Centrafrique : Propos liminaire du président Ferdinand Alexandre N’guendet,

Centrafrique : Propos liminaire du président Ferdinand Alexandre N’guendet,

A l’occasion de la conférence de presse sur la situation socio-sécuritaire et politique du pays

 

 L'ancien président du conseil national de la transition Monsieur Ferdinand Alexandre Nguéndet.
L’ancien président du conseil national de la transition Monsieur Ferdinand Alexandre Nguéndet.

 

Bangui, le 16 Mai 2017

Depuis quelques semaines, Ali Darassa, le tortionnaire et ses hommes s’affrontent avec ceux de Nourredine Adam et Mocome mettant ainsi à feu et à sang, la République Centrafricaine.  Suffit… Suffit… C’est l’appel du patriote Alexandre Ferdinand N’GUEDENT  que nous vous invitons à le lire dans son intégralité.

Mesdames et Messieurs les professionnels des médias,

Distingués invités,

Qu’il me soit permis de sacrifier un instant à un devoir hautement patriotique en honorant la mémoire des victimes centrafricaines de la barbarie terroriste des mercenaires étrangers opérant dans les préfectures martyrs que sont la Ouaka, la Basse-Kotto, la Haute-Kotto, le Mbomou, le Haut-Mbomou, la Nana-Gribinzi, l’Ouham, l’Ouham-Pendé et toutes les provinces sous l’emprise de ces forces du mal.

Que cette tribune soit pour moi une occasion d’inviter toutes les Centrafricaines et tous les Centrafricains à prier pour toutes les personnes affligées : les enfants, les femmes, les hommes et les vieillards dont les vies sont été brisées par l’action satanique des mercenaires-terroristes et pour quile sentiment de sûreté et de sécurité, que leurs procurait jadis l’Etat souverain, est aujourd’hui un vain mot, un lointain souvenir. Prions pour que toujours la Providence soit auprès de nous, avec nous, bien que nous marchions dans la vallée de l’ombre de la mort.

Je manquerais à mes devoirs si je n’adressais pas un mot, une pensée émue en direction des soldats de l’ONU morts dans l’exercice de leur fonction. J’associe tous les membres du RPR pour partager la peine des familles endeuillées de ces soldats de la MINUSCA.

Mes chers compatriotes, il arrive parfois dans la vie d’une Nation que l’Histoire ne laisse pas d’autre choix que celui dicté par le tréfonds de l’âme du peuple souverain. Le retour à la légalité constitutionnelle qui a suivi les élections couplées présidentielle et législatives de 2016 compte de ces moments-là. L’immense espoir que le peuple, touché mais debout, affaiblis mais solidaire, meurtris mais avide de paix, avait placé dans l’élection à la magistrature suprême de Son Excellence le Pr Faustin Archange Touadéra commandait alors de se ranger derrière cette légitimité fraîchement et durement acquise. C’est ainsi qu’ayant saisis tout le poids historique de ce moment critique et décisif de rupture et de créativité, le Rassemblement Pour la République (RPR), fort de ses sept (7) députés à l’Assemblée Nationale a opté pour le ralliement sans condition à l’espoir d’alors du peuple centrafricain. Ces raisons impératives sus-mentionnées justifient à elles seules pleinement le choix du Groupe Parlementaire « RPR et autres » de soutenir le gouvernement par l’appui aux projets de lois présentés pour le bien de la Nation.

Seulement après tout juste un an d’exercice du pouvoir, nous avons assisté ahuris, avec l’immense majorité du peuple centrafricain, à un dangereux glissement allant de l’espoir vers le désespoir et du meilleur vers le pire. Là où l’on s’attendait à une affirmation radicale dans les intentions avec un projet de rupture frontale et assumée, nous n’avons eu droit qu’à la mollesse, qu’à la faiblesse, qu’au retour aux anciennes pratiques prédatrices qui ont fait le lit de la haine et de la guerre de tous contre tous dans ce pays : concussion, corruption, clanisme, tribalisme, clientélisme ont aussitôt fait leur retour dans l’appareil d’Etat. Autant de maux dont les Centrafricains ne voulaient plus entendre parler.

