Centrafrique : Touadera parle des élections prochaines et tente de rassurer tout le monde

Publié le 1 décembre 2019 , 3:33
Mis à jour le: 1 décembre 2019 3:33 pm
Le chef de l'État Faustin Archange Touadera s'adresse à la foule.
Le Président centrafricain Faustin Archange Touadera.

 

 

Enfin, il parle des élections prochaines et tente de rassurer tout le monde.

 

Bangui (République centrafricaine) – Le Chef de l’Etat centrafricain, Professeur Faustin Archange Touadera, a rassuré quant à la mobilisation des ressources nécessaires pour que le double scrutin se tienne dans le temps. Il a indiqué dans son adresse à la nation ce samedi 30 novembre que le gouvernement met tout en œuvre pour que le financement des élections soit assuré.

 

Les principaux et fervents opposants au régime Touadera considèrent cette idée comme une nécessité, car à leurs yeux le pouvoir de Bangui ne saurait tenir le calendrier électoral. L’inquiétude encouragée par le cumul des retards enregistrés dans la mise en place du cadre juridique des élections, la mobilisation des ressources, la livraison des premiers matériels et la cartographie, fait au moins six mois de retard accusé sur l’ensemble du processus.

Les indications du Chef de l’Etat sur les questions électorales interviennent dans un contexte où le gouvernement a mis en place un comité stratégique d’appui au processus électoral et qui fâche.

Aussi faut-il rappeler, l’ANE, l’organe technique avait programmé de mobiliser la quarantaine de milliards pour ces élections entre janvier 2019 et septembre 2020. Il reste certes, dix mois pour boucler l’enveloppe mais avec 1 milliards de mobilisé et 9,5 milliards octroyés par l’Union Européenne un des bailleurs (UE), il est difficile de croire que le pari est gagné de ce côté. Techniquement et selon de nombreux spécialistes, en novembre 2019, l’ANE devrait être à 75% de mobilisation de ressources mais avoir réuni moins de 30 % des ressources au niveau actuel, démontre que le processus a accusé du retard dans la mobilisation des fonds.

Face à toutes ces inquiétudes, Touadera rassure. « Ces scrutins constituent une occasion historique pour consolider les espoirs suscités par l’Accord pour la Paix et la Réconciliation entre le Gouvernement et les groupes armés. La mobilisation des ressources financières est désormais une urgence et une priorité. A cet effet, j’ai donc instruit le Gouvernement de tout mettre en œuvre pour que le financement de ce double scrutin soit assuré », a fait savoir le Chef de l’Etat.

« Je me suis adressé aux partenaires internationaux de la République Centrafricaine et à la communauté internationale, pour qu’ils saisissent cette occasion historique pour garantir, dans les délais constitutionnels, la tenue d’élections crédibles, libres et équitables sur toute l’étendue du territoire national », poursuit-il, tout en relevant que, « il y a des signes qui ne trompent pas, il faut savoir les lire. J’observe que les contributions de l’Union Européenne et du Gouvernement ont déjà été mobilisées », dit-il sur ton serein.

Se basant sur le nouveau mandat de la MINUSCA et affichant un optimisme sans hypocrisie, Faustin Archange Touadera croit que le délai constitutionnel sera tenu. « J’observe également avec satisfaction la récente décision du Conseil de Sécurité d’élargir le mandat de la MINUSCA pour l’assistance, la coordination et la sécurisation électorale en Centrafrique. Cette décision constitue un signal fort envoyé à la communauté internationale et à nos partenaires afin d’indiquer que les élections doivent se tenir dans les délais.  Je ne doute pas un seul instant que ce signal arrivera à destination et qu’il nous permettra de combler le reste du budget.

« Je m’adresse à vous en toute responsabilité, en exerçant pleinement la charge qui est la mienne, avec la certitude que les élections se tiendront dans les délais constitutionnels », a conclu le Chef de l’Etat.

Au regard de tout ce qui entoure le processus électoral dans le pays, il y a vraiment d’inquiétude car à moins de vouloir précipiter voire bâcler certaines étapes pour tenir les dates par tous les moyens et courir le risque d’avoir encore dans ce pays, des élections porteuses des germes de crise.

 

Cédric Wa-Gomba

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