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Centrafrique : Quand le détournement et l’arnaque s’intensifient dans les hôpitaux, les morts se comptent par centaines

Centrafrique : Quand le détournement et l’arnaque s’intensifient dans les hôpitaux, les morts se comptent par centaines.

Hopital amitié

Bangui, le 12 janvier 2017. 13:41′.

Par: Gisèle MOLOMA. CNC.

Si certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales spécialisées dans les soins médicaux se battent tous les jours pour assister les Centrafricains dans ce moment difficile que traverse leur pays, certains compatriotes, qui brillent par leur mauvaise façon de faire, tentent par tous les moyens de, non seulement saboter cet élan de la générosité internationale, mais aussi faire replonger le pays dans une grave crise sanitaire à cause de leurs intérêts personnels. Notre enquête dans quatre grands hôpitaux de Bangui nous a permis de découvrir, avec un grand étonnement, un vaste circuit de détournement des biens, du sabotage volontaire des équipements médicaux et un manque cruel de la déontologie médicale. Le résumé de l’enquête.

Quand certaines personnes malintentionnées du milieu médical à Bangui sont toujours les premières à discréditer le travail de certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) internationales en Centrafrique, elles sont toutes aussi les premières bénéficiaires, directement ou indirectement de toutes les aides médicales offertes par ces mêmes ONG aux patients dans leurs hôpitaux.

Sans doute, l’arrivée de certaines ONG médicales comme EMERGENCY, CICR, MSF et MÉDECIN DU MONDE en République Centrafricaine il y’a plus de 10 ans, a permis de réduire considérablement le taux de mortalité global dans ce pays. Entre temps, avec la dernière crise militaro-politique qui continue de secouer le pays, la plupart des hôpitaux en Centrafrique sont presque tombés en faillite et les soutiens multiformes de ces organisations médicales indépendantes sont considérés comme un soulagement important pour la population. Or, ce geste salutaire, destiné prioritairement aux malades démunis, se retrouve très rapidement entre les mains de ces malfaiteurs en robe blanche.

D’après nos enquêtes sur le terrain, l’ONG internationale EMERGENCY, dans le souci de répondre gratuitement aux besoins pressants de certains malades démunis, avait remis à titre gratuit à certains hôpitaux et centres de santé à Bangui dont l’hôpital Domicienne à Bimbo, l’hôpital communautaire de Bangui et le centre de santé de Bégoua,  une centaine des poches de sang collectées à la Banque de sang de Bangui. Mais ce don De sang, destiné à secourir gratuitement les malades qui en ont besoin, s’est transformé, et cela demeure encore à ce jour, à des produits onéreux dans les pharmacies génériques de ces hôpitaux par certains professionnels de la santé. D’autres par contre, au lieu de vendre pour sauver des vies comme les autres, selon nos enquêtes, ont préféré conserver certaines de ces poches de sang pour leurs proches parents si jamais, ils arrivent chez eux.

Finalement, à qui profitent ces maigres recettes ? Sont-ils conscients de leur geste ? Pourquoi un tel agissement ?

D’autres faits marquants, les médicaments remis gratuitement par MSF et Médecin du Monde aux dispensaires de Malimaka, Gobongo, Kassaï, Castors et bien d’autres, se retrouvent aussi chez certains personnels médicaux dans le quartier en vente dans leur kiosque, d’autres en vente directement à la caisse de ces dispensaires ou chez les commerçants ambulants. De moustiquaires imprégnées en passant par les pattes nutritives appelées à Bangui “Ngbéréré” c’est une véritable bataille pour le partage de ces articles entre le personnel. C’est ce qui pousse certains médecins expatriés à ordonner l’administration ou injection de ces médicaments sur place, jour par jour, incompréhensibles pour les patients.

A cela s’ajoute la pratique anti-déontologique : l’achat des médicaments contrefaits sur le marché et la revente aux malades sur les lits des hôpitaux. Ces malfrats de la santé disposent de tout ou rien dans leur sac quand ils arrivent au travail. Peu importe la maladie, le personnel soignant fait payer aux malades ou à ses parents que les produits qu’il dissimule par-devers lui.

Où va-t-on avec ce comportement ? À qui la faute si l’état de nos hôpitaux se dégrade de jours en jour et les Centrafricains meurent par centaines tous les jours à cause de ces bêtises ? C’est la faute aux ONG que vous ne cessez d’attaquer ?

En tout cas la Ministre de la santé doit agir pour mettre de l’ordre dans nos hôpitaux, sinon dans deux dizaines d’années, la Centrafrique se retrouvera avec seulement 1 million d’habitants, pas plus.

Rappelons que l’ONG internationale EMERGENCY, spécialisée dans les soins cardiologiques et pédiatriques, occupe une partie des locaux du Complexe Pédiatrie de Bangui pour des soins totalement et entièrement gratuits destinés aux enfants. Après une brève suspension, elle a repris toutes ses activités. Les MSF occupent une partie des locaux du CHUB, de l’hôpital communautaire, ainsi que certains dispensaires de Bangui comme en province. Le Médecin du Monde, quant à lui, faisait de même dans certains dispensaires de Bangui. Sans oublier le CICR et autres qui ont, eux aussi, occupé notre territoire. La Centrafrique est tenue fermement par cet élan de générosité indispensable. Le reste, c’est à nous, Centrafricains, d’agir en conformité avec nos partenaires.

CopyrightCNC@2017.

 

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