Centrafrique:Les refugiés centrafricains de Nzongo réclament leur rapatriement à Bangui

Publié le 30 juin 2014 , 9:08
Mis à jour le: 1 juillet 2014 1:51 am

Au moins 1700 réfugiés centrafricains du camp de réfugiés de Molé, en République Démocratique du Congo, ont quitté ce camp pour se rassembler à Nzongo d’où ils disent vouloir rentrer à Bangui. Ils accusent non seulement le Haut Commissariat pour les Réfugiés de ne pas respecter leurs droits mais aussi les autorités centrafricaines de les oublier. L’armée congolaise, selon certains, aurait tiré sur eux lorsqu’ils ont quitté le camp de Molé pour Nzongo.

Contacté ce matin au téléphone, Basile Maxime Kent-Kolan, un des réfugiés centrafricains se trouvant pour le moment à Nzongo, a déclaré que ses pairs et lui ne peuvent plus supporter leurs conditions de vie en RDC. « Nous souhaitons seulement rentrer au pays », dit Maxime. Selon plusieurs sources contactées par le RJDH, les forces armées congolaises auraient tiré sur les réfugiés centrafricains à 15 km à l’entrée de Nzongo pour empêcher ceux- d’atteindre la ville.

Un autre réfugié joint par téléphone par le RJDH a quant à lui affirmé que le responsable de la Commission Nationale des Réfugiés (CNR) de Nzongo a déclaré aux réfugiés centrafricains que la voie est ouverte pour tous ceux qui veulent rentrer à Bangui. Selon d’autres sources proches de ce dossier, c’est la mauvaise prise en charge de ces réfugiés qui les a poussés à vouloir rentrer à Bangui. Pour ces réfugiés, la CNR n’a pas respecté les règles de traitement édictées par les Nations Unies en matière de réfugiés.

D’après le président du collectif de ces réfugiés, François Emmanuel Kouzouaki-Yondo, déjà rapatrié par les autorités congolaises à Bangui, c’est l’insécurité constatée sur le camp de Molé qui a poussée les réfugiés à rentrer dans leur pays. « La souffrance dans ce camp était insupportable. Nous avions alerté les autorités de la République Centrafricaine et des agences de l’Organisation des Nations Unies de notre intention de quitter le camp le 25 juin si rien n’était fait pour améliorer nos conditions de prise en charge», a expliqué le président du collectif de ces réfugiés centrafricains.

Selon certaines sources du ministère de la Sécurité Publique, le ministre Denis Wangao-Kizimalé aurait effectué une mission d’urgence à Nzongo pour s’informer des conditions de vie des réfugiés centrafricains. Ces mêmes sources ont affirmé que ce membre du gouvernement centrafricain aurait ordonné à ses collègues de mobiliser les moyens nécessaires à favoriser le retour volontaire des réfugiés centrafricains de la RDC.

Contacté par le RJDH, un agent du bureau du Haut Commissariat pour les Réfugiés en RCA qui a requis l’anonymat a confié que les informations concernant les réfugiés centrafricains du camp Molé et ceux arrivés à Nzongo ne sont pas encore parvenues à leur niveau, bien qu’il ait affirmé qu’il y existe un échange régulier d’informations entre le bureau du HCR du Congo et celui de la Centrafrique.

Depuis le coup d’État du 24 mars 2013, près de 16,000 Centrafricains ont gagné la République Démocratique du Congo afin d’échapper aux violences. Leur nombre a beaucoup augmenté en décembre passé, après l’entrée des membres de la milice Anti-Balaka à Bangui. Ils affirment aujourd’hui avoir de la peine à vivre comme réfugiés au camp de Molé ainsi qu’à Nzongo.

RJDH

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