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Centrafrique : nouvelle Constitution, Touadera et Sarandji mis dans un micmac parfait et sous l’œil vigilant des experts de Wagner pour trouver la bonne formule

 

Faustin Archange Touadera et Simplice Mathieu Sarandji sont désormais mis dans un micmac parfait et sous l’œil vigilant des experts de Wagner pour trouver la bonne formule en vue de réécrire la Constitution pouvant déverrouiller les articles empêchant le premier de briguer un troisième, quatrième voir un cinquième mandat afin de rester indéfiniment au pouvoir jusqu’à ce que son premier fils lui succède. Comprendre ce qui se passe, nos journalistes d’investigations s’infiltrent dans les coulisses du pouvoir. Enquête exclusive CNC.

De gauche à droite, l'ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et le Président Faustin Archange Touadera.
De gauche à droite, l’ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et le Président Faustin Archange Touadera.

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 23 août 2022

 

Une demande du gouvernement à l’Assemblée nationale recadrée

 

Lors d’un conseil des ministres, le président Faustin Archange Touadera avait déclaré, régulière en la forme, la procédure de révision de la Constitution, mais jugé, au fond, irrecevable, en raison des modifications des multiples articles. Il avait décidé alors de ne plus procéder à la révision telle que proposée par l’honorable désigné à cet effet pour la rendre publique, mais plutôt de procéder à la réécriture de la loi fondamentale. Ce qui a constitué un désaveu de l’honorable Kakpayen que lui-même ne connait pas.

Instruit par le président Touadera, une semaine plus tard, le ministre Chargé du Secrétariat Général du Gouvernement et des Relations avec les Institutions de la République du gouvernement de Moloua, a saisi le Bureau de l’Assemblée nationale de Sarandji aux fins d’adopter un ensemble d’un texte déjà rédigé par ses experts sous forme d’une loi constitutionnelle modifiant et complétant certaines dispositions de la Constitution du 30 mars 2016. Touadera et Sarandji mis dans un micmac parfait .

Mais dans la réponse du Bureau de l’Assemblée nationale au ministre de Moloua, Simplice Mathieu Sarandji n’a pas non plus discuté de ce projet aux autres membres du Bureau, mais se permet de répondre à leurs noms en priant le gouvernement de déclencher la procédure référendaire en matière de réforme constitutionnelle, et l’exhorte, pour finir, de mettre en place une Assemblée constituante inclusive englobant toutes les forces vives de la Nation.

À lire aussi : Troisième mandat : les forces vives de la nation en ordre de bataille

 

Touadera et Sarandji mis dans un micmac sous l’œil vigilant des experts de Wagner

 

D’après nos sources à l’Assemblée nationale, ce sont des experts internationaux invités par les mercenaires russes de la société Wagner à Bangui qui prennent en main, de bout en bout, toutes les procédures visant l’élaboration de cette nouvelle Constitution. Ils dirigent Touadera et Sarandji, en bon père de famille et les mettent ensemble dans le micmac parfait pour trouver la bonne formule.

Pour ces experts, si l’Assemblée nationale de Sarandji vote à elle seule, sans adjoindre le Sénat, la loi constitutionnelle modifiant et complétant certaines dispositions de la Constitution du 30 mars 2016 comme demandé juste pour la forme et pour la procédure, par le gouvernement, celle-ci fera l’objet d’un recours devant la Cour constitutionnelle de Madame Darlan et sera déclarée, non conforme à la Constitution.

D’après nos sources, ce sont ces experts qui ont rédigé cette réponse à Sarandji en se basant sur l’ancien contexte déjoué par l’opposition démocratique pour se rattraper à la fin en insérant à la fin une formule intelligente et trompe-l’œil :

 

La phrase de l’ancien contexte : « Toutefois, se référant aux conclusions du Dialogue républicain du 21 mars 2022, appelant à la réforme de la loi fondamentale… » et la formule intelligente et trompe l’œil « En conséquence, le Bureau exhorte le Gouvernement à mettre en place une Constituante inclusive englobant toutes les forces vives de la Nation »

 

Pourquoi la phrase d’ancien contexte et formule intelligente et trompe-l’œil ?

 

Dans la demande expresse et urgente du gouvernement demandant une nouvelle Constitution, aucun argument juridique, aucun grief, n’a été évoqué comme raison fondamentale et juridique pouvant justifier le déphasage de la Constitution du 30 mars 2016 en cette année 2022.

D’après la requête gouvernementale consultée par la Rédaction, cette demande est motivée par les conclusions du Dialogue républicain appelant à la réforme de la loi fondamentale. C’est totalement FAUX, nous répond un participant à ce dialogue contacté par CNC dans le cadre de cette enquête. « Souvenez-vous des échanges houleux qui avaient eu lieu dans l’hémicycle et ayant permis de bouter en touche une telle proposition soulevée par les partisans du pouvoir ». Conclut notre interlocuteur.

Ensuite, cette demande fait référence aux pétitions initiées totalement irrégulière et sans aucune base juridique par Héritier Doneng et signées entièrement par lui seul et ce, en tous lieux où il trouve des occasions de prendre ses bières et dont la conclusion a été remise à l’honorable Ngamana premier vice-président de l’Assemblée nationale provoquant ainsi le déchirement de plusieurs nerfs de son président Simplice Mathieu Sarandji.

Enfin, cette demande s’est référée aux différentes marches de soutiens organisées et financées par le président Touadera sur la quasi-totalité du territoire. Marches auxquelles les participants ne savent pas pourquoi ils sont venus marcher, à l’exception d’une chemise T-shirt et les 1 000 F CFA remis.

Mais force est de constater que la réponse de Sarandji cite les conclusions du Dialogue républicain appelant à la révision de la Constitution pourtant boutée en touche et comporte une formule aussi intelligente et trompe l’œil : la demande de la mise en place d’une Constituante inclusive.

D’après un proche de Sarandji, les opposants politiques au régime, affamés et déjà coptés par le pouvoir, comme Koyambonou et sa bande de Malekoudou, tout comme certains leaders de la société civile et ceux qualifiés de politico-militaire comme Abakar Sabone, Abdoulaye Hissen, prendront part, au nom de leurs entités respectives, à cette Assemblée constituante et celle-ci deviendra alors une Constituante inclusive.

À lire aussi : Troisième mandat, le clan Touadera veut isoler Sarandji dans le prochain gouvernement de Moloua 2 : Virginie Mbaïkoua, Aristide Briand Reboas limogés 

 

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