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Centrafrique : le sabotage volontaire de l’État-major des FACA

 

Bangui, République centrafricaine – 24 heures après le communiqué laconique de l’État-major des armées suite à l’attaque des positions de l’armée nationale dans la localité de Ndah, où une vingtaine des soldats FACA avait été pris en otage par les rebelles, la question que tout le monde se pose dans les rues de la capitale et sur les réseaux sociaux est de savoir si l’état-major veut-il vraiment libérer les prisonniers FACA  ou travaille-t-il à leur mort? Analyse du politologue Fari Taheruka Shabazz .

Fari Tahéruka Shabazz
Fari Tahéruka Shabazz

 

Rédigé par Fari Taheruka Shabazz

Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le lundi 20 février 2023

 

Trois jours après la bérézina de Sikikede, le chef d’état-major des armées (CEMA) daigne enfin communiquer sur ce Waterloo moderne en terre centrafricaine. Un temps de réaction tellement lent que face à de vrais terroristes nos FACA auraient déjà été exécutés tout simplement. Mais le pire est à venir. Dans ce communiqué en date du 17 février 2023, le Général Zéphyrin Mamadou ne dit rien du bilan des opérations. Combien de pertes en vies humaines et matériels ? Combien de prisonniers du côté des rebelles? Quid des responsables de cet échec cuisant ? Quelle mesures ont été prises pour éviter que cela se reproduise ? On reprend les mêmes et on recommence ? En espérant un résultat différent ?

le chef d'État major des forces armées centrafrcaines (FACA), le général zéphirin mamadou, le mardi 24 décembre 2019 au camp Kassaï. Crédit photo : CNC.
le chef d’État major des forces armées centrafrcaines (FACA), le général zéphirin mamadou, le mardi 24 décembre 2019 au camp Kassaï. Crédit photo : CNC.

 

Si l’état-major savait que cette zone était infestée de mercenaires en surnombre pourquoi n’avoir déployé que 80 soldats sous-équipés, inexpérimentés (à 80% les prisonniers sont de la promotion 2022), mal-commandés face à des hommes aguerris ? Le ministre-conseiller à la présidence en charge des questions militaires, l’ex-chef milicien Anti-Balaka Sébastien Wénezoui, dans son discours préliminaire confirme que nos FACA ne sont pas bien entraînés, sont mal-équipés, mal-encadrés, négligés par un état-major qui a failli à sa tâche. En fin de compte, n’était-ce pas les jeter en pâture dans la gueule du loup, vers une mort certaine ? Le CEMA parle d’acte terroriste. Mais est-ce avec des “Bleus”, des “Bizus” en sous-nombre (moins de 80) qu’on peut combattre des hommes si aguerris, si puissamment équipés ?

 

Des qualitatifs injurieux, véritable danger

 

Mais le plus terrible dans tout ça, c’est que le chef d’État-major persiste à utiliser des qualitatifs injurieux qui sont de nature à mettre en danger la vie de nos prisonniers FACA. En qualifiant les combattants de la CPC de tous ces noms d’oiseaux il prend la grande responsabilité de faire mourir volontairement des hommes qui ont déjà échappé à un premier guet-apens de l’état-major qui les avait envoyé à une boucherie sans nom. C’est absolument irresponsable et inacceptable.

En plus de l’incompétence de l’irresponsabilité du CEMA il faut aussi y ajouter la lâcheté d’un militaire qui en appelle désormais à d’autres, en l’occurrence la communauté internationale, de tout mettre en œuvre pour libérer des FACA qui sont tombés par sa faute. Vraiment ce communiqué est une infamie, une honte nationale.

 

 

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