Chaos Judiciaire : L’Investisseur Tchadien Libéré après 5 mois de détention dans un Climat de Corruption

Publié le 3 mars 2024 , 5:10
Mis à jour le: 3 mars 2024 2:51 am

Chaos Judiciaire : L’Investisseur Tchadien Libéré après 5 mois de détention dans un Climat de Corruption

 

le chef rebelle Abdoulaye Hissen
Le chef rebelle Abdoulaye Hissen au sein de l’hôtel Ledger Plazza Bangui, le 2 décembre 2020. Photo CNC / Gisèle MOLOMA

 

 

Bangui, 04 mars 2024 (CNC)

 Dans un climat de chaos judiciaire, la libération d’un  investisseur tchadien, arrêté le 5 septembre dernier à Bangui, capitale de la République centrafricaine soulève des questions urgentes sur l’intégrité et l’impartialité du système judiciaire dans le pays.

 

La détention arbitraire de l’investisseur tchadien, aux côtés de l’ex-chef rebelle Abdoulaye Hissen, révèle un réseau de corruption profondément enraciné au cœur de la justice centrafricaine. Initialement invité par Hissen pour participer à un projet d’urbanisation à Bangui, l’homme d’affaires tchadien, dont le nom reste sous silence, a été appréhendé dans des circonstances troubles le 5 septembre dernier.

 

L’arrestation, survenue dans sa chambre de Motel au quartier Benz-Vi, dans le cinquième arrondissement de Bangui, a été suivie d’une présentation expéditive devant les forces de sécurité intérieure, le cataloguant sans preuve comme un mercenaire tchadien. Cette action a conduit à son placement immédiat à l’Office Central pour la Répression du Banditisme (OCRB), sous le prétexte fallacieux de troubler l’ordre public et de conspirer pour renverser le gouvernement.

 

Cependant, la situation a pris un tournant inattendu lorsque Abdoulaye Hissen, informé de l’arrestation de son associé, s’est rendu à l’OCRB pour négocier sa libération. Cette démarche, loin de garantir la liberté de l’investisseur, a entraîné l’arrestation de l’ancien ministre chef rebelle lui-même, sur ordre direct du ministre de la justice, dont l’implication dans cette affaire soulève des questions sur son intégrité et son impartialité.

 

Le déroulement des événements révèle un schéma de corruption systémique, où la détention arbitraire devient un outil de chantage et d’extorsion. Pendant ses cinq mois de captivité à Bangui, l’investisseur tchadien a été contraint de répondre aux exigences financières du juge d’instruction et du procureur général. Ces demandes, présentées sous forme de pots-de-vin et de paiements illicites, ont pesé lourdement sur sa liberté et son intégrité financière.

 

La libération tant attendue, survenue le 28 février 2024, a été le résultat d’une transaction financière opaque, soulignant l’influence corrosive de l’argent sur le système judiciaire. Cette libération, loin d’apporter un soulagement, soulève des inquiétudes croissantes quant à l’état de la justice en République centrafricaine.

 

En parallèle, le sort réservé à Abdoulaye Hissen et au ministre Arnaud Djoubaye Abazène suscite des interrogations sur l’équité du traitement judiciaire. Tandis que Hissen est conduit devant la Cour Pénale Spéciale pour répondre de ses actes, le ministre Abazène, impliqué dans plusieurs actes criminels,  reste en liberté, alimentant les spéculations sur des manœuvres politiques et des connexions clandestines.

 

Cette affaire révèle les profondes fissures qui minent le système judiciaire centrafricain et souligne l’urgence de réformes structurelles pour restaurer la confiance du public dans l’intégrité de la justice. Les citoyens, tant centrafricains que tchadiens, méritent un système judiciaire transparent, impartial et libre de toute influence politique ou financière.

 

À cet égard, l’affaire de l’investisseur tchadien et d’Abdoulaye Hissen devrait servir de catalyseur pour un changement radical, mettant fin à l’impunité et à la corruption qui minent les fondements de la démocratie en République centrafricaine. Seule une action concertée, guidée par des principes d’équité et de transparence, pourra restaurer la confiance du peuple et garantir un avenir juste et équitable pour tous.

 

Par Gisèle MOLOMA

Corbeaunews Centrafrique

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