Voyant, le cœur meurtri, que nous étions passé depuis l’élection d’il y a un an, de l’Etat de Transition à l’état de trahison, nous avons solennellement pris la décision, le 29 avril 2017, de retirer notre caution tant morale que politique à l’espoir déchu et déçu du peuple centrafricain. Un espoir déçu qui, un an durant, n’a eu de cesse de semer illusions sur illusions pour au final ne récolter que désillusions et condamnations.

Ce choix de retrait volontaire et réfléchi, nous l’avons fait sur la base des principes d’un accord politique signé en août 2016 et dont les clauses n’ont jamais été respectées par la mouvance présidentielle. Nous l’avons enfin fait compte-tenu de l’avis de 700.000 de nos compatriotes enjouant expressément le gouvernement à prestement changer sa ligne politique en matière de sécurité nationale. Cette décision nous l’avons prise en toute connaissance de cause, en notre âme et conscience, et en parfaite intelligence.

Mais depuis cette décision courageuse, que constatons-nous ?

Alors que l’urgence du moment oblige à prendre de la hauteur, en un temps où il nous faut soit réussir soit périr, voilà que la sphère présidentielle sanctuarise l’anathème et l’opprobre en les élevant au rang de principes directeurs de la pensée politique : accusations infondées et diffamations répétées fleurissent et forment désormais la doxa et l’ADN politique des zélateurs du fragile pouvoir en place.

C’est toujours la même chanson que nous entendons chez eux : N’guendet ceci, N’guendet cela. N’guendet a fait ceci, N’guendet a fait cela. Et le dernier refrain en vogue repris et entonnés en chœur par les griots du pouvoir morbide c’est : « N’guendet le 1er soutien de l’ex-coalition Séléka ». Oubliant au passage les conclusions catégoriques des travaux de recherche comme ceux du Pr Thierry Vircoulon, de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI) et du centre réflexion International Crisis Group (ICG), qui reconnaissent objectivement que les tenants et les aboutissants ayant présidé au chaos politique dans lequel nous nous travons actuellement sont à chercher ailleurs.

Oubliant aussi, par ailleurs, de questionner ma feuille de route en tant que Président du Conseil National de Transition (CNT) et de Chef d’Etat de Transition par intérim. En effet, c’est à dessein que ces détracteurs tapis dans l’ombre, camouflés derrière le confort artificiel que confère le clavier de leurs ordinateurs se refusent à l’exercice hautement radioactif de me juger véritablement sur la base de ma feuille de route. C’est que ces innommables si groupusculaires et microscopiques savent très bien à quelle citadelle ils s’attaquent en tentant malhabilement de s’en prendre à ma personne.

En tant que législateur, ayant eu un longue expérience à l’Assemblée Nationale dont six (6) en tant que 2ème Vice-Président de l’Assemblée Nationale et Trois (3) ans en tant Rapporteur Général du Bureau du 1er Conseil National de Transition (CNT) (2003), avant d’être propulsé Président du Conseil National de Transition (CNT) en 2013. C’est donc en parlementaire chevronné, aguerris, blanchis sous le harnais de l’Assemblée Nationale, maîtrisant parfaitement ses mécanismes, ses arcanes et ses rouages que je pris la tête du CNT, couronnement d’une longue expérience

Aussi, rien de bien surprenant au fait que cette haute institution ai pleinement joué son rôle sous ma houlette. Bien que les pouvoirs du CNT aient été quelque peu limités, ne disposant pas par exemple de l’outil de la motion de censure du gouvernement, jamais nous ne nous sommes départis de notre mission de contrôle régulier et efficace, d’évaluation constante de l’action gouvernementale.

