Dimitri Mozer, le Russe belge qui a sauvé Touadéra de justesse : mais qui est vraiment cet homme de l’ombre ? Pourquoi choisit-il cette clinique belge ?

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Dimitri Mozer, le Russe belge qui a sauvé Touadéra de justesse : mais qui est vraiment cet homme de l’ombre ? Pourquoi choisit-il cette clinique belge ?

 

Faustin Archange Touadera et Dimitri Mozer, le mercredi 6 mars2019 à Bruxelles.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 L’évacuation sanitaire du président centrafricain Faustin Archange Touadera à Bruxelles a dévoilé en public un homme discret mais omniprésent : Dimitri Mozer, financier officieux du pouvoir de Bangui, diplomate centrafricain de l’ombre.

 

Dimitri Mozer , l’homme de confiance de deux présidents centrafricains

 

Dimitri Mozer est aujourd’hui l’un des personnages les plus influents dans l’entourage immédiat du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Ce Russo-Belge, discret mais omniprésent, a d’abord été introduit à Bangui sous le régime de François Bozizé, qui l’a nommé consul honoraire de la République centrafricaine à Liège au début des années 2000. Officiellement chargé de faciliter les relations diplomatiques et commerciales entre la Centrafrique et la Belgique, Mozer s’est rapidement imposé comme un relais incontournable du régime.

 

Lorsque Faustin-Archange Touadéra accède au pouvoir en 2016, Dimitri Mozer non seulement conserve sa fonction, mais renforce considérablement son influence. Il devient le logisticien attitré de la présidence, organisant les moindres déplacements officiels à l’étranger et s’imposant comme le gestionnaire discret de nombreuses dépenses de l’État, en particulier dans les relations extérieures.

 

Un rôle central dans l’évacuation médicale du chef de l’État

 

Le 21 juin 2025, à l’aube, vers 3 heures du matin, un jet privé médicalisé décolle de Bangui à destination de Bruxelles avec, à son bord, le président Touadéra, victime de malaises sévères. Ce vol de la dernière chance a été organisé en urgence par Dimitri Mozer. L’appareil – un Bombardier Challenger – a été affrété depuis la Belgique par le groupe Forrest International, mais c’est Dimitri Mozer qui a pris en charge les coûts initiaux, coordonné la logistique depuis Bruxelles et supervisé discrètement l’ensemble de l’opération.

 

Touadéra était accompagné de son médecin personnel, de sa seconde épouse Tina Touadéra et de Dimitri Mozer lui-même à destination de l’hôpital Delta de Bruxelles, un établissement privé réputé pour ses services en soins intensifs et en oncologie.

 

Un financier officieux de l’État centrafricain

 

Depuis plusieurs années, selon des sources concordantes, c’est Dimitri Mozer qui prend en charge une grande partie des dépenses liées aux missions officielles du gouvernement centrafricain à l’étranger. Qu’il s’agisse du déplacement de ministres, comme Sylvie Baïpo-Temon,  aux Nations unies à New York, d’une visite présidentielle à Dubaï, ou de la participation d’une délégation au sommet UE-UA à Bruxelles, les billets d’avion, les hôtels, les frais de représentation sont régulièrement avancés par Mozer, avant d’être remboursés,  parfois avec intérêts,  par l’État centrafricain.

 

Cette pratique, loin d’être symbolique, témoigne de son rôle clé dans le fonctionnement quotidien du régime. Mozer est décrit par plusieurs diplomates comme “le véritable payeur du gouvernement centrafricain à l’étranger”. Il est également celui qui, dans l’urgence, sait débloquer des fonds pour éviter à un ministre de rater une session diplomatique, ou pour faciliter un achat sensible à l’étranger. Dans les couloirs du pouvoir, on le surnomme parfois “le ministre officieux des Finances extérieures”.

 

Un empire discret, mais solide

 

Pour comprendre comment ce financier occulte peut assumer ces dépenses, il faut se pencher sur son patrimoine en Belgique. Dimitri Mozer dirige le groupe Mozer International SA, héritier d’une entreprise familiale fondée en 1945 à Liège. Il possède plusieurs sociétés de transport, de logistique et de relogement, dont :

  • Mozer Belux SRL (déménagements, installations spécialisées), • Mozer Technologies SRL (logistique de matériel sensible), • Facility + SA (conseil, fret diplomatique), • et Move Relocation NV, active en Flandre.

 

Son groupe emploie plus d’une centaine de salariés, possède une flotte d’une cinquantaine de camions et opère à Bruxelles, Liège et Anvers. Il préside également la Belgian Chamber of Movers, consolidant ainsi sa place dans le secteur de la mobilité internationale.

 

Pourquoi Dimitri Mozer  a choisit l’hôpital Delta ?

 

Le choix de l’hôpital Delta à Bruxelles pour traiter le président centrafricain ne doit rien au hasard. Inauguré fin 2017, cet établissement privé du groupe CHIREC est l’un des plus modernes de Belgique. Il dispose de 545 lits, de blocs opératoires digitalisés et d’un service d’oncologie réputé.

 

C’est dans ce cadre que les médecins, après examens approfondis, ont détecté un cancer du côlon chez le président Touadéra. Celui-ci a été pris en charge par le Professeur Dominique Bron, oncologue de renom, assisté par la docteure Céline Closset, tous deux spécialistes des cancers digestifs. Les soins sont dispensés dans une unité protégée, avec accès restreint, sous la surveillance du service de soins intensifs.

 

Selon une source proche de l’hôpital, l’état du président, jugé stable mais préoccupant, nécessitera plusieurs jours de suivi, avec des examens complémentaires et, possiblement, une chimiothérapie.

 

Le contraste avec les hôpitaux centrafricains

 

Pendant que le président est soigné dans les meilleures conditions en Europe grâce à un mécène privé, la situation sanitaire en Centrafrique demeure catastrophique. À Bangui, les hôpitaux publics manquent de médicaments, de gants, de poches de sang, parfois même d’eau potable. Les malades sont souvent couchés à même le sol dans les couloirs, sans soins ni personnel qualifié. Les familles doivent payer elles-mêmes les seringues, les pansements et même la chambre d’hôpital afin d’avoir un lit.

 

L’hôpital communautaire, principal centre de référence de la capitale, est une “zone sinistrée”. Le matériel y est vétuste, les appareils radiologiques souvent en panne, et les salles d’opération fermées faute de courant ou d’anesthésiant. Des médecins courageux y travaillent dans des conditions difficiles, pendant que leurs patients meurent de maladies évitables.

 

Un système à deux vitesses assumé

 

Le contraste est cruel. D’un côté, un président transporté en avion privé, accompagné de son entourage, soigné dans une clinique haut de gamme, aux frais de l’État centrafricain. De l’autre, des citoyens centrafricains abandonnés dans un système de santé à l’agonie, sans médicaments, sans électricité, sans espoir.

 

Pendant que Touadéra et Mozer se déplacent entre Bruxelles et Dubaï, les Centrafricains, eux, continuent de mourir dans les couloirs des hôpitaux-poubelles de Bangui….

 

Par Alain Nzilo….

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