le manioc en Centrafrique, denrée essentielle, atteint des prix record
En Centrafrique, le manioc, denrée essentielle, connaît une hausse sans précédent de ses prix. Les ménages, déjà fragilisés par une situation économique difficile, sont durement touchés. Les causes de cette augmentation incluent le coût élevé du transport et les mauvaises conditions des routes.
Bangui, 26 juin 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
La flambée des prix du manioc en Centrafrique .
Le manioc, aliment de base pour de nombreuses familles centrafricaines, est devenu un produit de luxe. Le prix d’une cuvette de manioc est passé de 2000 à 4000 francs CFA, rendant cette denrée essentielle difficilement accessible pour la majorité des ménages. Victorine, une vendeuse de farine de manioc au marché Combattant, dans le huitième arrondissement de Bangui, témoigne de cette hausse : « Un sac de manioc de grand modèle qui coûtait 20 000 francs coûte maintenant 25 000 francs. Le sac de petit modèle est passé de 10 000 à 17 000 francs ».
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Le coût du transport et la dégradation des routes.
Les commerçants de manioc attribuent cette flambée des prix à plusieurs facteurs. Le coût élevé du transport, dû à l’augmentation du prix du carburant à la pompe, joue un rôle significatif. De plus, la dégradation avancée des routes rend les déplacements plus longs et plus coûteux. Un commerçant explique : « Pour remplir un sac de manioc à Kémbé, il faut payer 10 cuvettes à 10 000 francs, plus 9000 pour le transport et 2000 pour le chargeur. En tout, cela coûte 21 000 francs ». Les mauvaises conditions des routes rallongent le voyage entre Kémbé et Bangui à plus de trois semaines, décourageant ainsi de nombreux commerçants.
Les répercussions sur les ménages centrafricains.
Cette augmentation des prix du manioc a des conséquences dramatiques pour les familles centrafricaines. Jefferson, père de cinq enfants, explique comment son budget a doublé : « Avant, avec 1000 francs, nous pouvions tous manger du manioc matin et soir. Maintenant, il faut 2000 francs, et ce n’est même pas suffisant. Je suis obligé, avec ma femme, de laisser seulement les enfants manger ». La précarité alimentaire s’aggrave, forçant certaines familles à réduire leur consommation ou à chercher des alternatives moins coûteuses, mais souvent moins nutritives.
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Le marché du manioc en crise.
Les commerçants de manioc sont également touchés par cette crise. Ils se retrouvent dans une situation où ils doivent augmenter leurs prix pour couvrir les coûts, mais voient leurs bénéfices diminuer. Victorine, vendeuse au marché PK12 de Bangui, explique : « Nous sommes obligés d’augmenter le prix de la cuvette de manioc à 4000 francs, mais parfois, nous ne gagnons pas assez de bénéfices ». Cette situation crée un cercle vicieux où l’augmentation des prix réduit le pouvoir d’achat des consommateurs, ce qui impacte négativement les ventes des commerçants.
Des solutions pour les consommateurs.
Face à cette crise du manioc, les consommateurs cherchent des solutions pour s’adapter. Certains essaient de diversifier leur alimentation en incorporant d’autres produits moins chers. D’autres réduisent la quantité de manioc consommée par repas pour faire durer leurs réserves plus longtemps. Les familles centrafricaines sont forcées de faire des choix difficiles pour gérer leur budget alimentaire et assurer leur survie quotidienne dans ce contexte économique instable.
Cette crise du manioc, aliment de base en Centrafrique, montre les défis majeurs auxquels sont confrontés les ménages et les commerçants. La flambée des prix, aggravée par les coûts de transport et la dégradation des routes, met en péril la sécurité alimentaire de nombreuses familles. La situation nécessite une attention urgente pour trouver des solutions durables et soutenir la population centrafricaine.
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