Le catalogue non-exhaustif de quelques actions et mesures que j’ai impulsé ou posé au nom de la Nation en tant que Président du Conseil National de Transition (CNT) est suffisamment éloquent pour décourager tout imprudent qui voudrait se hasarder sur le terrain de la critique facile, inconsistante de ma feuille de route. Jugez par vous-même : la question de la sécurité placé au centre de toutes les priorités du début jusqu’à la fin de mon mandat, les ultimatums multiples adressés au gouvernement de Transition quant aux manquements à ses obligations, les nombreuses recommandations à effets immédiats telle la dissolution du Comité Extraordinaire de la Défense des Acquis Démocratique (CEDAD) et l’expulsion du sol centrafricain du mercenaire soudanais, le Général Moussa Assimeh qui avait installé son quartier général dans la caserne des sapeurs-pompiers, la marche solennelle et unanime de la représentation nationale pour exiger le rétablissement des FACAS, leur réarmement, leur redéploiement sur l’ensemble du territoire nationale et la neutralisation immédiate de tous les criminels de guerre opérant sur le sol centrafricain, la remise au Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies d’un mémorandum, ainsi que la visite historique, car unique dans notre histoire depuis l’indépendance, du Secrétaire Général des Nations Unies en la personne de Son Exvellence Ban Ki-Moon venu féliciter le Conseil National de Transition pour son exemplarité dans le déroulement de sa feuille de route. Ce bilan qui fait honneur au Parlement de Transition justifie pleinement le titre de meilleur élève de la Transition décerné au CNT.

Alors que le pays était en train d’agoniser sous la violence de la guerre et que la démission du Président Michel Djotodia devenait inévitable, une fois de plus je répondis présent à l’appel du destin pour assumer la haute fonction de Chef de l’Etat de Transition par intérim, conformément à la Charte Constitutionnelle de Transition. Il s’agissait pour moi de rendre le pays plus sûre. Et assurer cette mission, cette lourde charge c’était se condamner à faire preuve d’un sang-froid exemplaire face à une situation chaogène voire chaotique dominée par des hommes sans foi ni loi. Mais au-delà de ma dimension de Chef d’Etat de Transition par intérim d’alors, les évènements m’obligeaient surtout à me revêtir de l’imperium du Chef Suprême des Armées. C’est donc en véritable Chef de guerre que je me suis présenté à la face de mon peuple tant aimé. Pleinement confiant dans nos forces de défense et de sécurité, que j’ai placé en première ligne, et fort de l’appui des forces internationales venues soutenir notre effort militaire, j’ai alors décrété, au grand bonheur des Centrafricains, « la fin de l’anarchie, la fin de la récréation » avec l’ « Opération Bangui sans coups de feu ».

Jusqu’à aujourd’hui nos compatriotes ne manquent pas de me témoigner de leur respect, de leur admiration, de leurs remerciements pour la période d’accalmie et de concorde nationale que j’ai su rétablir durant mon passage à la tête de l’Etat. La communauté internationale, elle non plus, ne tarit pas d’éloges à mon égard pour mon action vigoureuse à la tête de l’Etat, pour l’efficacité de nos forces de défense et de sécurité sous mon autorité, pour le sang-froid et de la maitrise dont j’ai fait montre en tant que Chef d’Etat et Chef Suprême des Armées. Davantage encore, quand mu par le sentiment du devoir qui incombe à tout homme d’Etat ayant atteint certaines dimensions, je remis élégamment le pouvoir d’Etat à mon successeur Madame Catherine Samba-Panza, avec la satisfaction du devoir accompli.

La Nation et le temps étant nos seuls juges, l’Histoire nous dira demain si mon choix de respecter le droit, la loi, la Charte Constitutionnelle de Transition sera approuvé ou rejeté. Et il appartiendra aux historiens d’apprécier à sa juste valeur la dimension du travail que j’ai pu abattre à la tête du CNT et de l’Etat de Transition.

