En Centrafrique, l’exode interdit des Peuls

Publié le 12 décembre 2014 , 10:33
Mis à jour le: 12 décembre 2014 10:35 am
Les déplacés Peuls près de Yaloké en centrafrique Photo: William Daniel / Le Monde
Les déplacés Peuls près de Yaloké en centrafrique
Photo: William Daniel / Le Monde

Fuir. Coûte que coûte. A Yaloké, 140 familles d’éleveurs peuls, soit environ 500 personnes, n’attendent que de grimper dans des camions qui les emmèneront jusqu’au Cameroun. La frontière et une vie de réfugiés sont à moins de 400 km, mais les autorités centrafricaines refusent de les laisser partir.

La position du gouvernement de Bangui serait en train d’évoluer, acceptant une relocalisation à l’intérieur du pays. Mais il n’est plus question de cautionner l’exode des musulmans centrafricains, entamé depuis près d’un an, qui s’apparente à un nettoyage sur des bases confessionnelles. L’argument, politiquement recevable, a bien du mal à être entendu par ceux qui ont tout perdu et meurent à petit feu dans un enclos sans barrières.

Les conditions sanitaires y sont exécrables. Des dizaines d’enfants souffrent de malnutrition sévère. En cette fin d’après-midi, Haissatou tente de donner le sein à son nourrisson de 5 semaines. Le bébé a un visage de vieillard, un corps squelettique et sa mère n’a plus de lait. « Depuis que nous sommes arrivés à Yaloké, il y a sept mois, 41 des nôtres sont morts », soupire Al-Hadji Ousmane Laido, qui fait office de porte-parole du groupe.

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) fournit des provisions, distribuées par l’ONG World Vision, mais celles-ci ne conviennent pas aux besoins des populations habituées à la viande de leurs bœufs à longues cornes et au lait de leurs vaches. « Avec les conditions d’hygiène sur le site, si nous apportions du lait aux enfants, nous assisterions à une… (La suite sur aboonement sur lemonde.fr)

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