Centrafrique : Le FNE sur un pied de guerre contre les Sociétés forestières et minières de Sangha-Mbaéré et Mambéré Kadéi

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Centrafrique : Le FNE sur un pied de guerre contre les Sociétés forestières et minières de Sangha-Mbaéré et Mambéré Kadéi

 

 

Bangui, 19 juillet 2018 (CNC) –

 

C’est sur un constat amer qu’une mission du Fonds national de l’environnement (FNE) a achevé une visite de travail dans le Grand-ouest, notamment les Préfectures de la Lobaye, Sangha – Mbaéré et Mambéré Kadéi. Fleury Junior Pabandji, Directeur général du FNE a annoncé des mesures forces pour arrêter l’hémorragie.

Cela vaudrait bien la peine d’effectuer ne descente pour palper cette triste réalité. A en croire le DG/FNE au niveau de la Sangha-Mbaéré et la Mambéré Kadéi, le constat dégagé à l’issue de sa mission est amer. « Les sociétés minières en particulier font une exploitation sauvage et abusive. Nous nous sommes rendu compte que ces sociétés se sont installées sans pour autant se conformer aux normes environnementales », déplore-t-il. Alors que les textes en la matière en vigueur en République centrafricaine prévoient qu’une société du genre qui veut s’installer dans le pays, celle-ci doit mener préalablement une étude d’impact environnemental qui lui permet d’avoir un plan de gestion environnementale. « Malheureusement, ce n’est pas le cas dans ces zones. En plus, elles ne paient aucune taxe à l’Etat », ajoute Fleury Pabandji.

« Nous avons vu comment toute une forêt dévastée et transformée en village par des sujets Chinois qui, souvent sont rentrés sur le territoire sans papier. Ils font dévier des cours d’eau comme à Nola où il y a des barrages partout sur la rivière Sangha. Les conséquences premières, c’est la disparition des espèces aquatiques et la rareté du poisson dans la localité. Aussi, des grands creux sont faits à travers la forêt et constituent un danger réel pour les populations environnantes et pour les animaux qui vivent dans ces forêts », a déploré le Directeur général du FNE.

En effet, le gouvernement centrafricain, à l’instar des autres pays du monde s’est engagé à faire face aux défis liés aux changements climatiques. Dans cette optique, les autorités ont créé le FNE pour chercher des fonds nécessaires au financement des actions de protection de l’environnement. Office public doté de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, le FNE a mission d’assurer la protection de l’environnement et subventionner certaines Ongs qui œuvrent dans ce domaine.

Au regard du dégât environnemental constaté par la mission du FNE dans les zones sillonnées, Fleury Pabandji n’a pu se contenir. Il brandit une menace de fermeture pure de certaines sociétés minières. « Lors de notre visite de travail, nous avons essayé de sensibiliser ces sociétés quant à l’impact environnemental de leurs activités. La plupart de ces sociétés méconnaissent l’existence même des dispositions régissant la protection de l’environnement dans notre pays », a-t-il souligné dans un premier temps avant de marteler : « Je puis vous assurer que des mesures sont en train d’être prises avec la hiérarchie pour qu’une mission conjointe Ministre de l’Environnement, Ministère des Mines, Ministère de la Sécurité publique et Ministère des Finances puisse descendre sur le terrain pour constater les dégâts et évidemment, engager des procédures de fermeture de certains sites d’exploitation qui ne répondent pas aux principes de protection de l’environnement ».

Notons que les préfectures de la Lobaye, Sangha-Mbaéré et la Mambéré Kadéi qui ont fait l’objet de visite du FNE ont enregistré d’exploitation accrue de leurs ressources minières et forestières, ces derniers temps. Ces sociétés exercent des activités qui impactent directement sur l’environnement. Par ailleurs, les régions de Kémo, Ouham… sont aussi concernées par ce phénomène minière d’exploitation « sauvage » et abusive.

 

Par : Fred Krock, CNC.