LA MINUSCA SE REJOUIT DE LA PHASE 1 DE L’OPERATION DANS L’OUEST ET REITERE SON APPEL A SIDIKI

Les soldats portugais de la Minusca à Bria
Les soldats FACA dans la ville de Bria en 2017

 

 

Bangui, République centrafricaine)| CNC- La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) salue l’exécution de la première phase de l’opération “Anvil” lancée contre le 3R dans l’ouest de la RCA et réitère son appel à Sidiki, le leader de ce groupe armé, sur une série d’engagements conformément à l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA (APPR-RCA). « Au cours de cette phase, il y a eu le départ des éléments de ce groupe de certaines localités et l’abandon de trois bases », a indiqué le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro.

 

Selon le porte-parole, « l’appel de la MINUSCA à Sidiki, le leader de 3R, reste de mise à savoir cesser les exactions, mettre fin aux taxations illégales, lever les barricades, arrêter les recrutements, libérer les bâtiments publics, adhérer réellement au DDR et collaborer avec la justice, sur la question de tueries de Bohong, Koundjili et Lemouna.

L’appel de la MINUSCA concerne également tous les leaders de groupes armés responsables de violations.

Pour sa part, le porte-parole de la Force, Major Mohamed Benamer, a rappelé que l’opération vise à “pousser le mouvement 3R à revenir dans les zones de déploiement qui lui ont été fixées après les événements de Koundjili, Lemouna et Bohong, mettre fin à l’insécurité et neutraliser toute présence hostile ».

 

Lors de sa conférence de presse hebdomadaire, la MINUSCA a également abordé la situation dans le nord-est de la RCA notamment les hostilités à Am Dafock entre les groupes du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) et du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ) en les appelant à s’inscrire dans le processus de dialogue et de règlement pacifique de leurs différends. « La MINUSCA réitère par ailleurs sa détermination à prendre toute mesure utile pour protéger les populations civiles et son mandat », a-t-il souligné, indiquant que dès l’éclatement des incidents à Am Dafock, la MINUSCA a survolé la zone et a renforcé ses mesures sécuritaires à Birao pour prévenir des violences.

 

Concernant Birao, il a annoncé la visite cette semaine d’une délégation conjointe Gouvernement centrafricain-UA-CEEAC-MINUSCA dans le cadre des efforts de normalisation après les combats de septembre entre le FPRC et le MLCJ, qui se sont notamment soldés par 24.000 déplacés internes. Le porte-parole est revenu sur les 14 ex-combattants du FPRC qui ont quitté Birao sous sa coordination dont six ont été relocalisés à Bria tandis que les huit autres, suspectés dans le cadre des enquêtes en cours sur les affrontements, ont été remis aux autorités judiciaires centrafricaines, suite à une requête du Procureur adressée à la MINUSCA. « La MINUSCA veillera, dans le cadre de son mandat, au traitement équitable et au respect des droits des personnes arrêtées à la suite des affrontements. La Mission veillera, en outre, à ce que l’action judiciaire dans le cadre de la lutte contre l’impunité, tienne compte de tous les crimes commis à Birao et s’étende tous les suspects identifiés, quel que soit le camp auquel ils appartiennent », a précisé le porte-parole.

 

Au chapitre des Droits de l’Homme, la MINUSCA a divulgué le rapport du mois de septembre 2019 avec 102 incidents d’abus et violations des droits de l’homme documentés ayant affecté 173 civils. Il s’agit d’une hausse par rapport au mois précédent (96 incidents et 151 victimes) et les groupes armés en sont les principaux auteurs présumés (environ 92% des incidents). « Pour un meilleur respect des droits de l’homme et une protection plus efficace des civils, la MINUSCA a poursuivi en septembre le plaidoyer avec les groupes armés et les autorités gouvernementales. Elle a aussi mené des activités de sensibilisation sur les droits de l’homme et l’APPR-RCA (…) au profit d’au moins 2238 personnes », a-t-il dit.

 

De son côté, le porte-parole de la Force, le Major Mohamed Benamer a indiqué que la situation sécuritaire est relativement calme sur l’ensemble du territoire centrafricain, soulignant que les Casques bleus ont mené au total 3419 patrouilles dont 2870 nocturnes et a fourni 435 escortes sur le territoire centrafricain durant la semaine écoulée.

 

Pour sa part, le porte-parole de la Police, l’Adjudant-chef Alioune Kassé a fait part des activités d’appui au renforcement des capacités des Forces de sécurité intérieure (FSI) centrafricaine, notamment une formation à Bambari sur le maintien et le rétablissement de l’ordre public et une autre à Bangui sur les réflexes indispensables pour faire respecter la loi dans le contexte d’un rassemblement de personnes, spontané, organisé ou subi et pour assurer ou rétablir la continuité des différentes activités d’une collectivité.