Centrafrique : premier voyage du ministre Hassan Bouba à l’étranger, la CPI en alerte

Publié le 19 février 2023 , 7:15
Mis à jour le: 19 février 2023 11:50 pm

 

Bangui (République centrafricaine) – Le ministre de l’élevage et de la santé animale, le chef rebelle tchadien Hassan Bouba est en voyage pour la première fois à l’étranger depuis la semaine dernière. L’homme se trouve discrètement en Afrique du sud depuis quatre jours, au risque d’être capturé par la cour pénale internationale )CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Monsieur Hassan Bouba
CopyrightDR

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 20 février 2023

 

Premier voyage du ministre Hassan Bouba à l’étranger

 

C’est la société russe Wagner qui aurait préparé sa première sortie du territoire national. Tout a été minutieusement   préparé par les diplomates russes à Bangui pour que ce ministre chef rebelle  ne soit pas inquiété par la cour pénale internationale )CPI) lors de son premier voyage à l’étranger.

Sur son billet d’avion, l’agence de voyage a bien mentionné que la destination finale est l’Afrique du sud. Mais on se demande pour quel raison il s’est rendu dans ce pays si ce n’est pas pour aller faire son business personnel?

Rappelons que le ministre chef rebelle Hassan Bouba, ancien coordonnateur de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), inculpé à Bangui  le vendredi 19 novembre pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité par la Cour pénale spéciale. Il avait été arrêté et écroué à la maison carcérale militaire du camp De Roux. Mais une semaine plus tard, il avait été libéré Mani militari  par les forces de Wagner et les éléments de la garde présidentielle, en dépit de l’engagement de la communauté internationale en faveur de la justice pour ses victimes..

Le ministre chef rebelle Hassan Bouba et les diplomates russes à Bangui
Le ministre chef rebelle Hassan Bouba et les diplomates russes à Bangui

 

 

Qui est Hassan Bouba?

 

Selon Africa Intelligence, À 38 ans, l’ancien numéro 2 de l’UPC Hassan Bouba a déjà une carrière bien remplie. Bouba débute au sein des services secrets tchadiens.

Autrefois proche de l’ancien rebelle Baba Laddé connu pour être le mentor du chef de guerre Ali Darassa, qui est à la tête de l’UPC depuis 2014.

Négociant en bétail, Bouba grimpe les échelons du groupe armé pour devenir coordinateur politique et bras droit de Ali Darassa. Il se rapproche des autorités à la faveur d’une politique d’ouverture menée par le président Faustin-Archange Touadéra qui en fait son conseiller spécial en 2017. Détenteur d’un passeport diplomatique, Bouba fait alors office d’interface entre le groupe rebelle et le gouvernement.

Le chef rebelle Ali Drassa, à droite sur la photo, et son ex-conseiller Hassan Bouba, à gauche, à Gbokologbo, dans la préfecture de la Ouaka. Photo CNC.
Le chef rebelle Ali Drassa, à droite sur la photo, et son ex-conseiller Hassan Bouba, à gauche, à Gbokologbo, dans la préfecture de la Ouaka. Photo CNC.

 

 

Bouba donneur d’ordre à Alindao 

 

Selon le journal Africa Intelligence,  en novembre 2018, au moins 112 civils dont une vingtaine d’enfants sont massacrés dans un camp des déplacés près d’Alindao dans le centre du pays. L’ONG américaine The Sentry met en cause dans son dernier rapport la responsabilité du ministre . Ce dernier aurait lui-même ordonné l’attaque, selon des témoins cités par l’ONG.

Les années suivantes, Bouba fait des aller-retours entre le palais présidentiel et l’UPC, tantôt en disgrâce tantôt bénéficiant des faveurs du pouvoir, et joue également un rôle de facilitateur auprès des mercenaires russes de la société Wagner.

« Il les utilise et se laisse utiliser par opportunisme dans l’unique but de s’enrichir » juge un bon connaisseur des groupes armés en Centrafrique. Bouba apparaît fin médiateur, réputé très influent, et sachant utiliser en sa faveur les luttes de de pouvoir.

En 2020, il intègre le gouvernement de Firmin Ngrébada pour représenter l’UPC dans la logique des accords de paix de Khartoum signés l’année précédente. Mais sa nomination se fait contre l’avis du chef de l’UPC dont il a perdu la confiance. Peu après le décès brutal du ministre Souleymane Daouda, issu lui aussi des rangs de l’UPC, il hérite du portefeuille de l’Élevage et de la Santé animale. Il est maintenu à son poste dans le gouvernement dirigé par Henri Marie Dondra, en suite celui de Félix Moloua. mis

 

 

Aucun article à afficher