vendredi, novembre 15, 2024
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Combats de Birao et Amdafock, y’a-t-il un complot contre le FPRC ?

Bria (République centrafricaine)| CNC – Depuis plus d’un mois, de violents combats ont opposé le MLCJ au FPRC dans les localités de Birao, Tissy et d’Amdafock, dans la préfecture de la Vakaga, au nord-Est de la République centrafricaine. Face  à l’offensive de son adversaire, le FPRC perd du terrain, et a dû se battre en retraite. Pour certains généraux du FPRC, l’offensive du MLCJ contre leur position serait un projet d’une action commune concertée secrètement en vue de le détruire. Infos ou Intoxe ? Enquête.

 

Pour certains analystes centrafricains, il ne fait aucun doute, le mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), une petite milice armée du Nord, essentiellement composée des membres de l’ethnie Kara,  ne pourrait pas prendre de risque d’attaquer le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), principale faction rebelle de l’ex-coalition Seleka,  s’il n’y aurait pas des soutiens militaires quelconque qui pourraient l’appuyer dans ses aventures.

Loin d’être isolée, cette analyse est largement partagée au milieu centrafricain en raison de plusieurs facteurs, notamment la présence des nombreux mercenaires soudanais et tchadiens, des armes lourdes utilisées par le MLCJ et les réactions timides du gouvernement et de la Minusca face au non respect de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine )APPR-RCA) par le MLCJ.

 

Présence des mercenaires tchadiens et Soudanais

Lors de la dernière attaque des bases du FPRC à Amdafock par les rebelles du MLCJ le 14 octobre dernier, plusieurs mercenaires tchadiens et soudanais ont été vus aux côtés des rebelles du MLCJ. Alors, pour les Centrafricains, la question est de savoir qui finance la présence de ces mercenaires recrutés par le MLCJ, du moment où tout le monde sait très bien que ce mouvement ne dispose que peu de budget militaire, et de moins de 200 hommes sur le terrain il y’a de cela deux mois.

Cependant, un général du MLCJ a confié à CNC qu’il dispose à ce jour près de 600 hommes à Birao et Amdafock. D’où viennent ces hommes ?

 

Réactions timides du gouvernement et de la Minusca

Le plus étonnant dans cette affaire, le chef militaire du MLCJ est un membre du gouvernement centrafricain. C’est lui le ministre en charge des groupes armés. Il ne cesse de défendre ses hommes dans les médias sans penser qu’il est ministre de la République, et non un chef du groupe armé.

Comment le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA et son Premier ministre Firmin NGRÉBADA peuvent-ils garder un tel individu dans leur gouvernement du moment qu’il ne respecte ni l’accord de paix qu’il a signé au nom de son mouvement, encore moins la neutralité vis-à-vis de ses fonctions du ministre des groupes armés?

 

Pour la Minusca, souvenez-vous, le 3 octobre dernier, le comité exécutif de suivi de l’Accord de paix interdit le mouvement des forces des groupes armés qui aggrave les tensions sécuritaires dans le pays. En ce sens,  il est rappelé aux signataires qu’ils doivent s’abstenir de “tout mouvement de forces militaires d’une localité à une autre sans autorisations préalable du comité de mise en œuvre préfectoral compétent dans la zone”. Pour conclure, le comité a demandé à la mission onusienne de stabilisation en Centrafrique MINUSCA de veiller à la cessation des mouvements des forces militaires des groupes armés, conformément à son mandat. Ceci dit, tout mouvement des rebelles sans autorisations préalable devrait être écrasé par les forces de la Minusca, selon Gildas Kongbo, juriste. Mais qu’en est-il pour Birao et Amdafock ?

La Minusca a-t-elle autorisé le mouvement des rebelles du MLCJ vers Amdafock ? Se demande-t-il

Plus troublant, le porte-parole de la Minusca vient d’annoncer que les combattants rebelles du FPRC arrêté vont être remis à la justice nationale sans pour autant dire si ceux du MLCJ sont aussi arrêtés, car ce sont eux qui ont provoqué en premier le FPRC dans leur localité.

Pour les Centrafricains, une multitude des zones d’ombre entourent l’offensive du MLCJ contre le FPRC qui a fait plusieurs morts et des centaines des blessés.

Affaire à suivre…

 

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