Centrafrique: Le parti KNK projette un Conseil politique pour investir son candidat François Bozizé

Publié le 1 août 2015 , 7:15
Mis à jour le: 1 août 2015 7:15 pm

(Corbeau News Centrafrique)

KNK bg

Le parti KNK projette un Conseil politique pour investir son candidat François Bozizé

Bangui, Corbeau News Centrafrique, 02-08-2015

Le parti KNK de François Bozizé a animé, vendredi 31 juillet 2015, une conférence de presse à son siège national. Au menu de la conférence de presse animée par le bureau politique, les questions sécuritaires, les élections, le vote des réfugiés et l’annonce de la tenue du Conseil politique en vue d’investir François Bozizé comme candidat du KNK à la prochaine présidentielle. Bertin Bea, Secrétaire général du KNK entouré de Dimbélé Nakoue et Christian Guenebem, a présidé la séance.
Après le meeting test du KNK dans son « fief » du 4ème arrondissement le 18 juillet dernier regroupant quelques « 10 000 militants » selon l’estimation de Dimbélé Nakoue, le parti de François Bozizé décide de s’engager véritablement dans la course au pouvoir. « Nous avons boycotté le Forum national de Bangui ; mais nous allons aux élections. » a déclaré Bertin Bea, Secrétaire général du KNK, à l’occasion de la conférence de presse de vendredi dernier.
Entre autres points à l’ordre du jour, l’investiture prochaine de François Bozizé, le président fondateur du KNK comme candidat à la prochaine présidentielle en RCA. « Nous tenons à vous annoncer que les 7 et 8 août prochains, le KNK tiendra son deuxième Conseil politique qui aura pour objectif principal, la désignation de notre candidat à la prochaine présidentielle qui n’est autre que François Bozizé Yangouvonda. » a déclaré avec force, Bertin Bea. Dimbélé Nakoue qui a intervenu sur le sujet, a plutôt insisté sur le leadership charismatique du KNK qui se réfère aujourd’hui uniquement au président fondateur.
L’autre point saillant de la conférence de presse a consisté au processus électoral en cours. A ce sujet, Bertin Bea a exprimé quelques inquiétudes : « Quant au processus électoral, nous avons constaté beaucoup de dysfonctionnements dans le processus, lesquels dysfonctionnements nous amènent à nous interroger si les dates prévues pour ces élections seront tenues. »
Mais clou de ces inquiétudes a été la crise institutionnelle autour du vote de réfugiés centrafricains. « Tout comme vous, nous savons que la Cour constitutionnelle de transition a rendu public un arrêt, lequel n’est pas susceptible de recours pour autoriser le vote des réfugiés ; alors que tous les partis politiques ont rejeté ce vote des réfugiés ainsi que le CNT (Conseil national de transition). » a relevé Bertin Bea qui propose l’ouverture de dialogue autour de la question, sachant pertinemment que la décision de la Cour constitutionnelle n’est pas susceptible de recours. « Nous estimons que le vote des réfugiés ouvrira des voies aux fraudes massives. Je rappelle une jurisprudence qu’en 2005, une Cour constitutionnelle avait rendu une décision qui avait écarté la candidature de certains candidats ; alors que le pays en cette année-là, était au bord de l’implosion. Mais, le défunt président du Gabon, Omar Bongo a invité le président Bozizé à Libreville pour qu’un compromis soit trouvé et qu’on autorise tous les candidats à se présenter. Aujourd’hui, au nom de la concertation et le consens qui doivent guider la transition, les deux piliers de la transition, notamment le CNT et la Cour constitutionnelle de transition qui s’opposent sur cette décision un dialogue doit être ouvert, quitte à revenir sur la décision de la Cour constitutionnelle. » a-t-il indiqué.
Christian Guenebem, l’ancien Président de la jeunesse du KNK a appuyé la position du parti sur la question du vote de réfugiés en actionnant des chiffres. Pour ce dernier, l’essentiel des personnes ayant fui le territoire national durant la dernière crise en RCA n’ont pas de papier qui justifie leur centrafricanité, et tout de même, ce sont, à son avis, 80% de la Séléka qui constituent ces populations dont 60% sont des étrangers. Du coup, le vote des réfugiés n’est pas possible.
Enfin, la situation sécuritaire préoccupe le KNK. « Nous avons tenu à rencontrer la presse pour aussi faire le point d’abord sur la situation sécuritaire qui, à nos yeux au KNK, reste très préoccupante. Pas plus tard qu’hier (jeudi 30 juillet dernier), avec le déplacement de Mme Catherine Samba Panza à Bambari, elle a été accueillie avec des tirs nourris de la Séléka et, nous nous interrogeons, est-ce une manière de s’opposer à sa présence dans la localité ? Cela montre clairement que dans les régions de l’Est, du Centre, de l’Ouest également, l’insécurité est encore persistante. » a déclaré Bertin Bea. Et, à Christian Genebem de proposer comme solution « l’application stricte des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU » qui exigent le désarmement sans condition « y compris par la force » de tous les détenteurs illégaux d’armes.

Bangui, Fred KROCK Pour CNC

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