Centrafrique : Révision de la constitution,  le parti au pouvoir, le MCU, cherche-t-il d’abord à régler un problème interne?

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 25 avril 2022

 

Bangui (CNC) – Il y a de cela trois ou quatre mois,  le parti au pouvoir, les cœurs unis étaient fragilisés par des guerres de positionnement interne. Des guerres de succession au cas où ce serait  le dernier mandat du Président de la République Faustin Archange Touadera à la tête du pays.  Alors, l’idée d’une révision de la constitution qui pourrait lui permettre de briguer un troisième mandat serait juste une stratégie pour faire taire  ces guerres internes ?

Au milieu, le Président de l'assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji, à gauche le chef de l'État Faustin Archange Touadera, et à droite le premier ministre Henri Mari Dondra
Au milieu, le Président de l’assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji, à gauche le chef de l’État Faustin Archange Touadera, et à droite le’ x-premier ministre Henri Mari Dondra

 

Depuis le dernier jour du dialogue républicain tenu à Bangui du 21 au 27 mars 2022, les proches du Président Faustin Archange Touadera ont proposé une recommandation de la modification de la constitution visant à lui ouvrir grandement la porte à un troisième mandat. Ainsi, depuis deux semaines, le prétendu Président du Front républicain pour la modification de la Constitution, ci-devant Héritier Doneng, se félicite d’avoir mobilisé 150.000 ou 200.000  signatures en vue d’aller à la révision de la constitution du 30 mars 2016.

Or, le mouvement MKMKS ( MOUVEMENT KODORO TI MO KOZO SI) de l’ancien ministre Jean – Serge Bokassa, de son côté, dénonce les « méthodes sombres du régime.

 

« Si au regard des faits qui ont sous ce régime émaillé l’actualité de notre pays et qui ont révélé l’incapacité notoire des institutions de la république à pouvoir jouer pleinement leurs rôles et à remplir totalement leurs missions, ce n’est pas dans la démarche d’un individu, initiateur d’une sombre pétition, en laquelle le peuple aura confiance et ce quelque soit le nombre de signatures recueillies. Nous connaissons les méthodes, elles ne surprennent plus ».

 

Pour le Président du MLPC Martin Ziguélé, la question de la modification de la constitution n’est pas un sujet qui doit l’inquiéter simplement. Ça doit interroger  l’ensemble des Centrafricains sur la conception que le pouvoir politique a comme priorités dans le pays.

« Lorsque vous habitez dans un village, et que la maison de votre voisin brûle. Vous n’allez pas  prendre le feu dans sa maison  pour venir le mettre dans votre propre maison. Nous connaissons les dégâts que les tentatives de la modification de la constitution ont causés dans  d’autres pays africains .Donc quand vous voyez le danger, vous allez vers le danger. Est-ce que c’est un comportement responsable ? C’est ça la question. Moi je pense que sur le plan éthique, on ne devrait même pas parler  de modification de la constitution », déclare l’honorable Martin Ziguélé sur la radio RJDH. D’après lui, lorsqu’on est conseiller du Président de la République, il faut  l’aider à choisir les priorités, à réfléchir sur ce danger qui nous guette et à trouver ensemble une solution.

Or, lors de son interview, l’homme politique a émis une idée dans laquelle le pouvoir de Bangui aurait avancé l’idée de la révision constitutionnelle comme une stratégie visant à faire taire  les guerres internes au parti au pouvoir.

Rappelons que monsieur Héritier Doningue, ex-coordinateur de la milice armée « REQUINS », nommé directeur de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports, et qui s’est déclaré Président d’un prétendu front républicain pour la modification de la constitution, déclare avoir à sa disposition depuis une semaine au moins 250 000 signatures favorables à l’idée de la modification de la constitution.

 

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