Centrafrique: Offensive diplomatique de la RCA en marge du sommet de l`UA

Publié le 12 juin 2015 , 7:36
Mis à jour le: 12 juin 2015 7:37 am

(Corbeau News Centrafrique)

Catherine Samba-Panza à Bangui

 

Offensive diplomatique de la RCA en marge du sommet de l`UA

Bangui, (UA), 12-06-2015

Une importante délégation de la transition centrafricaine, avec à sa tête la présidente Catherine Samba-Panza, est en ce moment à Johannesburg. Et ce alors que la RCA est toujours suspendue des instances de l’Union africaine, réunie en sommet. Une offensive avec un double objectif : obtenir de l’argent pour financer les élections et le programme de désarmement des groupes armés. Mais aussi repartir à la conquête des investisseurs, notamment sud-africains.

L’objectif de cette offensive diplomatique, c’est de rassurer. Rassurer les partenaires de la RCA sur la capacité de la transition à mettre le pays sur les rails.

D’abord à travers des élections pour mettre fin à cette transition au plus tard d’ici la fin de l’année. C’est ce qu’a expliqué la présidente Samba-Panza lors d’une rencontre dédiée à la Centrafrique dans l’un des grands hôtels de Pretoria. Autre gros chantier : le désarmement des groupes armés. Mais dans un cas comme dans l’autre, il faut de l’argent, les ressources propres de la transition restent insuffisantes.

« Il y a déjà les Nations unies qui ont commencé en mobilisant un peu de ressources, nous avons aussi certains pays africain, dont l’Angola, qui a fait un geste. Et nous pensons qu’il est important que nous puissions boucler ce financement, qui tourne autour de 8 millions de dollars. Pour l’instant on n’a pas le montant. […] Un appui de l’Union africaine serait important pour nous afin de pouvoir boucler vraiment cette phase de pré-DDR », explique la ministre d’État en charge de la Défense, Marie Noëlle Koyara.

Malgré les retards et soubresauts, mais forte des résultats du forum national de Bangui, la délégation est donc là pour convaincre ses partenaires, l’Union africaine, les pays de la région, de la nécessité de mettre une fois de plus la main à la poche pour venir en aide à la RCA.

Développement et investissements

Mais lors de la rencontre de jeudi à Pretoria, il y a été aussi question de développement. Un développement et des investissements qui seraient aujourd’hui à nouveau envisageables grâce au déploiement des forces onusiennes mais aussi de l’armée centrafricaine, a expliqué la ministre de la Défense, dans les zones dites vertes.

C’est pour ces zones, dans l’ouest du pays, que le processus de Kimberley pourrait autoriser une levée partielle de l’interdiction d’exporter les diamants centrafricains d’ici la fin du mois, a affirmé le ministre des Mines, Joseph Agbo.

« Aujourd’hui le stock est évalué à 4 milliards. Voilà tout de suite ce stock qui pourra bénéficier de la levée de la sanction. C’est très important, parce que le diamant constitue, avec le bois, les deux produits à l’exportation de la RCA. Déjà on ne vivait que sur un seul produit. Si maintenant le diamant se remet à apporter des finances à l’Etat, c’est extraordinaire. Ça va au moins nous aider à répondre à nos charges régaliennes. »

Une reprise d’activité annoncée et un appel aux investisseurs, surtout sud-africains. Car cette rencontre leur était destinée, afin de leur redonner confiance, eux qui s’étaient désengagés après la chute de l’allié d’alors, François Bozizé.

Aucun article à afficher