Centrafrique : Wagner peine à recruter des chauffeurs des camions face aux désarrois de certains

Publié le 15 mai 2023 , 7:55
Mis à jour le: 15 mai 2023 4:54 pm

Wagner peine à recruter des chauffeurs des camions face aux désarrois de certains

Un des camions de mercenaires de Wagner transportant des bois scellés frauduleusement entrant dans son parking au camp militaire de Kassaï à Bangui
Un des camions de mercenaires de Wagner transportant des bois scellés frauduleusement entrant dans son parking au camp militaire de Kassaï à Bangui

 

Bangui, 15 mai 2023 (CNC) — Le groupe Wagner, entreprise russe présente en République centrafricaine (RCA), connaît des difficultés croissantes pour recruter des conducteurs de camions. Ces chauffeurs, qui transportent du bois exploité illégalement  par Wagner dans la région de la Lobaye, témoignent d’une situation désastreuse. Les conditions de travail sont précaires et les conséquences d’une simple erreur de conduite peuvent être dramatiques. Face à ces désarrois, Wagner se trouve confronté à la démission de nombreux chauffeurs et éprouve des difficultés à trouver de nouveaux candidats. Dans cet article, nous donnerons la parole à certains chauffeurs qui ont travaillé pour le groupe Wagner et qui racontent leur expérience traumatisante.

 

Des conditions de travail des chauffeurs inhumaines :

 

Les chauffeurs de camions recrutés par Wagner en RCA sont loin de se douter des épreuves qui les attendent. Dès le début, ils se retrouvent confrontés à des conditions de travail extrêmement difficiles et à un manque de considération flagrant. Les témoignages recueillis révèlent que chaque conducteur est soumis à une pression constante et qu’il ne peut se permettre la moindre erreur, même si elle est involontaire. Une simple faute de conduite peut être fatale pour sa vie.

 

Une politique de responsabilisation extrême

 

Selon les chauffeurs, Wagner refuse d’accepter la notion d’accident. Pour l’entreprise, tout est imputable au conducteur, quelles que soient les circonstances. Les chauffeurs dénoncent le fait que, parfois, on leur ordonne de prendre la route malgré des conditions météorologiques défavorables, comme des pluies torrentielles rendant les routes dangereuses. En cas de dérapage ou de renversement, les conséquences peuvent être tragiques. Les témoignages font état de chauffeurs tués dans de telles situations, laissant leurs familles et leur cargaison derrière eux.

 

Violence et répression

 

Les chauffeurs racontent également les violences physiques qu’ils subissent régulièrement. En cas de retard dans le travail, ils sont frappés. Si le camion s’enfonce ou se renverse, le conducteur est soit battu, soit tué. Cette atmosphère de terreur permanente conduit à un traumatisme profond chez les chauffeurs qui ont réussi à s’échapper. Certains d’entre eux ont juré de ne plus jamais travailler pour Wagner, dénonçant le manque d’humanité de cette entreprise.

 

Un parallèle inquiétant

 

Les chauffeurs affirment que la situation chez Wagner est pire que l’esclavage du XVIIIe siècle. Ils soulignent le manque de réaction des dirigeants du pays, qui se contentent de protéger leur régime sans se soucier du sort des populations. Ils estiment que les jeunes d’aujourd’hui ne comprennent pas suffisamment les atrocités de l’esclavage, et ils mettent en garde contre la répétition des erreurs du passé. Ils appellent à la prise de conscience et à la rédaction de témoignages pour que les générations futures comprennent la réalité de leur époque

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publication

 

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