Dibaba a la gomme : un monument de la musique centrafricaine abandonné à son triste sort

Publié le 22 mai 2023 , 7:20
Mis à jour le: 22 mai 2023 5:28 pm

Dibaba a la gomme : un monument de la musique centrafricaine abandonnée à son triste sort

 

Monsieur Hervé Ndoba
Monsieur Hervé Ndoba

 

Bangui , 23 mai 2023 ( CNC ) — En République centrafricaine , l’indifférence et l’injustice règnent en maîtres dans les couloirs du pouvoir. Le triste sort de Dibaba à la gomme, membre éminent de l’orchestre Zokéla Hity Ma Hity, nous met face à la réalité glaçante de l’abandon et de l’inhumanité qui sévissent dans notre pays.

 

Depuis neuf longs mois, Dibaba a la gomme  endure d’indicibles souffrances suite à un accident vasculaire cérébral. Malheureusement, il est contraint de lutter seul, sans la moindre assistance, dans l’intimité de son foyer. Les démarches qu’il a entrepris pour obtenir une évacuation sanitaire à l’étranger afin de recevoir les soins nécessaires ont été vaines. Les responsables du ministère des finances et du budget, ayant pourtant connaissance de son dossier, ont volontairement entravé son traitement. Le ministre Hervé Ndoba semble avoir fait preuve d’une indifférence cynique face à cette situation critique.

 

Dibaba a la gomme est un conseiller économique et social de renom, membre éminent du Conseil économique et social depuis le premier quinquennat du CES. Malgré cela, ni le conseil économique et social, ni son président, Alfred Taïnga Poloko, n’ont daigné faire pression sur le gouvernement pour faire avancer le cas de leur collègue qui souffre depuis déjà neuf interminables mois. La solidarité tant vantée semble être un concept étranger à nos dirigeants.

 

Aujourd’hui, Dibaba a la gomme  endure une souffrance incommensurable, privé de toute assistance et privilèges que ses pairs, qui n’ont pas hésité à se faire soigner à l’étranger aux frais de l’État, ont pourtant largement bénéficié. Les hautes autorités, à la fausse mine attristée, se précipiteront pour rendre hommage à ce monument de la musique centrafricaine lorsque la nouvelle de son décès se répandra. Des médailles posthumes lui seront décernées, et des cérémonies nationales, coûteuses, seront organisées pour l’occasion.

 

Le triste exemple du regretté Docteur Whech est encore frais dans nos mémoires. Même le chef de l’État, Faustin Archange Touadera, s’est déplacé pour assister à ses funérailles. Pourtant, nos dirigeants, leurs familles et leurs proches continuent de se faire soigner à l’étranger aux frais de l’État, sans le moindre scrupule. Le cas récent de l’honorable Évariste Ngamana, premier vice-président de l’assemblée nationale, est particulièrement scandaleux. Il a bénéficié abusivement de 17 millions de francs CFA pour se faire soigner les dents en France. Oui, vous avez bien lu, dix-sept millions pour une simple dent pourrie. Cerise sur le gâteau, le service des visas du consulat de France à Bangui lui a refusé le visa, mais il a tout de même empoché les 17 millions sans jamais les rembourser à l’État. Les mafieux de la République semblent avoir le pouvoir de se servir impunément.

 

La République centrafricaine est ainsi livrée entre les mains de ces individus sans conscience, qui se jouent du destin de citoyens illustres tels que Dibaba a la gomme. La culture centrafricaine est négligée, les artistes sont abandonnés et les injustices persistent. Il est grand temps que les citoyens s’unissent pour exiger un changement, pour que plus jamais de telles tragédies ne se répètent. La vie de nos héros ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de l’indifférence et de la corruption.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publications

 

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