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Champs Dévastés par les Bœufs : Les Cultivateurs de Birao Demandent Réparation

Champs Dévastés par les Bœufs : Les Cultivateurs de Birao Demandent Réparation

 

Une dizaine des boeufs au bord de la route entre Bossemptele et Baoro
Une dizaine des boeufs au bord de la route entre Bossemptele et Baoro. Photo CNC / Gervais Lenga

 

Bangui, 26 avril 2024 (CNC)  

 “Quand les champs deviennent des arènes pour les bovins : le dilemme des cultivateurs de Birao”. Au centre de la préfecture de la Vakaga, là où les champs devraient être des symboles de prospérité, des hectares de terres fertiles sont devenus le théâtre de batailles entre éleveurs et agriculteurs. Une situation alarmante qui suscite la colère et l’inquiétude parmi les habitants de cette région autrefois paisible.

 

Un Paysage Dévasté.

 

Imaginez des champs verdoyants, des cultures florissantes baignées de soleil, mais hélas, cette image idyllique se transforme en cauchemar pour les cultivateurs de Birao. Des hectares de terres, naguère promesses de récoltes abondantes, sont désormais des terrains de jeu pour les troupeaux affamés.

 

Selon les témoignages poignants de plusieurs cultivateurs, ces champs, situés à quelques kilomètres de Birao sur l’axe délémbé, sont devenus le garde-manger improvisé des bœufs errants. Pierre Seleman, un cultivateur désespéré, déplore la perte de ses champs de manioc, dévorés par les bêtes voraces. Malgré ses efforts pour protéger sa récolte, l’aide des éleveurs transhumants a parfois facilité l’accès des animaux à ses terres, amplifiant ainsi les dégâts.

 

Des Appels à l’Aide Ignorés.

 

La voix de Mathieu, un autre cultivateur, résonne avec désespoir. Malgré la mise en place d’un comité de surveillance et les sacrifices financiers consentis pour rémunérer ses membres, la destruction des champs persiste. Les efforts de ces gardiens bénévoles semblent vains face à la détermination des éleveurs et à l’inefficacité des mesures de protection.

 

Édouard Kobélé, chef de secteur de l’Agence Centrafricaine de Développement Agricole, exprime sa frustration face au traitement des litiges. Les tentatives de résolution sont entravées par des obstacles bureaucratiques et des pressions externes, laissant les cultivateurs sans recours.

 

Une Solution en Marche.

 

Face à cette situation préoccupante, la MINUSCA s’engage à sécuriser les zones sensibles pendant les périodes de transhumance. Cette initiative vise à prévenir les conflits et à favoriser une coexistence pacifique entre agriculteurs et éleveurs. Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA, souligne l’importance de cette démarche pour assurer la prospérité économique tout en préservant la paix sociale.

 

À Birao, la terre qui nourrit devient le champ de bataille d’une lutte silencieuse entre hommes et bêtes. Les appels à l’aide des cultivateurs résonnent dans l’air brûlant de la Vakaga, implorant une action urgente pour restaurer la tranquillité dans cette région autrefois fertile. Alors que les récoltes se fanent et que les espoirs s’amenuisent, une lueur d’espoir émerge avec l’engagement de la MINUSCA à sécuriser les terres et à préserver la paix. Espérons que ces efforts conjugués apporteront un répit bienvenu à ceux qui luttent pour leur subsistance dans les champs de Birao.

 

Par Moïse Banafio

 

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