fin à la répression de la liberté d’expression des étudiants et permettre un débat ouvert et constructif sur la question de l’ANECA. Les autorités universitaires et le régime de Touadera doivent respecter les droits fondamentaux des étudiants et cesser d’utiliser la force pour faire taire la dissidence. Le monde entier doit être témoin de ces événements inacceptables et demander que justice soit rendue pour Kennedy Damodibela et tous les étudiants de l’Université de Bangui qui luttent pour leurs droits.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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