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Centrafrique : troisième mandat, la guerre est déclarée

 

En déclarant qu’ aucune institution » « n’avait le pouvoir de se dresser devant la souveraineté populaire », Faustin Archange Touadera a décidé de durcir le ton. Évariste Ngamana, premier vice-président de l’Assemblée nationale , Président du comité chargé de rédaction de la nouvelle constitution a également déclaré sur la radio Ndékèluka que la DÉCISION très attendue de la Cour Constitutionnelle sur le Décret portant création d’un comité chargé de rédiger la Constitution de la RCA ne s’imposera pas à eux. Ainsi, le régime a décidé d’être en rébellion contre les décisions de justice. Ceci dit, pour le troisième mandat, la guerre est officiellement déclarée.

Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP
Le président Touadéra en campagne électorale en 2020. AFP

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 19 septembre 2022

 

Troisième mandat, la guerre est déclarée

 

Avant la décision finale de la cour constitutionnelle sur la requête du bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), demandant l’invalidation du Décret NO 22.248 du 26 août 2022 portant création d’un comité chargé de rédiger la Constitution, le pouvoir de Bangui, informé de la décision des juges, s’agite dans tout le sens.

Commençant par la manifestation des jeunes du pouvoir devant le siège de la cour constitutionnelle, le chef de l’État, comme dans ses habitudes,  utilise cette manifestation téléguidée pour menacer ouvertement les juges. Il a déclaré lors de la cérémonie d’installation officielle de son comité de rédaction du projet de la nouvelle constitution  qu’aucune institution » « n’avait le pouvoir de se dresser devant la souveraineté populaire ». Pour son troisième mandat, il a déclaré la guerre à son peuple.

À lire aussi : Vive tension au sommet de l’État : épreuve de force entre Sarandji et Touadera, Évariste Ngamana prépare une motion de destitution

 

L’ex-chef milicien Anti-Balaka Évariste Ngamana enfonce le clou

 

Reprenant les propos du chef de l’État, son beau-frère, le premier vice-président de l’Assemblée nationale  Évariste Ngamana a enfoncé le clou. Il a affirmé sur les antennes de la radio Ndékèluka que la Cour Constitutionnelle, pourtant issue de notre Constitution du 30 mars 2016 en vigueur, n’existerait plus à ses yeux !

Ceci dit, le Président Touadera et son clan annoncent déjà, urbi et orbi, que la DÉCISION très attendue de la Cour Constitutionnelle sur le Décret NO 22.248 du 26 août 2022 portant création d’un comité chargé de rédiger la Constitution de la RCA ne s’imposera pas à eux.

En clair, ils ne reconnaissent plus l’existence c’est-à-dire la légitimité et l’autorité des gardiens de notre Constitution, notre Loi première, la Loi des lois, la Loi des actes réglementaires au nombre desquelles figurent les Décrets. C’est à penser que le 3e mandat et la présidence à vie seraient des puissants aphrodisiaques. Mais l’abus d’aphrodisiaques est susceptible de provoquer un cardiaque, dixit les médecins. Ainsi, pour le troisième mandat, la guerre est déclarée au peuple centrafricain.

Pour docteur Désiré ERENON, cette manière de pousser le pays vers la dictature ne passe pas.

« Mes chers compatriotes, notre pays n’est pas la propriété d’un individu, d’une ethnie, d’une région, d’un clan. C’est la terre de nos ancêtres, résistons et protégeons-là contre la dictature et la présidence à vie », déclare-t-il.

À lire aussi : Évariste Ngamana, ex-chef milicien Anti-Balaka devenu député s’adonne aux activités illicites de vente des diamants en Europe  

 

Corbeaunews Centrafrique

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