Ainsi nul ne peut aujourd’hui tenter de me discréditer sur la base de ma feuille de route en tant que Président du CNT, Chef d’Etat de Transition par intérim et Chef Suprême des Armées, sans courir le risque de la honte ou du ridicule. Et il serait encore plus hasardeux de tenter un parallèle dans la gestion des affaires de l’Etat avec les autorités déclinantes actuelles, tant ils ne supportent pas la comparaison.

Malgré les divergences, tous les acteurs de la Transition ont toujours su mettre leurs égos de côté pour l’intérêt supérieur de la Nation notamment en ce qui concerne les questions touchant à la sécurité nationale. Aujourd’hui nous assistons hagards à une guerre larvée entre les institutions de l’Etat. Le dialogue est rompu entre les pouvoirs exécutif et législatif. La désunion est reine au sein de l’équipe gouvernementale. La cacophonie règne entre l’Etat et la communauté internationale. Le divorce est définitivement consommé entre le peuple et les dirigeants.

Nul ne peut plus émettre la moindre critique fondée sans se voir affubler de tous les sobriquets, ni être accusé de vouloir déstabiliser le régime en place. La mouvance présidentielle se mure dans une véritable paranoïa du coup d’Etat fictif et imaginaire. L’air en devient suffoquant, irrespirable.

Alors que la Constitution confère au Législatif le pouvoir d’élaborer les lois et de contrôler l’action gouvernementale voire contraindre si besoin est le gouvernement à sortir de sa léthargie, voilà que cette noble institution de la République qu’est l’Assemblée Nationale se voit prise en otage par son Président infiniment plus préoccupé par son titre de « Dauphin Constitutionnel » que sa mission de législateur. Faisant au passage du Palais de l’Assemblée Nationale une véritable porcherie indigne du rang de cette institution. Cette attitude du Président de l’Assemblée Nationale ne manquant pas d’alimenter mécaniquement la paranoïa aigüe du coup d’Etat dont est victime l’ensemble de la mouvance présidentielle. Et en pareil cas, c’est toujours le peuple qui paie le prix fort, car laissé pour compte à son triste sort de « cocu de la République ».

Toutes ces chamailleries inutiles qui paralysent l’appareil d’Etat de notre jeune démocratie doivent cesser au plus vite, de gré ou de force, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation. Car l’heure est actuellement à la réconciliation nationale sincère entre les filles et fils de la Centrafrique pour permettre à notre pays de refaire son lustre par la voie de la prospérité et du développement.

Mais le préalable à cette réconciliation consiste à la restauration de l’unité historique du peuple et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Et je ne pense pas être autre chose que l’interprète de la volonté populaire si je déclare que ce régime faible qui a perdu tout crédit et sabordé sa propre légitimité, a failli à cette tâche et faillira encore et toujours à relever le défi programmatique pour lequel il a été porté au pouvoir tant que nous laisserons intacte la configuration politique actuelle. Ce régime en peine qui ne propose depuis un an que peur, sang et pleurs a atteint depuis longtemps ses limites, de l’avis d’une large majorité de nos compatriotes dont je me fais le porte-voix.

Aussi en cet instant grave et décisif pour l’avenir de notre Nation il me faut également apporter ma contribution substantielle dans l’effort de relèvement du pays. Et cette contribution se traduit par des propositions concrètes pour répondre à la crise socio-politique dans laquelle nous sommes plongés et la situation sécuritaire insoutenable que nous vivons.

Sur le plan politique :

Première mesure : la tenue d’un dialogue politique inclusif,qui semble ne pas préoccuper les nouvelles autorités, est d’une urgence capitale. Par conséquent, nous invitons le Président de la République à proposer dans les plus brefs délais un agenda aux Chefs d’Etats de la CEEAC, et plus particulièrement le Président en exercice Son Excellence Ali Bongo-Ondimba, pour la tenue d’un tel dialogue au vu de l’extrême gravité de la situation.

