Centrafrique:Un élément de l’ex-Séléka tué à Gobongo après être sorti du site de cantonnement

Publié le 30 juin 2014 , 9:05
Mis à jour le: 1 juillet 2014 1:52 am

Éric Yoroto, un lieutenant de l’ex-Séléka basé au camp du RDOT, sortait rendre visite à ses parents au quartier Gobongo lorsqu’il a été enlevé par des hommes armés qui seraient assimilés aux Anti-Balaka. Il a été tué peu après.

Ce nouveau meurtre est intervenu hier soir. Au camp RDOT, on dénonce de tels actes. Le colonel Benoit Bamara, un chef militaire de l’ex-Séléka accuse les Anti-Balaka de ne pas vouloir la paix en Centrafrique.

Selon le colonel Algoni Moussa, l’un des responsables du camp RDOT, l’élément qui a trouvé la mort était un officier de la coalition. « Hier, il a obtenu la permission pour aller rendre visite à sa mère malade, et c’est en se rendant au domicile familial qui se trouve au quartier Gobongo que des Anti-Balaka l’ont arrêté pour le tuer peu après », a expliqué Algoni Moussa. « Il a été tué tout près du bar Le Bon Samaritain », a-t-il précisé.

Parmi les témoins qui ont assisté à cette exaction, beaucoup affirment que des Anti-Balaka qui ont mis la main sur cet élément de l’ex-Séléka l’accusaient d’être un agent du service de renseignement du régime défunt de Michel Djotodia. « Certains membres du groupe des Anti-Balaka avaient souhaité libérer ce combattant mais c’est à ce moment qu’un des leurs a sorti son pistolet pour mettre fin à sa vie », a dit au RJDH Valérie, une habitante de Gobongo.

Contacté ce matin au téléphone par le RJDH, un porte-parole des Anti-Balaka, Emotion Namsio, a déclaré ne pas être au courant de cette situation, car il était absent de Bangui depuis quelques jours. Il promet de se renseigner dans la journée afin de « voir les mesures à prendre si ce sont réellement des Anti-Balaka qui sont les auteurs de cet acte, car nous sommes tous désormais engagés dans le processus de réconciliation avec nos frères de l’ex-Séléka et il n’y a pas raison de continuer les violences », dit-t-il.

Les éléments de l’ex-Séléka du camp RDOT regrettent également que cette violence puisse entacher le processus de la réconciliation. « Nous sommes mécontents de ce qui est arrivé. Nous respectons tout ce que nous concluons avec les Anti-Balaka en faveur de la paix, mais ils s’attaquent à nos éléments. Cette situation ne doit pas perdurer », a déclaré le colonel Benoit Bamara, l’un des chefs militaires de l’ex-coalition rebelle de la Séléka.

Après ce nouveau cas de violence, des coups de feu ont été entendus pendant longtemps dans la nuit aux environs de PK 12, à la sortie nord de Bangui.

RJDH

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