Centrafrique : « le secteur agricole peut être un grand pourvoyeur d’emploi pour la jeunesse » dixit J. A. Scaglia

Publié le 12 janvier 2017 , 2:14
Mis à jour le: 12 janvier 2017 2:17 am

Centrafrique: le secteur agricole peut être un grand pourvoyeur d’emploi pour la jeunesse, dixit “J. A. Escaglia ” de la FAO.

 

Monsieur Jean-Alexendre Escaglia de la FAO.
Monsieur Jean-Alexendre Escaglia de la FAO.

Bangui 11 janvier 2017, CNC.
Par Eric NGABA.

Dans son vœu de l’année 2017 le vendredi dernier à la presse, le Représentant de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentaire (FAO) en Centrafrique interpelle les nouvelles autorités centrafricaines à faire de l’agriculture l’emploi des jeunes. Jean Alexandre Scaglia estime que ce dont a besoin la République Centrafricaine c’est de l’emploi pour sa population et le secteur agricole peut être un grand pourvoyeur d’emploi pour tous et pour la jeunesse centrafricaine en particulier.

Le Représentant de la FAO en Centrafrique a affirmé que l’année 2016 a été une année charnière qui est restée marquée par l’action humanitaire, mais qui a vu le redémarrage de certaines initiatives en matière d’élevage, d’agriculture et de foresterie. De son avis, l’année 2017 qui vient de commencer devrait voir l’amorce de la relance des secteurs agricoles et des ressources naturelles renouvelables qui constituent des priorités d’action du président de la République Centrafricaine même si l’action humanitaire devra rester soutenue, notamment pour ce qui concerne la FAO dans le cadre du processus du retour des déplacés internes et des réfugiés mais également dans le cadre du processus de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR).

« Comme je vous l’avais dit lors de mes voeux en l’an 2016, l’appui à la relance économique et particulièrement à la relance de l’agriculture, de l’élevage et des forêts est essentiel pour assurer une stabilisation durable du pays. Il est également essentiel que la population centrafricaine sente que le vent du développement souffle à nouveau sur le pays afin de retrouver des raisons d’espérer à un avenir meilleur » a déclaré Jean Alexandre Scaglia, Représentant de la FAO en Centrafrique.

La table-ronde de Bruxelles comme espoir à la relance agricole
Dans cet esprit, la table-ronde de Bruxelles entre les donateurs et les Autorités centrafricaines avec le soutien de la communauté internationale a permis de croire en cette relance grâce à l’accueil très favorable et aux appuis déclarés qu’a reçus le pilier 3 concernant la relance économique.

« La FAO qui a été partie prenante dès le départ de cette initiative du Plan national de Relèvement et de Consolidation de la Paix en République centrafricaine (RCPCA) souhaite que les promesses financières importantes faites par différents bailleurs et institutions financières pour une relance massive et à grande échelle des secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des forêts se matérialisent rapidement en 2017 et appelle l’ensemble des partenaires de ces secteurs à rester unis, à continuer de travailler de manière solidaire et efficace, chacun apportant son expertise et ses compétences de manière à transformer les promesses de Bruxelles faites en 2016 en une réalité concrète en 2017 » a-t-il souligné.

Jean Alexandre Scaglia a formulé le vœu principal de la FAO pour que la communauté nationale et internationale prenne conscience de l’enjeu que représentent les secteurs des ressources naturelles renouvelables en général et l’agriculture en particulier pour le redressement de la République Centrafricaine.

« En effet, ce dont a besoin la RCA c’est de l’emploi pour sa population, et le secteur agricole peut être un grand pourvoyeur d’emploi pour tous et pour la jeunesse centrafricaine en particulier. Cette jeunesse qui devrait s’intéresser à l’agro-entrepreneuriat comme non seulement une solution au problème de chômage, mais au-delà, à un ensemble d’activités capables de leur fournir un avenir et un bien être » a-t-il renchéri.

Dans ses vœux à la Nation et au corps diplomatique, le Chef de l’État centrafricain Faustin Archange Touadera a fait une allusion marquée au processus du DDRR. A en croire Jean Alexandre Scaglia, C’est un processus auquel la FAO contribuera en partenariat avec les autorités nationales et la MINUSCA dès le premier semestre de cette année 2017.

D’après le Représentant de la FAO, une série d’études de cas a été menée auprès des jeunes dans la ville de Bangui qui ont choisi de gagner leur vie au travers des métiers agro-pastoraux montre que ces jeunes gagnent en moyenne 75 000 francs CFA par mois et que ces revenus peuvent être améliorés avec le temps.

Les réalisations de la FAO en 2016
En résumé, en 2016, la FAO a mis en œuvre des distributions de semences, l’extension des réseaux d’Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC), l’extension des Champs Écoles Paysans (CEP), la relance des processus de certification des exportations de bois (FLEGT), la relance du processus GEF, la relance de la campagne de vaccination du gros et du petit bétail, la relance des appuis aux pêcheurs, la réhabilitation de la pisciculture, la réhabilitation des discussions sur la gouvernance foncière.

Le Représentant de la FAO souhaite que ces actions devront continuer en 2017 mais devront impérativement couvrir des zones géographiques importantes, devront toucher un nombre d’agriculteurs, d’éleveurs et de forestiers encore plus important. Pour cela, a-t-il martelé, les besoins globaux de l’ensemble du secteur demeurent énormes mais une fois encore, il ne s’agit pas de dons mais d’investissements dans l’avenir.

« Ces besoins ne sont que faiblement couverts, alors que le besoin propre à la FAO est de 80 millions de dollars US, le portefeuille actuel ne s’élève qu’à 25 millions de dollars US, soit un peu plus d’un quart des besoins nécessaires pour la seule FAO qui ne représente qu’une partie des besoins pour le redressement des secteurs agricoles, de l’élevage et des forêts », a martelé Jean Alexandre Scaglia.

Enfin, le Représentant de la FAO espère que la communauté nationale et internationale comprendra que le meilleur moyen d’aider la population centrafricaine, en lui redonnant espoir et le bien-être, reste l’investissement, l’appui aux secteurs productifs.

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