Dictature rampante en République centrafricaine : Le Président Touadéra tente de contourner la Constitution

Publié le 30 mai 2023 , 11:54
Mis à jour le: 30 mai 2023 12:20 pm

Dictature rampante en République centrafricaine : Le Président Touadéra tente de contourner la Constitution

 

Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP
Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP

 

 

Bangui, 30 mai 2023 (CNC) — Dans une déclaration récente, le Président de la République centrafricaine, Professeur Faustin Archange Touadéra, a annoncé son intention d’organiser un référendum constitutionnel, suscitant ainsi de vives inquiétudes quant à la préservation de la démocratie et de l’État de droit dans le pays. Sous couvert de réforme de l’État, le Président cherche en réalité à instaurer une nouvelle dictature en violation flagrante de la Constitution actuelle de 2016.

 

Le Président Touadéra a commencé par rappeler les crises militaro-politiques qui ont secoué la République Centrafricaine au fil des décennies et qui ont profondément affecté la nation. Il est indéniable que ces crises ont causé des dommages considérables à l’unité nationale et à la dignité du peuple centrafricain. Cependant, la Constitution de 2016, adoptée dans le but de rétablir l’ordre constitutionnel et de fixer les modalités d’exercice du pouvoir, a été consciemment contournée par le Président.

Le Président Touadéra justifie sa volonté de réforme constitutionnelle en arguant du caractère insuffisant de la Constitution actuelle. Il affirme que cette dernière ne résout pas les causes des conflits récurrents ni les aspirations profondes du peuple centrafricain. Toutefois, il est important de souligner que la Constitution de 2016 est le fruit du Forum de Bangui, qui a réuni les différentes parties prenantes du pays dans un processus inclusif. Remettre en question cette Constitution équivaut à remettre en question les aspirations démocratiques du peuple centrafricain.

Le Président Touadéra prétend également répondre aux appels de la population en faveur d’une nouvelle Constitution. Cependant, il convient de rappeler que ces appels proviennent principalement d’une partie de ses partisans dont des moyens financiers leur ont été remis, et ne reflètent pas nécessairement la volonté générale du peuple centrafricain. En tant que président prétendument démocratiquement élu, il est essentiel que le Président Touadéra écoute l’ensemble de la population et non seulement une partie qui lui est favorable.

Le Président Touadéra tente de rassurer ceux qui s’inquiètent de l’avènement d’une nouvelle Constitution en affirmant que cela n’entravera pas l’alternance politique. Cependant, cette promesse reste vide tant que des garanties concrètes ne sont pas fournies. L’histoire nous enseigne que les dirigeants qui cherchent à étendre leur pouvoir en modifiant la Constitution finissent souvent par s’accrocher au pouvoir de manière autocratique, érodant ainsi les principes fondamentaux de la démocratie.

En réalité, cette initiative du Président Touadéra cache des motivations beaucoup plus sombres. Derrière cette réforme constitutionnelle se cache une volonté de perpétuer le pouvoir au sein d’une dynastie familiale. L’objectif véritable de cette réforme est de saper les fondements mêmes de la démocratie et de consolider un régime autoritaire.

Il est impératif que la communauté internationale, les organisations régionales et la société civile centrafricaine se mobilisent pour défendre la Constitution actuelle et protéger les acquis démocratiques durement gagnés. La République Centrafricaine mérite un avenir fondé sur la démocratie, la transparence et la justice, et non sur une tentative insidieuse de perpétuer un pouvoir familial.

Alors que le Président Touadéra s’engage dans cette voie dangereuse, il est essentiel que le peuple centrafricain se tienne debout pour défendre les principes démocratiques qui garantissent les droits et les libertés de chacun. Les citoyens doivent rester vigilants et résister à toute tentative de dérive autoritaire.

La République Centrafricaine ne peut pas se permettre de régresser vers les heures sombres de la dictature. Les aspirations du peuple centrafricain, exprimées à travers la Constitution de 2016, doivent être respectées. Il est temps de mettre fin à cette tentative de dérive autoritaire et de préserver les valeurs démocratiques qui sont au cœur de la nation centrafricaine.

La démocratie ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de l’ambition personnelle. Les citoyens centrafricains doivent se mobiliser et s’unir pour défendre leurs droits, leur liberté et l’avenir de leur pays.

Que la voix du peuple centrafricain résonne avec force pour rejeter cette réforme constitutionnelle aux visées autocratiques !

 

Par Alain Nzzilo

Directeur de publications

 

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