Déboires Financiers Suite au Référendum Centrafricain : L’Épineuse Situation des Fournisseurs
Bangui, 25 août 2023 (CNC) – La République Centrafricaine demeure plongée dans un tourbillon de controverses suite à son récent référendum, le 30 juillet 2023, dont la légalité a été ardemment discutée. Au milieu de cette tempête politique, un autre front de bataille a émergé, loin des débats enflammés, mettant en lumière les difficultés financières auxquelles font face les fournisseurs nationaux et internationaux qui ont contribué à la préparation de ce scrutin polémique.
L’implication des fournisseurs dans le processus électoral par le biais de la collaboration avec l’Autorité Nationale des Élections (ANE) a été cruciale pour la logistique du référendum. Cependant, ces entreprises se retrouvent désormais dans une situation difficile, piégées dans un labyrinthe bureaucratique et financier.
Plusieurs de ces prestataires, allant des entreprises locales jusqu’aux acteurs internationaux, sont confrontés à des retards de paiement pour les services et équipements fournis à l’ANE. Les montants réclamés varient considérablement, certains exigeant jusqu’à 500 millions de francs CFA, voire davantage. Cependant, un nuage sombre plane au-dessus de cette situation : les coffres de l’État semblent vides, du moins d’après le ministre des Finances.
C’est dans ce contexte tendu que la question de la capacité de l’ANE à satisfaire ces demandes légitimes de paiement se pose. La question est d’autant plus complexe que le gouvernement doit jongler avec des ressources limitées, tout en étant sous le feu des critiques et des suspicions d’irrégularités concernant le référendum.
Malgré les tentatives de communication entre les fournisseurs et les autorités, aucune résolution concrète n’a été observée jusqu’à présent. Des réunions se sont tenues, des discussions ont eu lieu, mais la situation reste en suspens, laissant les fournisseurs dans l’incertitude quant à leurs paiements.
Pour certains de ces acteurs, l’inquiétude grandit. Nombreux sont ceux qui n’ont reçu qu’un acompte modeste, à peine 20 ou 30 % de la facture totale, avant de livrer les équipements requis pour le référendum. Et pourtant, même ces avances n’ont pas encore été honorées intégralement. Cette situation laisse entrevoir une toile de méfiance et de frustrations, alimentée par l’absence de clarté et de transparence dans les transactions financières.
Cependant, au-delà de la complexité financière, l’accusation d’une “arnaque d’État” flotte dans l’air. Des voix se sont élevées, accusant les autorités d’avoir délibérément fermé les yeux sur les problèmes de trésorerie pour garantir le déroulement du référendum constitutionnel. Ce scrutin, marqué par son illégalité et son ambition controversée de permettre au Président de briguer un troisième mandat, jette une ombre sombre sur les motivations de l’État.
Dans l’ensemble, la situation post-référendum en République Centrafricaine illustre les tensions entre les impératifs politiques et financiers. Les fournisseurs, pris dans ce maelström, attendent avec impatience que les autorités trouvent une solution équitable à cette épineuse question de paiement. Pendant ce temps, le pays continue de faire face à des défis complexes, mêlant légitimité politique et responsabilités financières, dans une danse délicate entre gouvernance et réalité économique.
Par Alain Nzilo
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