Crise politique en Centrafrique : pourquoi l’opposition rejette le dialogue à Bujumbura

Publié le 4 octobre 2023 , 7:35
Mis à jour le: 4 octobre 2023 2:45 pm

Crise politique en Centrafrique : pourquoi l’opposition rejette le dialogue à Bujumbura

 

Les 4 leaders des partis politiques d'opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC
Les 4 leaders des partis politiques d’opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 05 octobre 2023 (CNC) – L’ancien député centrafricain d’opposition, Jean-Pierre Mara, s’est exprimé récemment dans une interview accordée à DW, critiquant vivement l’initiative de dialogue inter-centrafricain proposée par le Groupe des sages de l’Union africaine. Selon lui, cette initiative est discutable, et il explique pourquoi l’opposition centrafricaine refuse d’y participer.

 

Dans l’interview, Jean-Pierre Mara commence par rappeler qu’un coup d’État constitutionnel a eu lieu en République centrafricaine, sous le regard de la Communauté des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de l’Union africaine. Il fait référence à l’adoption de la nouvelle constitution par référendum et sa promulgation par Touadera en violation de la constitution qu’il avait juré la main droite dessus de la respecter scrupuleusement et aussi de violer la jurisprudence de la Cour constitutionnelle indiquant que la constitution du 30 mars 2016 ne peut être révisée que de la changer. Une démarche qui avait été vigoureusement contestée par l’opposition démocratique qui s’est ensuite constituée en un bloc républicain pour défendre cette constitution du 30 mars 2021.

 

Pour Jean-Pierre Mara, le Groupe des sages de l’UA semble soudainement intéressé par un dialogue inter-centrafricain, bien qu’il n’ait pas réagi au coup d’État constitutionnel. L’opposition refuse donc de participer à ce qui semble être un jeu de dupes, en rappelant qu’il y a déjà eu plusieurs dialogues par le passé, tels que le dialogue de Khartoum, qui n’ont abouti à aucune solution satisfaisante.

 

Le principal point de désaccord réside dans la constitution elle-même. L’opposition estime qu’un véritable dialogue devrait commencer par la remise en question de la nouvelle constitution et le retour à la constitution de 2016, en reconnaissant le coup d’État constitutionnel.

 

Interrogé sur la possibilité que les discussions à Bujumbura puissent résoudre les problèmes actuels de la Centrafrique, Jean-Pierre Mara souligne que si l’Union africaine avait agi avec sagesse en condamnant le coup d’État constitutionnel, l’opposition aurait volontiers participé au dialogue. Cependant, il estime que l’Union africaine et d’autres acteurs préparent ce dialogue sans consulter les parties prenantes, ce qui ne suscite pas la confiance de l’opposition.

 

L’opposition centrafricaine craint que cette initiative de dialogue ne serve en réalité qu’à maintenir le Président Touadera  au pouvoir, en échange de certaines concessions, comme le retrait des mercenaires russes de la société militaire privée Wagner. Selon Jean-Pierre Mara, les intérêts individuels semblent prévaloir sur les intérêts du peuple centrafricain.

 

L’opposition centrafricaine refuse de participer au dialogue inter-centrafricain à Bujumbura, considérant qu’il ne résoudra pas les problèmes fondamentaux du pays tant que le coup d’État constitutionnel n’est pas condamné par les instances régionales et internationales.

 

Cette interview de Jean-Pierre Mara sur DW met en lumière les tensions persistantes en République centrafricaine et les doutes de l’opposition quant à l’efficacité de l’initiative de dialogue proposée par l’Union africaine. Les prochaines étapes restent incertaines, mais l’opposition continue de plaider pour la condamnation du coup d’État constitutionnel comme point de départ pour tout dialogue futur.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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