Diplomatie : Les relations entre la République centrafricaine et l’ONU dans une mauvaise passe.

Publié le 19 mars 2020 , 12:50
Mis à jour le: 19 mars 2020 1:14 am
La Ministre Sylvie Baïpo Témon lors de la réception du mémorandum des jeunes manifestants, le 17 février 2020 à Bangui
La Ministre Sylvie Baïpo Témon lors de la réception du mémorandum des jeunes manifestants, le 17 février 2020 à Bangui. CopyrightRNL

 

Bangui (République centrafricaine ) – Les relations entre la Minusca, Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique , et le gouvernement centrafricain, mais aussi le chef de l’État, Faustin Archange TOUADERA, traverse un moment difficile, voir tendu depuis plusieurs semaines. En cause, la décision du gouvernement, en date du 17 février, de sanctionner quatre hauts fonctionnaires de la Minusca, accusés de connivence avec les groupes armés  . Ce que le conseil de sécurité conteste et parle de diffamation, mais le pouvoir de Bangui persiste et signe. La tension est à son comble.

 

Même si le ministre centrafricain de la Santé de la population, Docteur Somsé,salue l’excellente collaboration entre le gouvernement, la Minusca et l’OMS (Organisation mondiale pour la santé)dans la lutte contre le coronavirus 2020 en République centrafricaine, la réalité sur le terrain est toute autre chose. Les relations entre les autorités centrafricaines et la Minusca sont de plus en plus tendues à cause d’une décision du gouvernement, en date du 17 février 2020, qui demande expressément au représentant permanent du Secrétaire Général des nations unies en République centrafricaine la mutation forcée et obligatoire de ses quatre haut-fonctionnaires,  accusés d’avoir « fourni  des équipements létaux et non létaux aux groupes armés».

C’est dans ce contexte des relations tendues entre le gouvernement et la Minusca qu’une marche avait été organisée, le 17 février dernier à Bangui, à la place des nations unies, par le mouvement des jeunes patriotes centrafricains pour la paix (MPCP), et le Réseau national de Sauvegarde des Acquis de la Paix (RNSAP) pour exiger le départ du sol centrafricain des quatre fonctionnaires de la Minusca qu’ils accusent d’être des mercenaires. Mais il y’a quelques jours, dans un communiqué, l’Union européenne, l’union africaine, la Minusca, et la CEEAC ont dénoncé la campagne de désinformation et de propagande hostile contre le personnel de la Minusca à Bangui.

Le 28 février, le conseil de sécurité s’est prononcé sur la campagne contre le personnel de la MINUSCA en Centrafrique et se dit gravement préoccupé par la poursuite des campagnes médiatiques anti-MINUSCA en « diffusant des informations fausses et inacceptables sur la Mission et son personnel ainsi que des incitations à la haine ».

Comme si cela ne suffisait pas, le mouvement des jeunes patriotes centrafricains pour la paix (MPCP), et le Réseau national de Sauvegarde des acquis de la Paix (RNSAP) , créés par Arouna Douamba, menacent à nouveau de paralyser la capitale Bangui à partir du vendredi prochain jusqu’au départ du sol centrafricain des quatre fonctionnaires de la Minusca : « le Mouvement des patriotes Centrafricains pour la Paix (MPCP) et le Réseau national de Sauvegarde des Acquis de la Paix (RNSAP),  lancent un appel à toute la population Centrafricaine pour une opération ville morte jusqu’au départ définitif des 4 mercenaires du territoire Centrafricain ».

C’est clair, le bras de fer est lancé, et la Minusca n’a pas l’intention de céder à la pression du gouvernement à travers son bras délinquant « le mouvement des patriotes… ».

Pour de nombreux observateurs, le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA ne contrôle plus rien dans le pays. On ne peut pas imaginer comment des hommes politiques respectés, des diplomates onusiens et les religieux sont discrédités et insultés à la longueur de la journée dans les médias d’État sans que le pouvoir lève son petit doigt pour remettre les choses dans l’ordre. Du jamais vu, selon certains diplomates africains.

Pour les Centrafricains, ceux qui entourent actuellement le chef de l’État ne l’ont pas aidé à gérer efficacement le pays. Ils ont voulu certainement sa chute, mais ça viendra.

 

Gisèle MOLOMA

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