Centrafrique : les ex-Séléka annoncent la fin de la lutte armée et se disent favorables au désarmement

Publié le 24 novembre 2014 , 9:32
Mis à jour le: 24 novembre 2014 9:32 pm

Chef d'État Major des Forces Républicaines, Joseph ZOUNDEIKO
Chef d’État Major des Forces Républicaines, Joseph ZOUNDEIKO. ©2014CNC

Centrafrique : les ex-Séléka annoncent la fin de la lutte armée et se disent favorables au désarmement

 

Les ex-rebelles de la Séléka, réunis au sein du Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique (RPRC), organisation créée vendredi à Bria (Nord) sous l’égide de leur chef d’état-major, le général Joseph Zoundéko, ont annoncé lundi avoir mis fin à la lutte armée et se disent favorables au dialogue avec les autorités de Bangui pour le retour à la paix dans le pays.

“Ce mouvement aujourd’hui n’est plus un mouvement de lutte armée.Nous voulons aller au dialogue avec le gouvernement en place “, a déclaré le porte-parole, le colonel Djouma Narkoyo, joint par Xinhua lundi soir à Bria, une ville du nord de la Centrafrique érigée en site d’accueil de l’une des bases de la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MINUSCA) présente dans le pays depuis mi-septembre. A l’image du caractère hétéroclite de l’ex-coalition rebelle de la Séléka elle-même, le RPRC est une riposte à un regroupement parallèle mis en place un mois auparavant à Kaga-Bandoro (Nord) à l’initiative du général Nourredine Adam, une des têtes d’affiche de la junte ayant pris le pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui, sous la houlette de son leader Michel Djotodia, aujourd’hui en exil au Bénin.

Pour ses promoteurs issus des Forces républicaines des ex- Séléka basées à Bambari (centre), ce mouvement vient tourner la page des différentes initiatives menées depuis la démission forcée en janvier de l’ex-chef rebelle des fonctions de chef de l’Etat par intérim, à l’instar du Front patriotique pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC).

Créée en juillet à Birao (Nord), cette organisation avait notamment été placée sous la conduite de Djotodia, en dépit de son exil béninois, avec Nourredine Adam comme numéro deux.

“L’histoire de Ndélé (lieu de création des Forces républicaines des ex-Séléka en mai, NDLR) ou de Birao est désormais ancienne. Si ça marchait, on n’en serait plus là aujourd’hui”, martèle le colonel Narkoyo.

Baptisé d’une dénomination qui démontre la volonté d’aller à la paix, le Rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique est divisé en deux branches, dont une politique coordonnée par l’ex-ministre d’Etat en charge des Mines Gontran Djonoaba, neveu de Djotodia, secondé par un autre ancien ministre du gouvernement d’union nationale, Abdoulaye Hissène.

Pour la branche militaire, la chaîne de commandement reste aux mains du général Joseph Zoundéko, autour duquel se sont réunies les 20 et 21 novembre à Bria des délégations venues de Bangui, de Bambari, de Birao, de Kaga-Bandoro ou encore de Samoandja, à la frontière soudanaise, avec l’appui logistique (transport par avion) et sécuritaire de la MINUSCA, de la force française Sangaris et européenne Eufor, à en croire le colonel Djouma Narkoyo.

Au moment où un sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) est organisé du 24 au 26 novembre à N’ Djamena au Tchad avec au menu la crise centrafricaine, les dirigeants du RPRC font par ailleurs part de leur volonté de concourir à la réalisation du programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion de combattants des groupes armés).

©Xinhua

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