La paix n’ayant pas de prix, quel que soit le nombre de dialogues politiques déjà organisés dans le passé, la tenue de celui-ci est rédhibitoire. Les actions conjuguées de l’Union Africaine (UA) sous l’impulsion de l’Angola et du Tchad et de l’ONG romaine Sant Egidio pour faire dialoguer les groupes armés confirment la nécessité de ce dialogue inclusif. Ce grand rendez-vous, pour sa réussite, ne devra faire l’économie d’aucun sujet tabou, y compris les questions touchant aux anciens présidents François Bozizé et Michel Djotodia. De même le respect des institutions prévues par la Constitution se devra d’être un principe inviolable. Au sortir de ce dialogue, le Président de la République sera amené à prendre des décisions courageuses tenant compte à la fois de la géopolitique des institutions et de la déroute totale du gouvernement actuelle qui a complètement échoué à dérouler la feuille de route que le peuple lui a confié.

Sur le plan social :

Première mesure :considérant le climat tendu, électrique, délétère voire irrespirable avec une inflation galopante et incontrôlée, des grèves à répétitions contre tous les départements ministériels, un pouvoir d’achat des ménages centrafricains au plus bas, une situation sanitaire catastrophique sans commune mesure avec ce que le pays a connu depuis l’indépendance, un accès à l’eau potable chimérique et un grave problème de délestages endémiques et récurrents.

Constatant que six (6) mois après la table ronde de Bruxelles le gouvernement n’est toujours pas parvenu à trouver la solution pour mettre la main sur les 1400 milliards de FCFA promis par les amis de la Centrafrique.

Nous proposons au Chef de l’Etat de mettre sur pied une plateforme souple en faisant appel aux meilleures compétences, au niveau national et international, en matière d’expertise dans la maitrise des circuits des flux financiers internationaux afin de permettre le rapatriement au plus vitede cette enveloppe qui servira à la relance de l’économie nationale, au renforcement des capacités de l’Etat, à la consolidation de la paix et au raffermissement de notre jeune démocratie. Car plus nous tardons plus le risque de voir affecter cette somme à d’autres pays est grand.

Sur le plan sécuritaire :

Le Président américain Georges Washington avait coutume de dire qu’ « être prêt pour la guerre est le meilleur moyen de préserver la paix ». Or déjà les hordes de barbares, de mercenaires étrangers mus par l’appât du gain et la soif de verser le sang des innocents ont pris pied dans le pays en se répandant comme un essaim de criquet sur l’ensemble du territoire. Semant mort et désolation dans chaque rue, chaque quartier, chaque village, chaque commune, chaque ville, chaque préfecture et chaque région des 80% du territoire national aujourd’hui entre leurs mains. Mais nous nous demandons, comme l’ensemble des Centrafricains : à partir de quel stade ce régime mollasson qui ne fait que subir les évènements se décidera enfin à réagir ? Quand ces terroristes auront occupé 90, 95 voire 100% du pays ?

Nous voilà, malgré nous, obligés de réagir militairement contre ce principe fallacieux soutenu par ces mercenaires-terroristes étrangers qui posent que la force primerait sur le droit. Au nom de nos valeurs cardinales, de l’amour de notre patrie, de notre histoire, de notre héritage, de nos ancêtres, il serait tout simplement inconcevable de refuser ce défi. Et l’ampleur de l’attaque préméditée contre nous commande de faire recours immédiat à la force militaire.

Cette guerre contre la terreur commence par le mercenaire-terroriste nigérien Ali Darass et son UPC qui sème la mort dans les préfectures martyrs de la Ouaka, de la Basse-Kotto, de la Haute-Kotto et maintenant du Mbomou et du Haut-Mbomou. Mais elle se poursuivra par la neutralisation du terroriste ougandais Joseph Kony et sa horde d’enfants-soldats opérant dans l’Est et le Sud-Est du pays et du boko-haramiste camerounais Siddiki Abass qui torture, viole, pille, tue nos frères et sœurs dans le grand Ouest du pays.

