Centrafrique : Samba Panza célèbre son l’an 1 au pouvoir

Publié le 23 janvier 2015 , 9:18
Mis à jour le: 23 janvier 2015 9:18 pm
Première année de Samba-Panza au pouvoir
Photo: Fred Krock pour CNC

Centrafrique : Samba Panza célèbre son l’an 1 au pouvoir

Bangui – Corbeau News Centrafrique: 24-01-2015.

C’est à travers une conférence-bilan que la Président de transition en RCA, Catherine Samba Panza entourée des présidents des cinq autres institutions républicaines de la transition, à savoir la Présidence, la Primature, le Conseil national de transition, la Cour constitutionnelle de transition, le Haut conseil de la communication de la transition, l’Autorité nationale de la transition a célébré ce 23 janvier 2015. Plusieurs personnalités centrafricaines et des représentants des organisations internationales ont pris d’assaut le hall de l’Hémicycle de l’Assemblée nationale à l’appel de Samba Panza. L’événementiel était à la fête.

Cette célébration faut-il le rappeler, intervient à un moment où Claudia Pryste une humanitaire française et Gustave un religieux travaillons pour le compte de l’Ong catholique CODIS grisaient encore dans les mains des ravisseurs Anti-balaka depuis 72 heures. Samba Panza n’a minimisé ce rapt : « Avant tout, nous condamnons avec la dernière rigueur de tels actes contre n’importe quelle personne. Nous ne pouvons pas imaginer que des gens puissent procéder par ce kidnapping en échange de la libération d’un personnage qui est soupçonné d’un certain nombre de forfaits. Comme à notre arrivée à la tête de l’Etat, nous avons affirmé notre volonté de lutter contre l’impunité, d’un côté, mais nous avons également affirmé notre volonté de faire de la réconciliation, d’où mes appels aux Anti-balaka et aux Séléka dans l’esprit de l’Accord de cessation des hostilités de Brazzaville. » A-t-elle déclaré avant d’ajouter : « Beaucoup n’ont pas compris, pensant que c’est une faiblesse et qu’ils pouvaient se permettre toute sorte d’actions contre la population. C’est inadmissible. Donc, je le répète, nous condamnons le kidnapping par les Anti-balaka de cette humanitaire française. En attendant, nous sommes en négociation pour leur dire qu’ils doivent comprendre qu’ils n’ont pas intérêt à durcir leur position, ce qui compliquerait davantage leur situation. Ce kidnapping en monnaie d’échange pour libérer Andjilo est l’occasion de nouveaux braquages, nouveaux enlèvements et de création de nouvelles conditions d’insécurité. »

Le Sommet de Nairobi soulevé par les journalistes a retenu l’attention de Catherine Samba Panza dans les échanges et elle déclare : « La situation de Nairobi a fait couler tant d’encore et de salives ces derniers temps. Soyez fixés aujourd’hui que je n’ai pas été informée au départ de cette initiative, les autorités de la transition non plus n’ont pas été impliquées dans cette initiative. J’en ai entendu pour la première fois par le biais des Anti-balaka qui m’ont fait savoir qu’ils y étaient conviés. Dès lors, nous avons décidé de garder notre ligne de conduite de la transition, parce que tous les centrafricains gardent encore en mémoire ce qui s’est passé à Ndjamena où le Chef de l’Etat et le Premier ministre ont été démis. Nous avons tous estimés que ces genres de décisions ne pourraient que se prendre en terre centrafricaine, que les centrafricains prennent leur destin en main. » Elle a poursuivi : « Quand j’ai convaincu les Forces vives de la Nation à aller à Brazzaville, j’ai précisé qu’il s’agissait de la phase 1 du Forum de Bangui dont la phase 2 serait les consultations à la base pour culminer à la phase 3 qui est le Forum national de Bangui proprement dit […] Par conséquent tout autre schéma n’est pas accepté, ni par forces vives de la nation, ni par les autorités de la transition. »

Par ailleurs, l’ensemble des autorités de la transition ont fait état d’une certaine avancée sur le plan humanitaire, sécuritaire et de la relance économique. C’est par exemple que le Premier ministre Mahamat Kaoun qui, répondant à la préoccupation du redéploiement de l’Etat sur l’ensemble du territoire, a rassuré que ce travail se fait lentement, mais surement. Au passage, le chef du gouvernement a cité les rétablissements « des symboles » de l’autorité de l’état dans les localités de province, notamment les préfets, les sous-préfets et les Secrétaires généraux de mairie. Le Président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguendet quant à lui, a rassuré que son institution est bien avancée sur les travaux de la rédaction de l’avant-projet de la Constitution. Le président de l’ANE, Dieudonné Kombo Yaya a fait savoir qu’évidemment, son institution éprouve des difficultés financières pour tenir son chronogramme révisé d’ici juin prochain, afin d’organiser les élections.

Cependant, en ce qui concerne les perspectives, il y a un petit bémol : La préparation et l’organisation effective des élections dans la période fixée par la prolongation de la Transition, en souhaitant que l’ANE dispose des moyens requis pour tenir ce délai. Tenir les échéances électorales est pour nous un pari audacieux, alors que l’Etat a disparu, que les collectivités territoriales ont été anéanties, que les actes de l’état civil ont été détruits, que les listes électorales doivent être entièrement reconstituées, qu’il y a encore un nombre importants de déplacés et de réfugiés. Mais nous devons absolument tenir ce pari. Tout en ayant conscience que nous ne devons pas organiser une mascarade électorale dont notre pays n’a pas besoin et qui risque de le replonger dans le chaos » a fait savoir Samba Panza.

Bangui, Fred Krock pour CNC

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