Centrafrique : Le préservatif, denrée très demandée sur les sites de déplacés

Publié le 13 juillet 2014 , 1:05
Mis à jour le: 13 juillet 2014 1:05 am

En dépit des efforts visant à distribuer des préservatifs dans les sites de déplacés, la fourniture du précieux outil de travail demeure insuffisante. Au grand dam des résidents.

Les déplacés sont en manque de préservatifs. Entré progressivement dans la vie intime de nombreux Centrafricains grâce au slogan «pincez, déroulez!», le principal bouclier contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles (MST) peine à trouver sa place.

Le service d’hygiène et de salubrité de l’environnement du dispensaire de la Gendarmerie nationale, en partenariat avec le Fond des Nations Unies pour la Population (FNUAP), le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS) et l’Agence Centrafricaine pour le Marketing Social (ACAMS) ont distribué gratuitement des préservatifs dans les sites de déplacés de Bangui.

           «Quand les jeunes se regroupent, y a des tas de choses qui se passent par rapport à la vie sexuelle. Donc cela a beaucoup donné le moral à ces jeunes là pour se préserver», note Martha Kpandji, du site de la paroisse Saint-Sauveur. Toutefois, les résidents doivent recourir à des solutions de fortune pour s’en procurer d’autres.

«Je pense que des préservatifs ont été distribués gratuitement ici, mais cela ne m’empêche pas d’en vendre. Les gens en achètent beaucoup. Je parviens à écouler le paquet en une semaine et demi. Cela prouve qu’ils en utilisent», souligne Geoffroy, petit commerçant sur le site du Centre Jean XXIII à Bangui.

Préservatifs

Une majorité d’adolescents

Mais tous les résidents du Centre Jean XXIII ne sollicitent pas les services de Geoffroy. «La majorité, les 3/4 sont des adolescents aussi qui sont ici sur le site. Et ceux-là, ils ne savent pas encore se prendre en charge pour être aussi décisifs devant un partenaire comme ça. Donc nous avons cette obligation de les sensibiliser. D’autres ne veulent pas vraiment utiliser ces préservatifs», souligne Nadège Dozé, Coordonnatrice Santé du site de Saint-Sauveur.

Ce constat est confirmé par Siméon Derrick Service, du site voisin du Centre Jean XXIII. «D’autres en utilisent, mais moi, je n’utilise pas», affirme ce dernier. Pas étonnant dans ces conditions d’enregistrer des grossesses non désirées dans les sites de déplacés  De beaux jours de sensibilisation restent donc à prévoir pour l’Adjudant Evano Thierry Djoubissi,  Chef de Service d’Hygiène et de Salubrité de l’Environnement à la Direction du Service de Santé de la gendarmerie.

Il s’inscrit donc en faux contre l’idée selon laquelle le préservatif favoriserait le vagabondage sexuel dans les sites. Pour lui, «l’utilisation des contraceptifs contribuerait à réduire le taux de contamination au VIH/sida et permettre d’éviter d’autres infections».

Valéry Dimanche

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