 Première mesure :

L’arrestation immédiate et sans condition de l’ennemi public n°1 le mercenaire-terroriste nigérien Ali Darass dont la présence sur le sol centrafricain augmente de plusieurs crans la tension dans les zones sous contrôle. La coalition de circonstance entre les Anti-Balakas et l’Ex-Coalition Séléka est la conséquence directe de l’action du mercenaire-terroriste nigérien Ali Darass. Ainsi lui et ses 2000 mercenaires peuhls d’origine du Niger, 1000 mercenaire peuhls venus de la Mauritanie et autres mercenaires tchadiens hostiles au régime du Président Idris Déby Itno doivent être repérés, traqués, neutralisés et éradiqués jusqu’au dernier. C’est un combat sans merci que nous devons livrer contre les tenants du terrorisme. Cela nécessite de la part des autorités une détermination totale. C’est là notre première mesure en matière de sécurité nationale : l’anéantissement total de la peste qu’est l’UPC du mercenaire-terroriste Ali Darass. Priorité des priorités.

Le Chef de l’Etat a hérité d’une situation de guerre, il doit par conséquent se comporter en véritable chef de guerre. S’il continue avec sa philosophie de refus de la solution militaire, il continuera à compter les morts jusqu’à la fin de son mandat.

Ces mercenaires-terroristes ont scrupuleusement étudié nos forces de défense et de sécurité, nos tactiques, nos équipements, nos entrainements, notre organisation et nos dirigeants. Voilà pourquoi il convient de changer la donne politico-militaire par le réarmement, l’équipement, la refondation et le redéploiement effectif de nos forces de défense et de sécurité sur l’ensemble du territoire national.

D’ores et déjà nous saluons tout le travail abattu par l’EUTM dans la formation du 1er bataillon sorti de ce programme de coopération militaire entre la RCA et l’Union Européenne (UE). Malheureusement ces braves soldats ne disposent pas de moyens matériels pour être pleinement opérationnels.

Deuxième mesure : Solidarité sous-régionale.

A la fin de la Transition, les Chefs d’Etat de la CEEAC avaient pris des engagements pour accueillir chacun un bataillon des forces armées centrafricaines (FACA) pour une remise à niveau accélérée de trois (3) mois afin de les renvoyer en RCA en tenue, formés, équipés avec toute sorte d’armement. Selon des sources dignes de foi en notre possession, ces Etats n’attendent des nouvelles autorités que la formulation d’une demande.

Conscients du déséquilibre ethnique et régional de notre armée qui compte 8434 hommes, nous proposons au ministère de la défense et au haut commandement militaire de procéder sans délais à un tri sélectif prenant en compte harmonieusement à la fois la provenance ethnique et l’origine communautaire. Pour mettre à la disposition de ces pays amis au moins 6000 hommes à raison de 600 hommes par pays membre de la CEEAC qui devraient au bout de trois (3) mois rendre opérationnels dix (10) bataillons prêts pour le combat de la liberté.

A cet effet, nous proposons au Président de la République de solliciter son homologue Son Excellence Ali Bongo-Ondimba, Président en exercice de la CEEAC,afin de convoquer une réunion extraordinaire des Chefs d’Etat pour renouveler notre demande en assistance militaire et la faisabilité des engagements pris.

Troisième mesure:

la MINUSCA n’a pas vocation à faire la guerre mais les derniers évènements lui impose de revoir sa copie par la mise en application sans complaisance de toutes résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies : 2121 (2013), 2127 (2013), 2134 (2014), 2149 (2014), 2181 (2014), 2196 (2014), 2212 (2015), 2217 (2015), 2272 (2016), 2281 (2016), 2301 (2016) et 2339 (2017).

Mesdames et Messieurs,

La nature a horreur du vide c’est pourquoi dans le cadre de cette réflexion collective nous proposons aux nouvelles autorités de se pencher sur ces modestes contributions.

Que Dieu bénisse la République centrafricaine et son peuple !

Je vous remercie.