Centrafrique : une experte de l’ONU met en garde contre les discours de haine visant à manipuler la population.

 

Centrafrique : une experte de l’ONU met en garde contre les discours de haine visant à manipuler la population.

 

 

 

Bangui, 5 juiller 2018 (CNC) –

 

Le Conseil des droits de l’homme a été saisi, ce mercredi à Genève, d’un compte rendu oral de l’Experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en République centrafricaine (RCA).

 

Mme Keita Bocoum a également souligné que la situation humanitaire connaît la même détérioration, avec un nombre croissant d’attaques contre les travailleurs humanitaires et leurs équipements et contre les Casques bleus.   L’État a certes fait des efforts pour protéger la population, en déployant l’administration et les forces de sécurité nationales dans quelques régions, mais il reste fragilisé par les abus continus des groupes armés.

« Toutes les victimes que j’ai rencontrées m’ont partagé leur traumatisme renouvelé depuis les événements à Bangui en avril et mai », a-t-elle ajouté tout en rappelant « la régression de la situation à Bambari » et les témoignages « des victimes à Bangassou qui réclament des activités économiques et sociales de base, la sécurité et la liberté de mouvement ».

L’Experte indépendante onusienne s’est de nouveau dit préoccupée par les « nombreux discours de haine et d’incitation à la violence visant à manipuler la population.   « Sur ce point, j’exprime ma satisfaction au gouvernement assisté par la MINUSCA pour l’adoption du Plan national de prévention de l’incitation à la haine et à la violence », a-t-elle précisé.

Mme Keita-Bocoum a ainsi rappelé le rôle d’une communication appropriée dans ce contexte de crise qui est « fondamentale pour présenter en toute transparence les efforts du gouvernement centrafricain et de ses partenaires en faveur de la population ».   Dans ce contexte, l’Experte indépendante appelle les autorités centrafricaines et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MESTUSCA) à protéger efficacement la population et à lutter contre les discours de haine.

Harmoniser la lutte contre la circulation illicite des armes en Afrique Centrale Devant le Conseil des droits de l’homme, l’Experte indépendante onusienne a

insisté sur les aspects régionaux du conflit en RCA et la nécessité d’engager l’ensemble des Etats d’Afrique centrale et les organisations régionales pour la stabilisation du pays et le développement régional.

« Lors de ma visite à Libreville en avril, j’ai évoqué le rôle crucial que la CEEAC soutenue par UNOCA pourrait jouer dans l’harmonisation des stratégies de lutte contre la circulation illicite des armes et des ressources naturelles, des groupes armés et des mercenaires, de la régulation de la transhumance et de la protection des réfugiés », a-t-elle rappelé tout en se réjouissant que des commissions bilatérales et tripartites soient envisagées avec les pays voisins.

Mme Bocoum a également rappelé que la communauté internationale doit également appuyer la Cour pénale spéciale, qui à ce jour est quasiment opérationnelle, mais manque de financement durable, notamment pour permettre à son personnel de se concentrer sur le travail judiciaire.

L’Ambassadeur de la RCA souligne les enjeux économiques du conflit en Centrafrique De son côté, la RCA a expliqué que la crise sans précédent qui l’affecte avait affaibli l’autorité de l’État, brisé la chaîne pénale et ébranlé le pouvoir judiciaire, ce qui a laissé libre cours à la justice privée des bandes armées, aux abus et aux exactions.

La persistance des groupes armés dans la belligérance repose sur des enjeux économiques liés aux énormes ressources dont dispose le pays, a dit le Représentant permanent de la RCA auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.

 

Source : Nations-Unies.