Centrafrique: Rififi entre l’exécutif et l’Assemblée nationale, qui aura le dernier mot?

Centrafrique: Rififi entre l’exécutif et  l’Assemblée nationale, qui aura le dernier mot?

 

Le President de l'Assemblée Nationale Abdoul Karim MECKASSOUA. Photo : Éric Ngaba. CopyrightCNC.
Le President de l’Assemblée Nationale Abdoul Karim MECKASSOUA. Photo : Éric Ngaba. CopyrightCNC.

Bangui 09 mars 2017, CNC.

Par Eric NGABA

Ça sent le roussi ! Des informations persistantes sur la dégradation des relations entre le gouvernement et le parlement centrafricains continuent d’alimenter le milieu politique, les ghettos et les nganda de la ville de Bangui. L’intransigeance des députés d’aller vaille que vaille vers une amélioration de leur situation financière serait en cause.

Tout avait commencé pendant la conférence budgétaire intersectorielle qui avait proposé le maintien du niveau budgétaire  de l’Assemblée Nationale à 5 milliards. Mais cette institution avait décidé unilatéralement de porter son budget à 7 milliards, ce qui avait rencontré le refus catégorique du chef de département du ministère des finances et du budget.

Selon certaines sources, l’en dessous de cette augmentation du budget de l’Assemblée Nationale est de faire passer les indemnités, notamment les frais de restitution à 450.000 FCFA par député. Si ces indemnités devraient être accordées, les émoluments d’un député passeraient de 1.500.000 à  2 millions, soit une hausse de 25%, alors que le pays souffre de son économie après la crise politico-militaire.

Conscient de la situation précaire des finances publiques et des exigences des partenaires techniques et financiers qui pèsent sur le gouvernement, le ministre des finances,  jugés très rigoureux par ses proches collaborateurs aurait refusé d’accorder un iota d’hausse d’indemnités au Président de l’Assemblée Nationale et sa suite. Le Ministre des finances serait désormais dans le collimateur de l’Assemblée nationale. Le gouvernement estime que l’argent du contribuable centrafricain doit profiter au plus grand nombre du peuple et non à des privilégiés, il n’est donc pas question d’accorder des hausses d’indemnités abusives aux députés.

Au moment où le renouvèlement du bureau de l’Assemblée Nationale se précise, les esprits s’échauffent et plusieurs questions traversent l’esprit du citoyen lambda. Le refus du ministre est-il lié à un problème de trésorerie ? Est-ce la rigueur réputé du ministre Dondra qui créée ce bras de fer au plus haut sommet de l’Etat ? Où encore est-ce le rebondissement du supposé coup d’état en gestation du Président de l’Assemblée Nationale contre le Président de la République?

Mais en attendant de voir clair dans cette situation, le rififi exécutif et parlement continue de retenir le souffle du microsome politiques centrafricain. Affaire à suivre !!!