CENTRAFRIQUE: LE PARTI, USD-COMODES : L’ÉVEIL D’UN ÉTAT D’ESPRIT INTELLECTUEL CENTRAFRICAIN.

Publié le 4 juin 2015 , 7:51
Mis à jour le: 4 juin 2015 7:51 pm
(Corbeau News Centrafrique)
Un rebelle seleka en Centrafrique
Un rebelle seleka en Centrafrique

 

 

LE PARTI, USD-COMODES : L’ÉVEIL D’UN ÉTAT D’ESPRIT INTELLECTUEL CENTRAFRICAIN.

Bangui, Corbeau News Centrafrique, 05-06-2015

Comme l’affaire Dreyfus a fait naitre l’engagement de l’intellectuel français, l’avènement de la rébellion SÉLÉKA aura marqué l’éveil d’un état d’esprit centrafricain.

En effet, une des causes profonde de cette crise que personne n’a remarquée, c’est l’absence d’un état d’esprit centrafricain qui devrait être mené par un pouvoir intellectuel. Cet état d’esprit qui devrait se nourrir de la confrontation entre le pouvoir et les intellectuels est inexistant, laissant toute action au pouvoir et à lui seul, car les intellectuels ont préféré intégrer le gouvernement pour s’enrichir.

Le jugement critique des intellectuels de l’action du pouvoir qui aurait pu modeler puissamment le pouvoir politique et également l’esprit centrafricain, a été délaissé par ces derniers qui ont choisi le matériel et non la littérature, récusant cette dernière de ne conduire qu’à la pauvreté. Le pouvoir a maté et corrompu le pouvoir intellectuel, le pouvoir intellectuel est à sa solde.

Conséquence, la pensée unique qui consiste à se servir de l’État nous a conduit à la ruine. L’édifice de l’État est ruiné. La RCA n’a plus de projet de société pour son peuple, plus de modèle, plus d’utopie pour les jeunes. L’État centrafricain n’existe que de nom, il est le plus faible de la sous-région.

Il faut que les intellectuels montent au créneau pour créer un pouvoir intellectuel de fronde à l’action du pouvoir ; avoir une attitude partagée entre rivalité et refus. Le pouvoir politique doit redouter « l’opinion publique » nécessaire à la vie en société. C’est la responsabilité des intellectuels de dire la vérité et de dévoiler les mensonges, les manœuvres, les magouilles et les corruptions. En effet de lutter contre tout ce qui est de nature à nuire à la valeur humaine et universellement.

Aujourd’hui, ce pouvoir intellectuel est là, et il est en marche. Il est sur tous les fronts de la vie politique et sociale de notre pays où il donne son point de vue.

C’est l’avènement de la rébellion séléka qui est l’acte fondateur de ce réveil. Il aura créé une nouvelle espèce de centrafricain. Une espèce qui est engagée au nom des valeurs et entend jouer un rôle de vigie morale et politique.

D’une initiative isolée comme le faisait le feu magistrat « François GUERET » qui a écrit la lettre ouverte au Président Kolingba, on est nombreux aujourd’hui à écrire, à critiquer, à dénoncer en posant notre signature. On passe ainsi à une intervention collective des intellectuels dans la sphère civique. En signant les écrits en nos noms que ça soit sur la toile que dans les journaux locaux, nous nous engageons à éclairer nos compatriotes.

Au niveau où nous sommes arrivés, nous devons de nous considérer comme des défenseurs des valeurs, portant l’idéologie des valeurs universelles. La république a besoin de l’engagement de tous pour être solide. L’avènement séléka a révélé tous nos manquements et nos ignorances en un mot la faiblesse de tout un peuple et de son État.

Il nous faut pour ce nouveau départ mettre en place toutes les forces collectives d’intervention et de reconstruction, sachant que la parole est également créatrice. Le pouvoir ne doit plus gouverner seul sans la force de l’opinion publique.

Comme dirait Emile ZOLA, des intellectuels engagés : se compter pour ne pas s’en laisser conter, se grouper sur des grandes causes, elles-mêmes sous-tendues par la défense des valeurs. Les intellectuels ont aussi un devoir de vigie avec la prise de positions vigoureuses sur les évènements, qu’ils soient politiques, économiques et sociaux.

Cet appel est formulé à l’endroit de tous les compatriotes qui veulent à ce que la république soit vécue comme une réalité ; un lieu de partage de valeurs humaines. Si on n’occupe pas le terrain maintenant, c’est le mal-pouvoir qui reprendra ses droits sur la population comme toujours.

Robert ENZA, Entrepreneur politique.

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