CENTRAFRIQUE : NI CHASSE GARDÉE, NI PRÉ CARRÉ, LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE EST SOUVERAINE

Publié le 2 octobre 2018 , 7:05
Mis à jour le: 2 octobre 2018 7:20 pm

 

 

CENTRAFRIQUE : NI CHASSE GARDÉE, NI PRÉ CARRÉ, LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE EST SOUVERAINE

 

 

« La Russie ne doit pas s’ingérer dans nos affaires ! »

 

Propos de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires Étrangères ?

 

CRISE DE NERFS DANS LES RELATIONS FRANCO-CENTRAFRICAINES 

          Ministre de La Défense du président François Hollande, Jean-Yves Le Drian n’a pas cessé de prendre de haut les dirigeants centrafricains et d’accumuler les errements politiques. Intervenant à l’Assemblée Nationale devant les députés français, il avait lancé, hautain et paternaliste, avant l’engagement de la force Sangaris : « ce sera tout au plus une affaire de six mois… » Il considérait, en effet, qu’un vol de Rafale en rase-motte suffirait à mettre en déroute les ex-Sélékas qui avaient envahi la capitale.

          On connaît la suite. La France a dû retirer la force Sangaris sans avoir pu pacifier le pays. En fait, ce sont maintenant les groupes politico-militaires qui occupent les ¾ de la Centrafrique, en les soumettant à l’implacable loi du plus fort.

          Par ailleurs, Le Drian avait fait de son ami Idriss Déby Itno, le président du Tchad, l’homme qui devait faire cesser les massacres et stabiliser la Centrafrique – alors que Déby passe aux yeux des Centrafricains pour un bourreau, à cause des comportements violents de ses soldats en Centrafrique. Là encore, le ministre a essuyé un échec.

 

 

 

A NEW-YORK, UN SERMON QUI NE PASSE PAS DANS LES COULOIRS DE LONU

          Lors de la 27e Assemblée Générale de l’organisation, une scène stupéfiante s’est déroulée dans un des couloirs de l’institution internationale. Une photo a été prise : elle montre, sans contestation possible, Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian en train de sermonner le président Touadera, coincé là comme un vulgaire écolier !

          Ils sont tous les deux debout, face à lui : Emmanuel Macron, la mâchoire serrée et le regard dur ; Le Drian, la veste ouverte, les mains dans les poches de son pantalon ; Touadera, de ¾ dos, leur fait face, la main gauche agrippée à une rampe, comme pour éviter de vaciller sous les vociférations des deux Français.

          On a frisé la crise diplomatique ! Ce n’est pas encore le divorce mais on est presque dans l’antichambre du juge. Agression verbale inqualifiable, mépris pour le peuple centrafricain et son président : l’attitude de Macron et de Le Drian est insupportable. A ce rythme-là, c’est à toute la savane centrafricaine qu’ils vont mettre le feu !

 

LE RETOUR DES RUSSES EN CENTRAFRIQUE ? DE LURTICAIRE POUR LES DIRIGEANTS FRANÇAIS !

          Depuis quelque temps, les Russes sont partout en Centrafrique. Du coup, le torchon brûle entre les dirigeants français et le président Touadera. Rien ne va plus entre eux. Les Russes en profitent pour étendre leur emprise sur tout le pays. Abandonnés aux griffes des rebelles malgré les accords miliaires signés avec l’ex-puissance coloniale, déçus par le retrait précipité de la force Sangaris qu’ils ont vécu comme une trahison de la France amie, les Centrafricains ont applaudi la présence massive des Russes.

          A causes de ses errements diplomatiques, la France est en train de perdre son leadership en Centrafrique. Or, c’est bien ce pays qui apparaissait jadis comme le symbole de la Françafrique. Au lieu de perdre ses nerfs à cause de l’intrusion des Russes dans son pré carré, le président Macron devrait essayer de trouver un héritier digne de Jacques Foccart, au lieu de la pâle copie que représente son ministre des Affaires Étrangères.

          En attendant, depuis le retour des Russes, aucun officiel français n’a encore fait le voyage de Bangui alors que la situation l’exigerait. Surprenant !

          La ministre des Armées se rendra probablement en Centrafrique prochainement. Mais n’est-ce pas plutôt le président Macron qui devrait s’y rendre en urgence, pour rencontrer son homologué centrafricain dans un climat de respect mutuel ? La mauvaise humeur et les mouvements de mentons ne font qu’envenimer les situations. Le dialogue ne peut que les apaiser.

                                                                                                                                                             Par : JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI

                                                                                                                                                            (02 septembre 2018)

 

                                                                                                                                                              

 

 

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