Centrafrique: Les musulmans du Km5 marchent réclamer une représentativité équitable au forum de Bangui

Publié le 29 avril 2015 , 5:27
Mis à jour le: 29 avril 2015 5:27 pm
(Corbeau News Centrafrique)

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Les musulmans du Km5 marchent réclamer une représentativité équitable au forum de Bangui

Bangui, Corbeau News Centrafrique, 30-04-2015

 

C’est à l’initiative de la Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique (COMUC), les musulmans du Km5 dans le 3ème arrondissement de Bangui ont marché ce mercredi 29 avril matin. Le point de chute de cette marche a été le siège de la Minusca où un mémorandum a été remis à l’attention du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef de la Minusca, Gl Babacar Gaye.
En effet, au terme de l’Arrêté portant désignation des entités devant participer au Forum de Bangui, les plateformes religieuses catholiques, protestantes et musulmanes bénéficient de cinq (05) places chacune. Aussi, les associations musulmanes, catholiques et protestantes se voient affecter huit (08) places chacune. Outre ces entités, les maires des sept communes d’élevage essentiellement musulmans sont aussi conviés aux assises. Mais, la COMUC trouve insuffisant le quota ainsi affecté à la communauté musulmane. D’où la manifestation qui a mobilisé des centaines de marcheurs ce matin. « Nous rejetons en boc le quota actuel qui lui est attribué et rappelons à qui veut l’entendre que le conflit en cours dans notre pays oppose des communautés religieuses du pays, à savoir la ‘’communauté musulmane’’ et la ‘’communauté chrétienne’’, et cela ne doit souffrir d’aucune ambiguïté. Ce qui devra logiquement impliquer les véritables acteurs, en vue de favoriser un réel dialogue et une véritable paix et réconciliation tout en respectant la parité dans les attributions des quotas des participants. Mais si on continue à tergiverser autrement sur la nature de la crise, ce Forum ne va pas traiter les véritables problèmes et n’aboutira pas à une résolution définitive de la crise. » a déclaré Abdoulaye Ninguia, Chargé d’administration à COMUC.
Camara Mamadou Imam de la mosquée Hatap qui a pris part à la marche a qualifié de marginalisation la sous-représentativité des musulmans. Selon lui, cette situation pourrait être de nature à faire perdurer la crise, au lieu de la solutionner : « Nous nous réjouissons de ce que nos autorités aient pu donner l’occasion de ce forum pour que les fils du pays, musulmans comme chrétiens puissent discuter sérieusement des problèmes qui les ont divisés. Malheureusement, cette attitude de discrimination que les autorités ont vis-à-vis de la communauté musulmane nous déçoit. Pourquoi, nous exclure dans cet important processus de réconciliation. Cette attitude est de nature à renforcer la division et faire perdurer la crise dans notre pays, et nous, musulmans centrafricains, ne voulons pas rater cette occasion historique. Nous avons marché aujourd’hui pour avoir l’augmentation de notre quota à ce forum, et nous allons continuer ces actions jusqu’à avoir gain de cause » a-t-il déclaré.
Hamadou Moubarack, parait plus concret. Il réclame 50% de quota de participation à part égale entre chrétiens et musulmans, car la crise met en face les deux communautés qui doivent se parler. « Je suis citoyen centrafricain et j’ai le droit de vivre en Centrafrique et d’avoir le même droit que tous les centrafricains. Mais, si les organisateurs du Forum de Bangui pensent que la voix de la communauté musulmane ne doit pas être suffisamment entendue à cette occasion que Dieu nous a donnée, j’ai une fois de plus le droit de réclamer notre bonne représentativité. Je serai toujours prêt à contribuer à toutes les actions qui seront mises en œuvre par notre communauté, afin que nous rentrions dans notre droit, c’est-à-dire le quota pour la participation devra être 50% pour les musulmans et 50% pour les chrétiens. » a-t-il martelé.
Le second motif de la marche est une question d’ordre conceptuel et se rapporte aux appellations de « minorité sociale » ou de « minorité à risque » souvent utilisées dans les discours et les textes officiels pour désigner la communauté musulmane de Centrafrique. La COMUC proteste. « Vous êtes sans ignorer que nous avons été signataires de l’Accord de cessation des hostilités de Brazzaville sous l’appellation dénuée de tout sens de ‘’communauté à risque’’, en référence au décret de la Présidente de la République, nommant les membres du comité technique d’organisation du Forum de Bangui, alors que notre communauté s’appelle tout simplement ‘’communauté musulmane’’. Pourquoi nous-trouve – t-on, à chaque veille de fora, des sobriquets qui n’ont rien à voir avec notre communauté ? » a explicité Abdoulaye Ninguia, Chargé d’administration à COMUC.

Bangui, Fred KROCK Pour CNC

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