Centrafrique : Quand un rapport détaillé du groupe des Experts des Nations-Unies accuse implicitement l’ancien président François Bozizé d’être le père géniteur de la Séléka.

Publié le 31 décembre 2016 , 12:27
Mis à jour le: 31 décembre 2016 12:42 am

Centrafrique : Quand un rapport détaillé du groupe des Experts des Nations-Unies accuse implicitement l’ancien président François Bozizé d’être le père géniteur de la Séléka.

 L'ancien président  Centrafricain  le général  François Bozizé.
L’ancien président Centrafricain le général François Bozizé.

Bangui, le 31 décembre 2016. 09:44′.

Par: Gisèle MOLOMA.

Si certains Centrafricains ont été savamment intoxiqués que les anciens Premier ministre Martin Ziguélé et Maitre Nicolas Tiangaye auraient été tous deux les pères géniteurs de la rébellion des Séléka, un rapport des Experts des Nations-Unies sur la Centrafrique révèle que l’ancien président François Bozizé aurait contribué à sa chute lui-même et à travers sa milice anti-balaka aurait contribué à la décomposition de la Centrafrique.

Décryptage

Lors d’un débat dénommé “Patara” sur les antennes de la station radio Ndéké-Luka il y’a près de deux semaines, le Ministre-Révolutionnaire et Milliardaire de Boy-Rabe Fidèle Ngouandjika, l’un des anciens ténors avérés du régime défunt du Général François Bozizé, avait déclaré ouvertement, à qui veut l’entendre et devant 3 de ses compatriotes, aussi invités au débat dont le président par intérim du Kwa na Kwa (KNK) ancien Parti au pouvoir du président François Bozizé, que la majorité des combattants de la Séléka était des Libérateurs de 2003 (allusion faite aux rebelles de l’ancien président Bozizé).

Cette déclaration, loin d’être une blague comme d’habitude, n’est autre que les révélations du vécu et les éléments de preuve contenus dans le rapport du panel des Experts des Nations-unies sur la Centrafrique.

D’après l’analyse des enquêtes de ces Experts compilées dans un rapport mis en ligne sur le site des Nations-Unies, le 5 décembre 2016, dont CNC a pu procurer une copie et les documents ci-attachés, tous les chefs de la séléka, les généraux et les colonels, sont des FACA incorporés sans une formation disciplinaire dans les forces armées centrafricaines, en 2003 et 2004 par l’ancien président Bozizé. D’autres, comme le colonel DJIMA Achiber, a été incorporé en 2012 dans la garde présidentielle pour combattre la rébellion séléka en route pour Bangui.

Si l’on en croit aux documents ci-attachés, sur 378 éléments de FACA désertés, décédés ou radiés, plus de 200 sont des sujets tchadiens et soudanais, naturalisés centrafricains et incorporés dans l’armée nationale centrafricaine en 2003 et 2004 par François BOZIZE lui même après sa prise de pouvoir. Tel est le nombre et l’année de matricule que l’on peut lire sur l’annexe 2.9 attachés dans le rapport de la page 84 à 86.

Après leur repli, 46 éléments sur les 200, tous des FACA promotion 2003 et 2004, ont quitté MPC,  pour la « Séléka rénovée » du général DAFANE MAHAMAT. Annexe 2.7 , page 74 du rapport et la lettre des délégués des officiers Ex-séléka adressée au bureau de la MINUSCA à Kaga-bandoro le 21 janvier 2016. le document mi-bas.

Qui sème le vent, récolte la tempête 

François Bozizé, Pasteur de son état, savait qu’en recrutant des mercenaires soudanais et tchadiens pour chasser son beau-frère Ange Felix PATASSE du pouvoir savait qu’un jour il partira de la même façon en application d’une autre parole biblique « Qui tue par l’épée, périra par l’épée », mais ignorerait par contre qu’il ramenait à son peuple des graines du blé des incas  du désert infertiles sur le sol centrafricain. Celles qui pousseront ne donneront point des feuilles, et s’il y en avait, les étrangers les dévoreront tous puis qu’il a semé du vent d’après ce que dit la Bible dans Osée 8 :7  : « Puisqu’ils ont semé du vent, ils moissonneront la tempête ; ils n’auront pas un épi de blé ; Ce qui poussera ne donnera point de farine, Et s’il y en avait, des étrangers la dévoreraient ».

Pour une première fois fin 2003-2004, François Bozizé, en se rappelant qu’il était en train de préparer et former l’embryon d’une autre rébellion, s’est réveillé tardivement de sa bêtise et ordonna le rapatriement vers le Tchad de la moitié d’effectifs de ses mercenaires. Ces éléments, une fois arrivés au Tchad, ont tous brondi aux autorités tchadiennes leurs identités centrafricaines que François Bozizé leur avait remises. Sous la colère, le président tchadien Idriss Déby avait déclaré sur les antennes de RFI que François Bozizé, leur avait envoyé au Tchad que des Centrafricains et donc ils doivent être rapatriés dans leur pays la Centrafrique.

« Bozizé a invoqué son propre adultère pour demander le divorce avec ses éléments à ses propres torts » ironisait un juriste tchadien à l’époque en citant, pour conclure, l’expression latine « Nemo auditur propriam turpitudinem allegans » (nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude).

Ajoutant à cela, le jeu de double-face du président François Bozizé sur le désarmement. Ce double jeu, selon les experts, aurait contribué à sa chute comme un château de cartes. François Bozizé avait déshabillé Pierre (APRD de Demafouth) pour habiller Paul (UFDR de Damane) nous disait à l’époque un homme politique de sa majorité présidentielle. Mais pourquoi s’acharner sur Martin Ziguélé et Nicolas Tiangaye?

Accuser l’autre, c’est s’innocenter.

L’avantage de François Bozizé et son entourage, c’est qu’ils disposent des cerveaux en hyperactivité constante. Tandis que les autres croupissent dans le silence,  eux, ils  réfléchissent en permanence. “Mentir en politique c’est pas un art”  affirme un cadre du KNK.

Quand aujourd’hui certaines personnes proches de François Bozizé tentent par tous les moyens de culpabiliser d’autres hommes politiques dont Martin Ziguélé d’être les créateurs de la Séléka, c’est juste une stratégie de communication pour elles, de nuire aux autres et innocenter l’ancien président François Bozizé de ses erreurs afin d’obtenir la faveur du peuple. D’autres le font pour se venger de leur situation politique contre Martin Ziguélé et Maitre Nicolas Tiangaye.

Un proverbe rwandais disait: “Le mensonge dure des jours, il ne dure pas une année”

Arrivé au pouvoir, en 2003, grâce sa rébellion dévastatrice dans laquelle on compte près de 3 000 combattants étrangers, le président déchu François Bozizé avait même sous-traité sa protection rapprochée aux commandos tchadiens qui ont suffisamment commis de désordre en Centrafrique sous l’œil bienveillant de leur Patron Bozizé. Après être contraint, par ses anciens compagnons de la Séléka, à fuir le pays, en 2013, il s’est réfugié en Ouganda et tente par tous les moyens de reprendre son fauteuil présidentiel en vain par une milice armée qu’il a créée et dressée contre ses anciens amis et tombeurs de la Séléka. Plus de 10 000 morts ont été enregistrés dans cette malheureuse crise dont la Justice internationale tente de traduire ses auteurs devant elle.

Lien du rapport à lire absolument:

http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2016/1032 la version anglaise et la version française. sur

http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2016/1032&referer=/english/&Lang=F

La requête annonçant la désertion des généraux séléka de MPC

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